Publié le 18 décembre 2021 à 20h53 - Dernière mise à jour le 3 novembre 2022 à 12h35
Si vous doutiez encore de l’existence du Père Noël c’est que vous n’avez pas vu «Les Tuche 4». Dans l’autre cas vous vous persuaderez du contraire, car notre famille du Nord l’a bel et bien rencontré en chair et en os …s’envolant sur son traîneau après avoir déposé des cadeaux au pied du sapin familial. Vous découvrirez également non sans surprise quel comédien l’incarne avec une joyeuse espièglerie. Et vous rirez de bon cœur à cette comédie loufoque, jamais vulgaire faussement franchouillarde qui prône les valeurs de l’être contre les mirages de l’avoir.
Au centre donc d’un kaléidoscope déjanté, on trouve nos impayables Tuche, père, mère, fille et fils, assez nono d’ailleurs, belle-sœur, beau-frère moralement très vilain et même petit-fils toujours prêt à libérer les oiseaux du rêve et poser leurs ailes sur le vent. Si tout va s’arranger pour eux, ça ne démarre pas très fort. Après avoir démissionné de son poste de président de la République, Jeff (Jean-Paul Rouve) compte bien vivre paisiblement avec sa famille au cœur de leur village de Bouzolles.
A l’approche des fêtes de fin d’année, Cathy Tuche (Isabelle Nanty) demande un unique cadeau : renouer les liens avec sa sœur Maguy, et son mari Jean-Yves (Michel blanc) avec qui Jeff est fâché depuis 10 ans à cause d’une sombre histoire de trahison concernant une vieille voiture. La réconciliation aurait pu se dérouler sans problème, sauf que lors d’un déjeuner, Jeff et Jean-Yves, vont une nouvelle fois trouver un sujet de discorde : NOËL. Cette querelle familiale qui n’aurait jamais dû sortir de Bouzolles va se transformer en bras de fer entre Jeff et un géant de la distribution sur Internet. L’artisanat de jouets en bois faits à la main, contre le chantre de la mondialisation dont les jouets sont des contrefaçons piratées, et fabriquées…en Asie.
Acteurs aux mines impayables
Bien sûr, même si l’ambiance du film est parfois assez nippone, nous ne sommes pas chez Ozu ou Kurosawa. Ni dans du cinéma ou du théâtre d’urgence. Pas non plus dans de la gaudriole beauf et chauviniste. Porté par des comédiens à la mine impayable, et profondément doués, -il faut effectivement un talent inouï pour incarner de tels branquignols avec un tel éclat-, le film «Les Tuche» 4 distrait, fait réfléchir -sans pontifier- sur les questions de transmissions de valeurs éthiques fondamentales, sur les notions de pardon et de fidélité à ses racines. Ça pourrait aussi s’appeler (on vous laisse découvrir pourquoi) «Nul ne guérit de son enfance», le tout traité en mode burlesque. Voilà une comédie sympathique avec des répliques qui font mouche et un enthousiasme visible de tous.
Michel Blanc et François Berléand les nouveaux venus de la bande sont bien dans le trip Tuche. Le réalisateur Olivier Baroux, sans conteste, est un vrai raconteur d’histoires, modeste et rigoureux qui à défaut d’être un cinéaste qui se la raconte peuple son récit de trouvailles visuelles et de dialogues savoureux. Un régal en fait que ce «Tuche 4» et, le plus plus émouvant de la série.
Jean-Rémi BARLAND