Publié le 24 juillet 2013 à 2h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 16h05
Alors qu’ils sont menacés de chômage technique à compter de ce vendredi 26 juillet, suite à une décision de justice annulant le droit de passage des camions sur l’unique voie d’accès à la carrière de Sainte-Marthe, les 26 salariés du groupe Bronzo-Pérasso ont décidé de se mobiliser pour maintenir leurs emplois « coûte que coûte ».
« On ne peut arrêter comme ça le fonctionnement d’une carrière et l’alimentation des grands chantiers BTP de Marseille. Notre activité est pérenne, notre société présente une excellente santé financière : nous ne voulons pas grossir les rangs de Pôle Emploi. Nous maintiendrons nos emplois coûte que coûte » : l’avertissement est lancé par Gilles Barrat, le représentant du personnel de la carrière Bronzo-Pérasso de Sainte Marthe, menacé de mise au chômage technique à compter de ce vendredi 26 juillet.
C’est le mardi 16 juillet que les 26 salariés ont appris de la bouche de leur direction que, sur décision de justice, la carrière n’avait plus de droit de passage. En effet, le propriétaire de la parcelle (100 m de long sur 7 m de large) sur laquelle a été construite l’unique voie d’accès à la carrière vient de dénoncer le contrat établissant la servitude de passage pour les camions. Cette dernière, qui s’étend sur 28 hectares en bordure du chemin des Bessons dans le 14e arrondissement de Marseille, risque par conséquent de devoir fermer ses portes dans les prochains jours pour un problème d’accès au site. Dès ce vendredi, tout passage de camion, VL, piétons sera en effet interdit sur cette unique voie d’accès, ce qui paralysera toute l’activité de la carrière.
Suite à cette décision de justice, ce sont donc non seulement l’emploi des salariés de Bronzo-Pérasso qui est menacé, « mais aussi celui des prestataires externes (transporteurs, chauffeurs etc.) et bien évidemment la réalisation de nombreux chantiers phares sur Marseille » à l’instar des terrasses du port, du métro Bougainville ou encore du bus à haut niveau de service (BHNS) circulant entre la rue de Lyon et le quartier de St Antoine.
« Il est temps que les pouvoirs publics interviennent »
Car, comme le rappelle les salariés, la carrière, ouverte en 1890, est « indispensable à l’approvisionnement en béton et granulats des chantiers de Marseille ». Aussi, la cessation forcée de son activité, autorisée jusqu’à juillet 2020 à hauteur de 500 000 tonnes granulats par an et 100 000 m3 de béton prêt à l’emploi, « aura sans aucun doute des conséquences désastreuses au niveau économique et social considérables pour le BTP ».
« Marseille s’en passerait bien ! », dénoncent les salariés de la société Bronzo-Pérasso du site de Sainte Marthe qui ne veulent pas perdre leurs emplois « au nom des intérêts financiers du propriétaire qui réclame aujourd’hui à (leur) direction une somme exorbitante ». Et de demander « dans les plus brefs délais l’intervention des pouvoirs publics ainsi que d’être reçus par le Préfet » car « il est inacceptable que suite à un imbroglio juridique de si nombreuses personnes soient impactées, ainsi que le développement de la ville de Marseille ».
Estimant qu’« il est temps que les pouvoirs publics interviennent », les salariés ont ainsi décidé d’occuper, à partir de jeudi 25 juillet, la voie d’accès pour permettre aux camions de continuer à entrer et sortir du site.
Serge PAYRAU