Publié le 10 septembre 2014 à 9h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h10
Quand une femme addict au sexe rencontre un homme atteint du même syndrome et qui, souhaitant se guérir s’est imposé une longue période d’abstinence, cela donne une situation compliquée. Elle c’est Judith Chabrier, virée de son entreprise pour avoir couché avec trop de ses clients. Lui, c’est Lambert Levallois, conseiller conjugal qui va finir par s’attacher les services de cette femme libre et impétueuse faisant d’elle son assistante avant qu’elle soit l’élue de son cœur. Et leur manière de travailler ensemble n’engendrera ni la monotonie, ni la routine. Porté par la sublime Sophie Marceau (c’est un pléonasme) et un Patrick Bruel toujours aussi excellent acteur (il faut l’avoir vu sur scène au théâtre dans « Le limier » par exemple aux côtés de Jacques Weber pour s’en convaincre pleinement), « Tu veux ou tu veux pas » est une comédie alerte, jamais vulgaire, enlevée, qui traite aussi de sujets graves comme la fidélité, la frustration, le blocage physique, le tout mis en scène de manière intelligente et avec une manière de filmer bienveillante, et remplie de compassion à l’égard de chacun des personnages. Et quels seconds rôles ! François Morel, Pierre Lellouche, André Willms, Jean-Pierre Marielle, Patrick Braoudé tous magnifiques confèrent au film un caractère poétique et onirique. Sans oublier Sylvie Vartan l’élégance faite femme, dans le rôle de la mère de Patrick Bruel, qui, hasard de la vie a tenu sur ses genoux le petit Patrick, âgé alors de cinq ans, lors d’un concert de Johnny. Quant à Sophie Marceau que les Aixois ont récemment vu sur la scène du Jeu de Paume dans une pièce signée Bergman (cinéaste qu’elle a cité durant la rencontre avec le public aixois du Cézanne), elle montre toute l’étendue de son talent d’actrice, faisant passer le spectateur du rire à l’émotion en un quart de seconde. Réussie, intelligente et rythmée cette comédie fera le bonheur de tous les aficionados et du cinéma et du théâtre. Et c’est non sans humour que Patrick Bruel rappelant que scénario oblige: «Résister huit semaines à Sophie Marceau, c’est un très grand rôle de composition!».
Jean-Rémi BARLAND
«Tu veux ou tu veux pas » de Tonie Marshall sera sur les écrans le 1er octobre