Publié le 22 février 2020 à 9h10 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 9h47
Après trois saisons d’itinérance, le cabaret l’Étoile Bleue va enfin poser définitivement ses valises. C’est dans un théâtre situé dans le quartier de la Timone qu’il élira domicile, au plus tard en octobre prochain. Mais avant l’échéance, il se produit encore pour quelques dates au 18, rue de la République.
Quelques semaines de repos bien méritées après la reprise de quelques dates. Manoah Michelot et sa troupe ont en effet rempilé pour une troisième saison de cabaret maritime, et elle serait la dernière en mode itinérante, puisque l’équipe s’apprête à poser définitivement ses valises dans le quartier de la Timone. Après avoir fait leurs premières armes dans une salle de spectacle du quartier du Rouet, le M7, puis s’être adapté l’année dernière aux contraintes techniques liées à l’Ilienne, amarré quai des Belges, c’est au 18, rue de la République que l’Étoile bleue donne rendez-vous au public et ce jusqu’au mois d’avril. «Nous sommes passés d’un bateau loué à la date à une salle louée pour six mois. C’est déjà plus simple sur un plan logistique, l’année dernière nous devions tout enlever et tout réinstaller entre deux traversées». Une contrainte qui appartient au passé, avec bien d’autres. «Nous avons retrouvé une hauteur sous plafond qui nous permet de réintégrer des grands sauts dans les chorégraphies, de ressortir les grandes plumes… » Ce qui n’a pas empêché Manoah Michelot de devoir réadapter le tout en tenant compte de la nouvelle configuration. «La scène est à 360 degrés, le public est tout autour et il ne s’attendait pas à ça. On a complètement utilisé le lieu en jouant sur l’univers du cirque. Même si cela reste bien sûr un cabaret maritime…» L’un n’empêche pas l’autre, effectivement. Pour preuve, Manoah Michelot accueille les spectateurs habillé en monsieur Loyal et l’invite à réaliser avec lui le casting des artistes intégrant ce fameux cirque. Puis la sélection faite, on embarque alors pour un nouveau tour du monde, à la recherche de derniers virtuoses à intégrer à la troupe. «Puis on reviendra vers le Vieux-Port, les cales pleines d’artistes. Ce qui veut dire de nouveaux pays, avec l’Inde et le Brésil dont les tableaux ont recueilli jusqu’ici tous les suffrages, les États-Unis, partie qui a vu toute sa chorégraphie changer… » C’est également une nouvelle troupe qui évolue, toujours emmenée par Isabelle, la meneuse de revue déjà rencontrée l’année dernière.
Privatisations et soirées kasher
En trois mois, du lancement à la trêve de janvier, le cabaret s’est produit quinze fois. Tout a redémarré dès ce mois de février pour une nouvelle dizaine de dates, notamment le 14 février pour la Saint-Valentin et le 15 mars à l’occasion d’un carnaval certainement haut en couleurs. Puis on baissera le rideau le 31 avril… jusqu’à l’automne prochain. «Soit cinq dates en plus, et cinq privatisations. Nous avons notamment organisé une Saint-Valentin Kasher, en travaillant avec un traiteur positionné sur ce créneau. Il y avait de la demande, et ça fonctionne bien». Autre levier de croissance, le monde de l’entreprise et les CE. «Mais pour l’heure, j’ai encore du mal à capter ces dernières. Ce qui est dû au fait que sur les trois saisons, j’ai su tardivement où le cabaret allait se produire. Et les comités d’entreprise se démarchent très à l’avance… Il me faudra à l’avenir des commerciaux pour entrer en offensive sur ce marché». Le fait d’être bientôt sédentaire devrait faciliter les choses. C’est donc dans le quartier de la Timone, dans un théâtre dont le nom est encore tu, que l’Étoile bleue ira s’enraciner. «Nous avions des vues sur un théâtre dans le quartier du Panier qui appartenait au Diocèse, mais cela n’a pas abouti. Nous avons dès lors cherché un nouveau théâtre…cela faisait huit mois que nous étions sur ce projet d’acquisition à la Timone.» Une visite avec architectes et investisseurs a été programmée mi-janvier, afin de pouvoir commencer les travaux dans la foulée de la clôture de saison. «C’est un vrai théâtre à l’italienne qui nécessitera quatre à cinq mois de travaux», précise-t-il. Ainsi, Marseille pourra se targuer d’avoir sur son sol un cabaret ouvert à l’année, à l’exception du mois d’août. Ouverture prévue : au plus tard, octobre 2020.
Carole PAYRAU