Publié le 16 novembre 2016 à 19h42 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h45
«Je retourne dans mes montagnes avec le sentiment de la mission accomplie»,
Maurice Brun, le président sortant de la Chambre régionale de commerce et d’industrie Région Paca (CCIR) revient, avec beaucoup d’émotion et sans langue de bois aucune sur les 18 mois qu’il a passés à la tête de l’institution, sa vision des pratiques de la CCI Marseille-Provence et les conditions de son départ. «Nous avons réussi, avance-t-il, à calmer les tensions entre les territoires; nous avons réduit les effectifs de la CCIR comme nous y étions contraints par les politique de restriction du gouvernement». Trois manifestations ont symbolisé «un dynamisme retrouvé». Ainsi, très peu de temps après son arrivée, la CCIR a organisé au Palais de la Bourse, à Marseille un débat avec les principaux candidats aux régionales sur leurs orientations économiques puis un Commerce Lab à Gréoux-les-Bains et un Numérique Lab à Arles, deux territoires qui n’avaient jamais accueillis de telles manifestations. Maurice Brun avoue que rien ne fut simple pendant son mandat: «J’ai appris les façons d’être de chaque territoire, notamment qu’à Marseille lorsque l’on ne dit pas non cela ne veut pas dire que l’on dit oui». Un Maurice Brun qui ne manque pas de souligner combien il a été blessé par Eric Gorde, le président réélu de la CCI des Hautes-Alpes, qui n’a pas voulu de sa présence sur la liste. Il rappelle que c’est l’institution politique qui est première en matière économique dans le cadre de la loi NOTRe : «Il ne peut y avoir qu’un pilote dans l’avion et c’est le président de la Région, Christian Estrosi. Mais la CCIR doit être le co-pilote représentant les entreprises, le terrain». Et, pour prouver que ce duo peut fonctionner, il met en avant l’exemple du guichet unique «que la nouvelle majorité a souhaité mettre en place et qui s’est appuyé sur ce que nous avions élaboré. Et cela marche». En revanche, le président de la CCIR s’en prend vivement à Bercy: «qui a commis des dégâts considérables au sein de nos CCI… Mais il est vrai que nous n’avons pas toujours eu un comportement exemplaire». Et d’évoquer la CCIMP: «Avec la disparition de la Taxe Professionnelle la Chambre a connu une perte sèche de 10 millions d’euros. La solidarité a alors joué, toutes les autres CCI de la région lui sont venues en aide financièrement pendant des années. Vous comprenez mon état d’esprit lorsque j’ai appris que cette chambre avait des millions dans son escarcelle. Comment accepter cela lorsque l’on sait que nos caisses alpines galèrent pour 100000 euros?» Maurice Brun déplore les tensions de la campagne électorale des CCI. Et de rendre un hommage appuyé à Claude Cardella, dont il se considère l’héritier, qui a présidé la CCIMP puis la CCIR et «a su tendre la main aux territoires, œuvrer à ce qu’ils se fédèrent ». Il conclut son propos en affichant de grands espoirs pour le devenir de la CCIR Paca: «D’abord parce que nos territoires sont contraints de travailler ensemble. Parce que le résultat des élections dans les CCI est tel que personne ne domine, le travail en commun va donc encore plus s’imposer et la CCI du Var devrait jouer un rôle pivot afin que chaque territoire soit gagnant».
Michel CAIRE