Publié le 12 juillet 2014 à 19h47 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h56
Colombe Schneck, l’auteure de ce joli roman «Mai 67», est fascinée par Brigitte Bardot. Pas notre Bardot nationale qui menace à la veille de ses 80 ans de s’exiler en Russie si on ne sauve pas deux éléphants, non l’animal Bardot, le sex-symbol qu’elle était à 30 ans. Et que l’auteure remet en scène l’espace de l’été 1967 au travers de lettres lues aujourd’hui par son boy-friend d’alors. Un certain F. assistant costumier rencontré sur le tournage d’un film à Rome. Des lettres d’amour, d’appel au secours, des lettres qu’elle lui aurait écrites au plus fort de leur passion.
En mai 67, Bardot est considérée comme la plus belle fille du monde. Elle est sexy, elle est superbe avec ses mini-jupes, sa taille de guêpe et ses pieds nus. Bravant la censure, elle chante Gainsbourg et ne craint personne en Harley Davidson.
Alors que mai 68 n’a pas encore fait exploser les codes de la bienséance, Bri-Bri la bourge révolutionne les relations hommes-femmes, elle incarne la liberté d’aimer, de choisir et même celle de ne pas être une mère, ce qui est choquant à l’époque.
C’est cette révolutionnaire malgré elle que nous donne à voir et entendre Carole Schneck. Une beauté à tomber dans une France qui découvre la modernité, la pilule contraceptive, la mayonnaise en tube en même temps que la télé couleur, croit à tous les possibles et berce ses premiers 190 000 chômeurs en chantant « All you need is love», dernier tube des Beatles. Une Bri-Bri libre, courageuse, trop désirée pour aimer.
Sacré livre de l’été (prix Messardière 2014), le roman de Colombe Schneck « Mai 67» est une pure fiction, ce n’est pas le dernier livre « people » ou une énième bio de B.B. C’est l’évocation subtile d’une star érigée en idole à une époque charnière du siècle dernier, un an avant Mai 68.
«Mai 67» par Colombe Schneck, Ed. Robert Laffont, 251 p.18,50 euros