Publié le 8 janvier 2015 à 21h28 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h35
L’émotion est toujours aussi grande à Marseille après l’attentat commis contre Charlie Hebdo. Tout au long de la journée, des personnes, profondément émues, parfois en larmes, se sont rassemblées sous l’ombrière du Vieux-Port, où s’est tenu, le rassemblement la veille au soir, pour déposer des journaux, des stylos, allumer des bougies. Puis, vient midi, moment d’union nationale, de recueillement, lors d’une minute de silence. Elle fut célébrée dans de très nombreux lieux, là même où on ne l’attendait pas forcément, tel Le Marengo, un café populaire du centre ville. Elle le fut aussi, bien sûr, dans les collectivités, à la Préfecture de Police où l’émotion était palpable, poignante. La cérémonie s’est déroulée en présence de Philippe Brinsolaro, policier tout comme son frère jumeau qui a donné sa vie hier, en tentant de protéger Charb. Un Philippe Brinsolaro qui a tenu, au-delà de sa souffrance, à s’exprimer au terme de la minute de silence: «Il faut que la France entière se mobilise. On ne peut pas comme cela porter atteinte à la liberté d’expression, à l’autorité de l’État». Si ses pensées vont vers son frère «elles vont aussi à son collègue décédé», aux familles. Pour lui, «les événements de ce 7 janvier témoignent qu’un policier, en toute occasion, saura s’interposer pour défendre la Nation. Aujourd’hui je veux rendre hommage à tous mes collègues, à tous ceux qui, tous les jours, se lèvent et vont faire un métier difficile».
La tuerie, horrible, de Charlie Hebdo peut, peut-être, se révéler être l’acte fondateur d’un sursaut, d’une aspiration à une société plus juste, plus humaine, plus respectueuse de l’Autre.
Michel CAIRE