Publié le 9 avril 2017 à 22h54 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 16h01
La première journée de fête de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur pour la renaissance du Grand Prix de France F1 au Circuit Paul Ricard a fait le plein, ce samedi, de passion et… de spectateurs. Plus de 15 000 visiteurs ont en effet profité du soleil estival et de l’ambiance festive qui régnait au cœur du Village installé entre la ligne droite des stands et l’Aéroport international du Castellet. Lors de la conférence de presse, le Président Christian Estrosi a révélé les grands axes sportifs et économiques du projet F1, qui accordera aussi une large place à la jeunesse et à l’innovation, à la formation et à la sécurité routière mais aussi sur les circuits de vitesse.
Le Président de Région, en pôle position dans ce dossier, affirme: «Tout d’abord, je voulais vous confirmer aujourd’hui que le budget sera bien d’environ 30 M€ annuel avec 16 M€ de recettes directes (billetterie et partenariats) et 14 M€ de subventions publiques. La plupart des collectivités et membres du GIP organisateur du Grand Prix (GP) ont d’ores et déjà voté leur engagement. Il reste la Chambre de Commerce et d’Industrie Régionale, qui doit acter son engagement d’ici quelques jours, et la Métropole de Aix Marseille Provence, qui devrait faire de même le mois prochain».
Une véritable vitrine de l’innovation et des savoir-faire français et régionaux
Christian Estrosi ne manque pas de rappeler qu’au-delà du sport: «Le GP de F1 doit constituer une véritable vitrine de l’innovation et des savoir-faire français et régionaux». Il annonce à ce propos: «Nous allons bâtir avant fin 2019 en Provence-Alpes-Côte d’Azur, à côté du circuit Paul Ricard, le premier Centre de l’innovation, de la mobilité et de la sécurité routière, en partenariat avec la Fédération Internationale du sport Automobile (FIA) et son Président, Jean Todt. Un centre d’une telle ampleur sera une première mondiale». Ce centre multifonctions, bâti autour d’une piste d’essais reproduisant les conditions réelles de circulation (autoroutes, routes de campagne, routes sinueuses, milieu urbain…) aura une triple vocation : pédagogique, en s’adressant en priorité au public des jeunes conducteurs par un programme de formation aux risques routiers, orientée sur la pratique et complémentaire des actions de sensibilisation déjà existantes (milieu scolaire, auto-écoles,…) ; économique, par une offre de services à destination des acteurs économiques (constructeurs automobiles, équipementiers, fabricants de matériels et véhicules industriels), avec piste d’essai, lieu de démonstration, site d’évaluation des équipements en situation réelle et de tests pour les futurs systèmes de prévention des risques d’accidents…; d’innovation, par un ciblage fort de ce centre sur les nouvelles solutions énergétiques et sur le développement de solutions de mobilité durable (véhicule électrique, hybride, à hydrogène,..). Il devrait donc s’agir d’un véritable pôle d’excellence et d’innovation automobile qui entend être capable d’attirer des start-up et des PME innovantes dans un cluster d’entreprises orientées vers les technologies de l’automobile et, par là-même, de développer l’activité et l’emploi.
Christian Estrosi n’omet pas de signaler: «Ce centre développera également une mission sociale en apportant une réponse à un enjeu majeur, celui de la baisse des accidents, notamment sur la cible jeunes conducteurs en région. Il favorisera l’accès à la formation tout au long de la vie du conducteur, par la prévention et les nouvelles pratiques d’apprentissage».
«Les technologies propres développées en course pourront être ensuite appliquées à la voiture de série»
Au-delà, il affiche l’ambition que ce GP de France soit exemplaire en matière environnementale: «Les technologies propres développées en course pourront être ensuite appliquées à la voiture de série (hybride électrique, récupération de l’énergie au freinage et aux échappements, pneus)». «Plus largement, précise-t-il, un groupe d’étudiants en Master de l’Université Dauphine travaillent désormais avec nos équipes, avec un objectif clair : proposer les pistes qui nous permettront d’avoir un GP écoresponsable». Rappelle: «L’étude d’impacts réalisée fin 2016, sous l’impulsion de Renaud Muselier, par le cabinet Deloitte, a conclu à des répercussions économiques directes évaluées à au moins 65 M€, au moins 500 emplois directs et durables.» Soulignant que le GP créera une augmentation du flux de touristes et de valeur ajoutée pour l’événementiel et le commerce, notamment les hôteliers et les restaurateurs dans le Var, mais aussi dans les Bouches-du-Rhône comme dans les Alpes-Maritimes. C’est d’autant plus important, qu’«il aura lieu en ailes de saison, soit fin juin/début juillet pour la lancer, soit fin août/début septembre pour la prolonger.» Plus largement, insiste-t-il: «C’est une filière économique qui sera dynamisée, par exemple dans la mécanique de haute performance, les nouveaux matériaux, les véhicules du futur. Au total, ce sont de nombreux emplois qui seront créés dans le sillage de l’organisation du Grand Prix de France. Tout particulièrement dans la zone d’activités de Signes, à proximité du circuit, présentant des disponibilités foncières importantes, ce qui est rare dans la région».
Il assure également que l’innovation sera au rendez-vous sur la formation et l’apprentissage. «Nous mettrons en place dès le mois de septembre prochain un Diplôme de Technicien(ne) de piste sur circuit de vitesse, porté par le circuit Paul Ricard. Ce sera là encore une première au monde. Il n’existe aujourd’hui aucun diplôme de technicien(ne) de piste sur circuit de vitesse. Destiné à une vingtaine de stagiaires par an, ce projet a reçu un accueil très favorable des fédérations concernées. Cette formation mettra en exergue l’excellence régionale dans ce domaine afin de procurer un avantage concurrentiel aux circuits français tout en accueillant des stagiaires internationaux. Le Circuit Paul Ricard a déjà été contacté par la Tunisie, le Maroc, le Koweït, la Libye ou encore la Chine pour former leur personnel».
«Nous lançons dès maintenant une formation habilitant à la manipulation des véhicules électriques ou hybrides»
Les premiers diplômés pourront exercer leur nouveau métier dès le premier GP de France à l’été 2018. «Nous lançons dès maintenant, ajoute-t-il, une formation habilitant à la manipulation des véhicules électriques ou hybrides. Les voitures électriques ou hybrides sont en effet méconnues par les services de secours et les dépanneurs, et ce d’autant qu’aucun protocole d’intervention n’a été diffusé depuis la commercialisation de ces véhicules. La formation d’habilitation à la manipulation des véhicules hybrides ou électriques apparaît donc indispensable aujourd’hui.» L’Institut de formation du Circuit Paul Ricard est dès à présent opérationnel pour recevoir une douzaine de stagiaires par session (pour la partie théorique) et 6 stagiaires par session (pour la partie pratique). Elle s’adressera aux services de secours, aux dépanneurs et autres professionnels de l’Automobile».
Enfin, dès la rentrée 2018, trois cycles de formation seront lancés (de 15 à 20 stagiaires par promotion chacune) pour les cadres intermédiaires, les cadres supérieurs et les ingénieurs : une formation «Commerce et distribution» co-organisée en lien avec les IUT de Marseille ou Toulon ; une «Management et marketing sport automobile » co-organisée en lien avec Aix-Marseille Université, les IAE d’Aix-en-Provence ou de Toulon ; une «Engineering motorsport» (préparation moteurs, simulation numérique, assemblage des pièces, ingénierie de piste,…).
Ces différentes formations permettront de répondre aux besoins des entreprises, clients passionnés, fournisseurs, prestataires, qui ont des demandes souvent spécifiques et pointues. Cela contribuera à la création d’un pôle de compétences orientées sport automobile sur la zone de Signes. Cela renforcera le tissu entrepreneurial local autour de la thématique: « sport automobile » par l’implantation de PME ou start-up proposant des applications ou technologies innovantes.
«Une offre tarifaire et des services adaptés à chaque catégorie»
Puis Christian Estrosi en vient à sa volonté de faire du GP de France de F1 un grand événement populaire. «La mise en vente des billets du GP de France de F1 2018 aura lieu dès l’automne prochain. Cet événement mondial, ce sera avant tout celui des 5 millions de Provençaux, d’Alpins et d’Azuréens. Le GIP que je préside veillera à servir l’ensemble des publics (du fan de sports mécaniques au spectateur néophyte) dans les meilleures conditions de traitement possibles, en veillant à proposer une offre tarifaire et des services adaptés à chaque catégorie». Expliquant qu’il y aura un nombre important de billets à prix abordable. Mais souhaire aller plus loin, notamment «pour les jeunes de notre région». «Je m’y engage dès aujourd’hui, annonce-t-il, Tous les ans, nous permettrons à tous nos lycéens et apprentis de Provence-Alpes-Côte d’Azur de participer à un jeu concours permettant de gagner des billets pour assister au GP de France. Nous attribuerons également au grand public des accès aux événements sportifs organisés autour du GP (courses annexes, essais du Grand prix). Nous organiserons des visites du circuit pour le grand public en dehors des périodes du GP, en relation avec le circuit Paul Ricard. A chaque GP, une centaine de jeunes issus des Quartiers prioritaires de la ville seront embauchés en CDD pour participer à l’organisation, en tant que billettistes, accompagnateurs, hôtes/hôtesses d’accueil, placiers en tribunes, agents d’informations, contrôleurs et placiers de parkings…».
Michel CAIRE