Publié le 28 avril 2015 à 22h11 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
«Nous, l’ensemble des CCI Provence-Alpes-Côte d’Azur, avons pour ambition d’initier une action guidée par la solidarité, la transparence et l’efficacité», explique Maurice Brun, le nouveau président de la CCIR Paca lors de l’Assemblée générale qui vient de se tenir à Marseille. Avant de rappeler l’importance de cette structure : «Le réseau de nos 7 CCI de Paca c’est 240 000 entreprises sur les 473 000 que compte la Région. Autrement dit, notre réseau couvre à lui seul 50% de l’économie régionale, grâce aux 290 élus et 1 700 collaborateurs qui en assurent la conduite et l’animation». Une réunion à laquelle participait, outre le représentant du Préfet de région, Thierry Queffelec, secrétaire général pour les affaires régionales (SGAR), Bernard Morel, vice-président du Conseil régional en charge de l’Emploi du développement Économique, de nombreux invités symbolisant la volonté de travail en commun affichée par la nouvelle direction. Sont ainsi tour à tour intervenues Luc Monteil, le président du Medef Paca, Joël Martin, le président de la CGPME Paca, André Bendano, président de la Chambre régionale de métiers et de l’artisanat Provence-Alpes-Côte d’Azur, Claude Rossignol, Chambre d’Agriculture Paca et Gérard Bonnet, le président du Conseil Économique, Social et Environnemental régional (Ceser) Paca.
Maurice Brun se présente en quelques mots : «J’ai du sang de paysan montagnard, du sang d’artisan, je l’ai été pendant 40 ans et ma fibre c’est le commerce». Avant d’insister sur les atouts de la région : «Le 3e PIB de France avec 142 milliards d’euros, 5 millions d’habitants et deux métropoles».
«Ne prenons pas le risque d’une voie sans issue»
Il considère: «Qu’on le veuille ou non, les restrictions budgétaires, les réformes territoriales, les missions d’évaluation dessinent un chemin qu’il nous faut suivre».
Mais, prévient-il: «Tracer notre propre route n’est pas envisageable : ne prenons pas le risque d’une voie sans issue. Sachons collectivement prendre conscience que l’enjeu de cette réforme dépasse la somme de nos intérêts personnels. Saisissons nous des opportunités qu’elle pourrait nous offrir». «Les CCI ne doivent plus apparaître comme un problème, poursuit-il, mais, comme l’une des solutions au service du redressement de notre économie nationale ». Et de proposer «une répartition claire et assumée des rôles et des responsabilités. Une CCIR chargée de la définition de la stratégie du réseau régional aux côtés des CCI qui, elles, sont au service des entreprises et des territoires». Estimant: «Une fois groupées en rang serrés, nous, CCI de Paca, incarnerons pleinement notre rôle de représentant du monde économique dont le monde politique a besoin».
Il propose ainsi de bâtir une coordination régionale des actions de proximité. De même assure-t-il: «nous allons constituer de nouveaux partenariats régionaux pour que la somme de nos compétences, démultiplie le potentiel de notre région. Mais aussi, pour garantir la prise en compte de nos entreprises au sein des débats économiques et sociétaux».
«Refusons de livrer nos territoires, dont les territoires ruraux à l’abandon »
Il invite à nouveau à un travail collégial : «Refusons de livrer nos territoires, dont les territoires ruraux à l’abandon et à l’absence de service public. Pourquoi ne pas se lancer un défi ? Celui de l’interconsulaire ?». Considérant: «Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin». Il se prononce enfin pour des projets hiérarchisés, des chantiers priorisés : «Continuer à développer des actions qui, comme l’internationalisation des TPE-PME, apportent plus de business à notre région ».
Jean-Luc Monteil juge pour sa part : «Nous entrons dans une société où tout s’accélère». Considère également, à propos des réformes en cours, «il faut transformer les contraintes en opportunité». Evoque l’importance du tourisme, de la nécessité de mieux se vendre à l’export, avant de rendre hommage à l’Éducation Nationale : «Elle forme de bons mathématiciens ce qui permet à la France d’avoir une filière d’excellence dont la French Tech».
Joël Martin, de la CGPME de rappeler: «Nous sommes tous des dirigeants d’entreprise. Si nous avons chacun des spécificités, nous devons porter des projets ensemble, ce que nous ne faisons pas assez ». Déplore cependant : «La complexité croissante de notre système législatif. Nous croulons sous les textes, les procédures».
André Bendano entend mettre aussi l’accent sur le «travailler ensemble» avant de considérer que «le tout profit et le tout consommation sont remis en cause en faveur d’une économie de proximité, du bien vivre, du bien manger».
Claude Rossignol à son tour affiche une volonté de partenariat : «Nous en avons besoin pour promouvoir la Région, ses produits, aider nos entreprises à exporter».
Gérard Bonnet va dans le même sens en insistant sur l’ouverture sur la Méditerranée, déplore l’enclavement de la région et les retards pris en matière d’infrastructures.
Bernard Morel débute son intervention en soulignant l’importance qu’il attache à la défense de l’entreprise, revient sur les évolutions en cours: «La demande de l’Europe d’une stratégie de spécialisation intelligente; l’arrivée en force de la Banque Publique d’Investissement dans le financement des entreprises; le développement annoncé des compétences économiques de la région». Et à propos de la CCIR, il considère qu’il s’agit «d’un partenaire de premier plan. J’espère que, tous ensemble, nous arriverons à construire un outil au service de l’économie régionale».
Michel CAIRE
Maurice Brun : un combat pour le désenclavement du territoire
Maurice Brun, le nouveau président de la CCI région Provence-Alpes-Côte d’Azur depuis le 25 mars a effectué trois mandants successifs à la tête de la CCI des Hautes Alpes de janvier 2011 à février 2015. Il est particulièrement engagé sur les questions d’aménagement et de désenclavement du territoire et croit à l’utilité d’un nouvel axe vers l’Italie via la Durance, une conviction qu’il partage à la présidence du Setumont, (Syndicat mixte pour l’Étude du Tunnel du Montgenèvre. Il défend aussi l’alternative du train pour désengorger les axes routiers à la présidence de la Commission transports ferroviaires de l’OTC (Office interconsulaire des transports et des communications du Sud-Est) ou auprès du Ceser Paca, en tant que conseiller de la Commission Aménagement et Développement des Territoires et du Massif, Foncier, habitat et Logement.