Publié le 14 août 2013 à 21h15 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 16h07
« Je suis très impressionné. Je n’avais pas imaginé à quel point ce lieu est fort et instructif ». C’est par ces paroles que le nouveau Préfet de région, Michel Cadot a conclu sa première visite au Site-Mémorial du Camp des Milles, ce mardi 13 août. Accueilli par Alain Chouraqui, Président de la Fondation du Camp des Milles-Mémoire et Éducation, le préfet s’est d’abord rendu au Wagon du Souvenir, qui se situe sur les lieux mêmes où, en août et septembre 1942, deux mille hommes, femmes et enfants juifs furent déportés du Camp des Milles vers Auschwitz, via Drancy.
Il a ensuite longuement visité les parties historiques et mémorielles du site, s’est interrogé sur les processus administratifs qui ont pu favoriser les dérives criminelles et s’est arrêté sur quelques destins individuels. « On perçoit la douleur de ces familles internées dans ces murs dans des conditions terribles avant d’être souvent transportées vers la déportation et la mort. C’est un lieu qui touche profondément…» a-t-il confié. Il s’est ensuite arrêté dans l’espace réflexif du Mémorial qui présente, à partir de l’histoire du camp et de la Shoah, et pour la première fois sur un lieu de mémoire, des connaissances scientifiques pluridisciplinaires permettant au visiteur
de mieux comprendre les engrenages et les mécanismes humains récurrents (préjugés, passivité, soumission aveugle à l’autorité, effet de groupe…) qui ont conduit et peuvent encore conduire au pire ainsi que ceux qui permettent de résister.
« Cette partie est une véritable leçon d’éducation civique, car elle incite à l’analyse et à la réflexion », a-t-il souligné avant de rejoindre le Mur des Actes Justes qui présente la grande diversité des actes de sauvetage et de résistances aux quatre grands crimes à caractères génocidaires du XXe siècle, contre les Arméniens, les Juifs, les Tsiganes et les Tutsis au Rwanda. Un contrepoint de reconnaissance et d’espoir en fin de parcours muséographique. Une manière de souligner que « chacun peut résister, chacun à sa manière… » Michel Cadot a rejoint la Salle des Peintures, qui comporte d’imposantes peintures murales réalisées par des artistes internés en 1940-1941. Il a terminé sa visite par l’exposition temporaire « Ferdinand Springer, un peintre interné au Camp des Milles : le destin d’un exilé ». Conscient de « l’importance majeure d’un tel lieu pour chaque citoyen », le nouveau Préfet de Région a réaffirmé le ferme soutien de l’État au bon développement dans la durée des missions de la Fondation du Camp des Milles.
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