Publié le 22 février 2017 à 23h59 - Dernière mise à jour le 1 décembre 2022 à 15h13
De nombreux types de cellules différents composent les tissus et les organes de notre organisme. À des endroits spécifiques, deux types de cellules très différents sont en
contact les uns avec les autres. Ces endroits, appelés zones de transition, sont sujets à la formation de cancers. Ces tumeurs sont souvent particulièrement agressives, y compris celles qui apparaissent dans la zone de transition du col de l’utérus, à la jonction entre l’oesophage et l’estomac, et au niveau de la zone de transition ano-rectale. Les tumeurs agressives telles que celles-ci se disséminent fréquemment et forment des tumeurs dans d’autres organes tels que le poumon, un processus appelé métastase. À ce jour, nous ne comprenons pas encore clairement ce qui rend ces zones de transition sujettes à la formation de tumeurs ni pourquoi les tumeurs qui se forment là sont si agressives. Ces tumeurs agressives de la zone de transition présentent souvent une dérégulation de la voie de signalisation par le facteur de croissance transformant bêta (TGFb, transforming growth factor b), une voie moléculaire que les cellules utilisent pour communiquer. En utilisant des souris déficientes en TGFb qu’elle avait précédemment générées, et qui développent spontanément des tumeurs agressives de zone de transition, Géraldine Guasch, chercheur Inserm au Centre de recherche en cancérologie de Marseille (CRCM), a constaté que seule une petite fraction des cellules tumorales sont responsables de la croissance tumorale et que ces cellules expriment des gènes qui augmentent leur capacité à migrer et à envahir de nouveaux organes. L’un de ces gènes est ELMO1.
Dans la revue e-Life, Géraldine Guasch montre qu’une fois ce gène bloqué, les cellules tumorales agressives perdent leur capacité à former des métastases dans le poumon. Le ciblage d’ELMO1 constitue donc une voie thérapeutique prometteuse pour prévenir la formation de métastases à partir de tumeurs de zones de transition.
Le Centre de recherche en cancérologie de Marseille (CRCM)
Créé en 2008, le Centre de Recherche en Cancérologie de Marseille réunit les quatre grands acteurs de la recherche en Paca : INSERM, Aix-Marseille université, CNRS et IPC. Avec 250 collaborateurs répartis en 18 équipes, le CRCM met en œuvre des programmes de recherche innovants dans le domaine du cancer, des aspects les plus fondamentaux à la recherche clinique chez l’homme. Les activités scientifiques et médicales prioritaires sont, d’une part, le décryptage des bases moléculaires de l’oncogenèse et de la dissémination tumorale, et d’autre part, la découverte et la mise en œuvre d’innovations thérapeutiques dans le traitement des cancers du sein, du pancréas et des hémopathies malignes.
L’Institut Paoli-Calmettes :
Certifié par la Haute Autorité de Santé (HAS) en 2015 niveau A, sans remarque, et membre du groupe Unicancer, l’IPC rassemble 1 523 chercheurs et personnels médicaux et non médicaux, engagés dans la prise en charge globale de l’ensemble des pathologies cancéreuses : recherche, soins médicaux et de support, enseignement et formation. L’IPC a réalisé plus de 82 987 consultations et accueilli plus de
9 271 nouveaux patients en 2015. La prise en charge à l’IPC s’effectue exclusivement sur la base des tarifs de la sécurité sociale, et les dépassements d’honoraires ne sont pas pratiqués dans l’établissement. Régi par les articles L6162-1 à 13 du Code de la Santé publique, l’Institut Paoli-Calmettes est habilité à recevoir des dons et legs.
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