La Société de Livraison des Ouvrages Olympiques (Solideo) Alpes 2030, établissement public en charge de la coordination et de la réalisation des ouvrages liés aux Jeux Olympiques et Paralympiques, a été lancée, à l’Hôtel de Région à Marseille, en présence de Marie Barsacq, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative. À l’issue du premier conseil d’administration, Renaud Muselier, Président de Provence-Alpes-Côte d’Azur, a été élu coprésident de la Solideo Alpes 2030 avec Fabrice Pannekoucke, Président d’Auvergne-Rhône-Alpes.

Créée par décret pour piloter la réalisation des infrastructures nécessaires aux Jeux d’hiver 2030 dans les Alpes françaises, la Solideo Alpes 2030 aura pour mission de coordonner les grands projets d’aménagement, de garantir les délais et de veiller à l’héritage durable des Jeux sur les territoires. Le 28 février 2025, Damien Robert a été nommé, par le président de la République, Directeur général exécutif, et pour présider cette structure stratégique, il s’agit d’une gouvernance exercée à tour de rôle -pour une durée d’un an- par Renaud Muselier et Fabrice Pannekoucke marquant ainsi l’engagement déterminant des collectivités dans l’organisation de ces Jeux.
« Construire utile »
«Le premier défi est de construire dans les temps. On a cinq ans et nous aurons beaucoup de travaux de rénovation et peu de construction puisque nous allons nous appuyer sur l’héritage des jeux d’Alberville en 1992. Le deuxième défi réside dans le fait de construire de façon responsable et sobre, tant sur le plan budgétaire qu’environnemental sans oublier d’être ambitieux sur le plan social. Et, troisièmement, nous devons construire utile en intégrant une dimension accessibilité pour tous, notamment les personnes en situation de handicap, domaine dans lequel nous avons beaucoup de retard », explique la ministre Marie Barsacq qui garantit notamment que «l’État va accélérer les travaux nécessaires à la réussite des Jeux. Le dossier, après un passage au Sénat devrait être présenté en octobre devant le Parlement.»
Edgar Grospiron, le président du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (Cojop) rappelle qu’il revient aux athlètes d’apporter « la forte dimension émotionnelle des Jeux » et au Cojop et à la Solideo de créer l’événement « le plus festif, le plus sobre et le plus respectueux. Et, pour cela, il nous faut aller vite tout en prenant le temps de construire des fondations solides. »
Marie Amélie le Fur, présidente du Comité paralympique insiste à son tour sur l’ambition d’avoir « des jeux acteurs de la transition sportive et des territoires.» Il s’agit donc, précise-t-elle, « de mettre les sportifs dans les meilleures conditions de réussite et de proposer un héritage, pour la montagne et pour les sportifs, notamment en situation de handicap. Et ces Jeux doivent permettre aux populations des territoires et aux personnes en situation de handicap de se sentir au cœur des Jeux. »
«Deux symboles de la France qui gagne »
David Lappartient, le président du Comité Olympique Français rappelle que les JOP de Paris « ont connu une réussite extraordinaire. Nous avons apporté aux Jeux une touche française en coloriant en dehors du cadre. » Pour lui, le succès de Paris a été «organisationnel et cela nous le devons à la mobilisation de tous. Et cela a été un grand moment d’émotions grâce aux athlètes ». Et il considère : « Les JOP de Paris et la reconstruction de Notre-Dame sont deux symboles de la France qui gagne.» Pour mettre en avant la sobriété qui veut être une marque de fabrique de ces Jeux d’hiver, il signale : «Entre le choix de la candidature alpine et la défense de ce dossier devant le CIO nous avons dépensé 4 732 euros, quand je l’ai dit aux Américains ils ont cru que je parlais de 40 000 euros. »
« On s’est bien mariés avec Auvergne-Rhône-Alpes et on a fait un beau bébé »
Renaud Muselier se félicite: «On s’est bien mariés avec Auvergne-Rhône-Alpes et on a fait un beau bébé ». Il ajoute : « Nous sommes déterminés, organisés. Nous allons faire les Jeux les moins chers, créer 50 000 emplois, et selon une étude indépendante faire entrer 3, 6 millions d’euros sur le plan touristique et 1,6 millions d’euros de revenus fiscaux. » Pour les Alpes françaises 2030, il insiste sur un seul mot d’ordre : «Construire dans la durée, pour nos territoires». Tandis que Fabrice Pannekoucke met en avant la notion d’équipe : «Elle est importante et, disant cela, je pense au travail accompli avec les maires, les départements.» A son tour il évoque la dimension environnementale : «Ces Jeux doivent être au service de la montagne en transition, en prenant en compte le sujet de la mobilité, notamment décarbonée et la question de l’habitat. »
Damien Robert, Directeur général exécutif de la Solideo explique : « 90% de ce que nous allons faire est de la rénovation et les bâtiments que nous allons réaliser seront transformés en logements et équipements publics durables. Ainsi, les villages olympiques de Briançon et de Nice deviendront de vrais quartiers de vie et la patinoire de Nice répondra aux besoins de la Fédération française de glisse ainsi qu’aux besoins de la population. » Il ajoute que le conseil d’administration de la solideo a lancé quatre dossiers : un village olympique et Paralympique de Briançon : réhabilitation du Fort des Trois Têtes ; une patinoire permanente à Nice ; un village olympique à Nice ; la rénovation du complexe de bobsleigh, luge et skeleton à La Plagne.
Michel CAIRE