Publié le 29 mai 2016 à 0h20 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h24
C’est par une Cérémonie officielle de commémoration au Camp des Milles et une journée consacrée à la mémoire et aux valeurs républicaines au collège Vallon des Pins à Marseille que s’est tenue, ce vendredi 27 mai, la Journée nationale de la Résistance.
«Rendons hommage à quelques-uns de ces héros du quotidien». C’est d’une voix forte et assurée que le Général David Galtier, Commandant de la Région de Gendarmerie Paca et Zone de Défense et Sécurité Sud, entama la cérémonie avec des exemples d’actes de résistance et de sauvetage en hommage à ces gendarmes qui avaient choisi de combattre pour la liberté et la fraternité et en particulier de sauver des juifs pourchassés. «Ainsi, les soldats de la loi sont-ils parfois confrontés à un dilemme : obéir à leur conscience ou obéir tout court, même lorsque l’ordre est conforme au cadre légal du moment». Ces mots furent suivis par la lecture de trois «actes justes», par Serge Coen, Délégué du Comité Français Yad Vashem pour la Région Provence Alpes, illustrant les nombreux actes de résistances durant chacun des contextes génocidaires présentés au Site-mémorial du Camp des Milles (génocides des arméniens, des Juifs ou des Tutsis). Actes désintéressés, individuels ou collectifs, parfois anodins, parfois violents ou héroïques, ces actes justes sauvèrent des dizaines de milliers de vies et constituèrent souvent des obstacles importants face à des engrenages extrémistes, racistes, antisémites et criminels.
Résister le plus tôt possible
En souvenir de ces héros, Alain Chouraqui, Président de la Fondation du Camp des Milles – Mémoire et Éducation insista sur l’importance de résister le plus tôt possible en particulier par une affirmation ferme de valeurs démocratiques revitalisées, et par la plus grande vigilance dans l’expression de la parole publique, afin de résister aux engrenages qui aujourd’hui encore peuvent conduire au pire. Marie-Thérèse Claverie, au nom des Associations de Résistants souligna à son tour la nécessaire transmission quotidienne de la mémoire : «Rappeler le 27 mai, c’est aussi répondre au besoin de mémoire dans un monde qui connait toujours les guerres, le racisme, la xénophobie, les atteintes aux libertés et à la dignité humaine, la torture, la résurgence du fascisme, les actes de barbarie, tels ceux qui après d’autres pays ont frappé la France en 2015 et la Belgique en mars 2016, tous fléaux contre lesquels il faut se dresser sans faille». Enfin, Jean Rampon, Sous-préfet et directeur de cabinet du Préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, lut le message du secrétaire d’État aux anciens combattants qui souligne que «l’esprit de la Résistance doit être aujourd’hui rappelé aux jeunes générations. (…) Ouvriers, cheminots, paysans, ingénieurs, professeurs, étudiants, les résistants étaient de toutes les professions, de toutes les origines sociales. Ils n’avaient pas tous la même opinion politique ou la même religion. Mais tous étaient viscéralement attachés aux valeurs humanistes, à la liberté, à l’égalité et à la fraternité ».
Au même moment, au collège Vallon des Pins à Marseille
Au même moment, au collège Vallon des Pins à Marseille, était organisée une journée consacrée à la mémoire et aux valeurs républicaines, portées à l’époque par le Conseil National de la Résistance. Cette journée constituait l’aboutissement d’un projet pédagogique engagé il y a deux ans par le collège, l’école, les centres sociaux et des associations du même quartier de Marseille, dans un partenariat avec le Site-mémorial du Camp des Milles. Devant les élèves et leurs familles, le principal du collège a souligné la fierté et l’engagement de l’ensemble de l’établissement dans cette démarche ainsi que sa volonté de l’ouvrir pour les prochaines années à l’ensemble des classes du collège. Christian Melka, conseiller technique du recteur et conseiller spécial du Président de la Fondation du Camp des Milles-Mémoire et Éducation a rappelé pour sa part que ce projet « constitu(ait) un creuset pour l’établissement de convergences, de complémentarités et de transversalités entre les acteurs responsables, jeunes de l’éducation formelle et informelle, parents, éducateurs et cadres, au service des valeurs de la République et de la lutte contre les racismes, l’antisémitisme et les extrémismes».
La présence de nombreux cadres de l’éducation, inspecteurs académiques, proviseurs et cadres du Rectorat souligne également, comme l’a rappelé Thierry Dalmasso, inspecteur académique adjoint, l’attachement du Rectorat aux projets de ce type menés par des établissements scolaires. Enfin, lors des ateliers concluant cette journée, l’un des élèves a rappelé ce qu’avait signifié pour lui ce projet : «Je retiens que tout peut partir d’un petit truc, comme un petit feu qui peut donner à la fin un incendie».
Par ces deux événements, la Journée Nationale de la Résistance a fourni l’occasion d’une réflexion sur les valeurs de la Résistance, telles que la défense de la démocratie et des libertés, le rejet du racisme et de l’antisémitisme et la nécessaire transmission de ces valeurs aux nouvelles générations. Des valeurs bien nécessaires aujourd’hui devant la montée des extrémismes.
D.T.