Que retenir de la situation économique régionale avant les élections de juin ? Une cohabitation de résistance et de prudence, de résilience et de vigilance. C’est ce que reflète la 4e mise en commun de données clefs au sein du Club de la Conjoncture Provence-Alpes-Côte d’Azur.
En matière d’activité : des hauts et des bas… mais pas si bas Comme en témoigne la Direction Régionale des Finances Publiques Provence-Alpes-Côte d’Azur dans le Data Express N°4, le volume cumulé de chiffre d’affaires des entreprises régionales déclaré fin mars 2024 a baissé de 6 % sur un an. Mais il faut toujours tenir compte du fait qu’un poids lourd de l’économie représente 20 % du CA régional et donc « tire » vers le haut ou le bas les statistiques globales. Le recul est d’ailleurs de 12 % pour les entreprises des secteurs transport et logistique, finances et assurances. Et si une hausse des défaillances d’entreprise est observée par la DGFIP, si les assignations reprennent du côté de l’Urssaf Provence-Alpes-Côte d’Azur, les niveaux restent en-deçà de 2019, avant Covid. Au 2e trimestre dernier, les signaux étaient assez favorables, avec une inflation repassée en-dessous de la barre des 3 % et un pouvoir d’achat amélioré, même si le ressenti est resté négatif.
Les encours bancaires dans le secteur privé ont progressé de + 2,4 % fin avril
En cas de difficultés, l’Urssaf Provence-Alpes-Côte d’Azur, de plus en plus accessible et proche des entreprises, conseille et trouve des solutions rapides, ce qui se traduit par un bon niveau de recouvrement. Autre indicateur de résilience ? La production de crédit au profit des entreprises. La Banque de France en Provence-Alpes-Côte d’Azur indique que les encours bancaires dans le secteur privé ont progressé de + 2,4 % fin avril : une hausse menée par les grandes entreprises, plus que par les PME (recul de -3,4 % des encours) qui ont opté pour la prudence financière au 2e trimestre comme le dévoile le dernier baromètre de conjoncture de la CCI Provence-Alpes-Côte d’Azur (27 % ont réduit leurs investissements). Mais globalement, la situation à début juillet est assez satisfaisante avec un financement des investissements plus dynamique en Provence-Alpes-Côte d’Azur qu’à l’échelle nationale. Emploi, dynamique, confiance : bons points… et points d’alerte Si l’activité est plutôt stable, les acteurs du Club de la Conjoncture s’accordent à constater qu’il manque encore des compétences dans les entreprises et que cette conjoncture régionale présente une décorrélation entre activité et emploi.
Baisse du nombre de demandeurs d’emplois longue durée
Le meilleur chiffre du Data Express N°4 en la matière est d’ailleurs celui de France Travail Provence-Alpes-Côte d’Azur : le nombre de demandeurs d’emploi longue durée prioritaires du Plan d’Investissement dans les Compétences a baissé de 3,7 % fin mars. Un taux divisé par deux entre 2021 (134 000) et 2024 (66 400) grâce à l’action conjuguée des acteurs de l’emploi pour « placer » des profils parfois atypiques dans les entreprises qui cherchent à recruter. Le besoin de compétences est confirmé par l’URSSAF Provence-Alpes-Côte d’Azur dont le nombre de DPAE enregistrées fin mars n’a pas faibli, ou à peine en un an (-0,1 %).
La vigilance est toutefois de mise sur le nombre de CDI qui a diminué d’environ 7 % alors que les contrats en CDD de très courte durée ont augmenté de 2,7 % pour des besoins liés au secteurs des services, de l’évènementiel, du tourisme d‘affaires… Les besoins en recrutement sont également partagés par la CMA Provence-Alpes-Côte d’Azur, notamment pour ses ressortissants de la restauration. Mais ces problématiques ne freinent pas la création : le nombre d’entreprises artisanales a progressé en un an (+9 %) selon une dynamique constante depuis 2021 faisant de notre région la 2e en termes de densité artisanale en 2024.
On note que sur les 236 000 artisans régionaux, il y a de plus en plus de micro-entreprises : 70 % globalement ; 40 % dans le BTP ; 39 % dans les Services. France Travail Provence-Alpes-Côte d’Azur rappelle que la moitié des entreprises de zéro salarié ne font pas de chiffre d’affaires (auto[1]entrepreneurs, mais aussi porteurs de projet qui démarrent leur activité). Du côté du Commerce, de l’Industrie et des Services, l’indice de confiance des 2 800 dirigeants interrogés début juin par la CCI Provence-Alpes-Côte d’Azur a certes diminué en un an (-6 points) mais progressé (+3 points) sur un trimestre. 63 % des entrepreneurs ont gardé foi en leur propre entreprise ; 49 % envers l’économie régionale et 31 % seulement en regard de l’économie française et mondiale, avant les élections européennes et législatives donc.