Publié le 23 février 2021 à 8h30 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 14h57
Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, président de Régions de France, vient de dévoiler le projet de la Cité Scolaire Internationale de Marseille, qui verra le jour à la rentrée 2024, aux côtés de Martine Vassal, présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, présidente de la Métropole d’Aix-Marseille-Provence, Pierre-Marie Ganozzi, adjoint à la mairie de Marseille en charge du plan écoles et du bâti scolaire, représentant Benoît Payan, maire de Marseille, Bernard Beignier, recteur de l’académie Aix-Marseille, Bruno Botella, président de Bouygues Bâtiment Sud-Est, Rudy Ricciotti et Roland Carta, architectes en charge du projet.
Renaud Muselier rappelle: «En 2015, avec Christian Estrosi, nous avions pris l’engagement d’offrir à Marseille une école internationale. C’est une promesse de campagne qui est aujourd’hui tenue». Il ajoute: «En juin 2018, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Département des Bouches-du-Rhône, et la Ville de Marseille, décident de la réalisation d’une Cité Scolaire Internationale, dans le cadre d’un marché global de performance, un processus innovant, pour mettre l’environnement au cœur du projet». En effet, signale-t-il, il ne s’agissait pas simplement de construire un bâtiment. «Nous voulions que sa conception, sa réalisation et sa maintenance s’inscrivent dans notre Plan Climat, une « COP d’avance ». Nous mettons rapidement à disposition un terrain au cœur d’Euroméditerranée». Cette Cité scolaire internationale remplace un projet initial qui s’est appelé l’Université des métiers et de l’artisanat, sous l’égide du prédécesseur du président Muselier, Michel Vauzelle et de la Chambre des métiers et de l’artisanat. Cette dernière s’est cependant retiré du projet quand la dimension artisanale a été retirée.«Rien ne m’aura été épargné»
Un long fleuve tranquille s’annonçait mais tel n’a pas été le cas: «Rien ne m’aura été épargné. En décembre 2018, nous déclarions la première consultation sans suite. Une personnalité qualifiée, membre du jury, présentait un risque de conflit d’intérêt avec l’un des candidats. Je n’ai voulu prendre aucun risque, nous avons donc relancé en quelques semaines la consultation». Cette procédure s’est conclue il y a quelques jours. Le jury et la Commission d’Appel d’Offre ont désigné, à l’unanimité, le Groupement «Bouygues Bâtiment Sud Est et l’agence Rudy Ricciotti-Carta et associés». Pourtant le groupement Eiffage vient de déposer un recours, un référé précontractuel. «C’est un recours de mauvais perdant. Ce recours est inutile, en effet, le groupement Bouygues arrive en tête du classement d’analyse des offres. Il remporte trois des quatre critères prévus, dont deux critères incontestables, comptants pour 55 % de la note, que sont le prix et le délai d’exécution. De plus, ce recours nous fait perdre quatre à six semaines dans la réalisation de ce projet», juge le président Muselier. Le projet ne sera en effet validé définitivement qu’après la décision du tribunal administratif.«Marseille est une capitale de la Méditerranée, une capitale internationale du monde»
Renaud Muselier met en exergue: «C’est un projet pour Marseille que nous vous présentons. Avec ses 2 600 ans d’histoire, Marseille est une ville au carrefour de toutes les civilisations, une ville ouverte, tournée vers l’extérieur et vers la mer. Marseille est aussi une capitale économique et culturelle, elle est un lien entre le Nord et le Sud, l’Orient et l’Occident. Marseille est une capitale de la Méditerranée, une capitale internationale du monde». Alors, à ses yeux, avec la création d’une Cité Scolaire Internationale, «la Région donne à Marseille toute la grandeur et le rayonnement qu’elle mérite. Cette école internationale viendra confirmer l’excellence académique de nos établissements, aux côtés de la Cité Scolaire Internationale de Manosque et de l’École Internationale de Valbonne.» Rappelle encore qu’il y a 25 ans, en tant que Président fondateur d’Euromed, «nous dessinions la ville durable méditerranéenne de demain. Aujourd’hui, ensemble, nous la construisons».Il ne manque pas de rendre hommage aux architectes, Rudy Ricciotti et Roland Carta: «Hier avec le Mucem, vous avez déjà offert à Marseille un lieu de connaissance et de partage, devenu un véritable symbole culturel de la Méditerranée. Demain, avec la Cite Scolaire Internationale nous allons créer ensemble, pour Marseille, une école qui protège, qui respecte et qui rassemble». Cette école, précise Renaud Muselier, est un message d’attractivité et de compétitivité adressé aux acteurs économiques: «Ici à Marseille, tout est réuni pour vous accueillir».«Un projet pour les entreprises régionales»
Pour Renaud Muselier: «Cette école c’est aussi un projet pour les entreprises régionales. En choisissant Bouygues immobilier nous faisons le choix de soutenir les entreprises régionales. Ce sont 15 entreprises de Provence-Alpes-Côte d’Azur qui participeront à la réalisation de la Cité Scolaire Internationale de Marseille. 400 millions d’euros de commande publique sont réalisés chaque année par la collectivité, dont 70 % sont attribués ou bénéficient à des PME régionales. La Cité Scolaire Internationale est donc un atout supplémentaire qui vient s’ajouter à tous ceux que nous avons déjà». Cette école sera aussi celle de la proximité:«Chacun sera associé à travers un comité de pilotage : l’Éducation nationale et les chefs d’établissements, les parents d’élèves, les écoliers, les collégiens et les lycéens, les comités de quartiers, CIQ, et tous ceux qui participent au renouveau du quartier d’Arenc, pour construire le Marseille de demain.«Des jardins, des patios, une façade en fibres naturelles de lin…»
Puis d’évoquer la dimension environnementale de ce projet: «Des jardins, des patios, une façade en fibres naturelles de lin, ainsi que des toitures végétalisées feront de cette école un bâtiment unique». Cette école «sera aussi celle qui rassemble. Elle rassemblera 2 190 élèves qui parleront anglais, allemand, espagnol, chinois et arabe. Elle accueillera tous ceux qui croient en l’excellence d’un enseignement international. Elle rassemblera les marseillais, les méditerranéens et les Européens». Chaque Collectivité est ici engagée pour ce lieu d’éducation. La Ville de Marseille pour le primaire, le Département des Bouches-du-Rhône pour le collège et la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur pour le lycée. Et de conclure en remerciant le recteur, Bernard Beigner. Mireille BIANCIOTTOFace à la presse, Renaud Muselier présente cette Cité scolaire qui ouvrira à la rentrée 2024 avec «2 100 élèves dans un lycée international, ouvert sur le quartier, répondant à toutes les normes environnementales possibles, inimaginables, dans un processus pédagogique unique en France, qui permettra d’aller de la plus petite des classes jusqu’à l’Université, en étant connecté au monde.» [(muselier_1_extrait_discours_17_02_21.mp3)] Il insiste sur l’union des collectivités autour de ce projet: «C’est nécessaire. Cela fait 3 ans quand même que nous œuvrons pour obtenir l’unité du département, de la ville à nos côtés. Nous, à la région, sur 100 millions d’euros, nous prenons en charge 49 % du budget, (NDLR 14% pour la Ville et 37% pour le Département). c’est un projet qui est soutenu aussi par l’État qui fournira les professeurs qui fera un produit pédagogique, c’est vraiment l’ensemble de toutes les forces politiques et éducatives pour amener un outil exceptionnel pour Marseille».
«c’est un lycée pour tout le monde»
«C’est une cité pour tout le monde. L’enseignement y est gratuit comme tous les lycées, donc, il n’y a pas de surcoût pour telle ou telle population. Ce n’est pas une école de riches, c’est une école où on va apprendre le savoir de la République, avec une dimension internationale». [(muselier_2_micro_tendu.mp3)] Interrogé sur un nom à donner à cette Cité scolaire internationale de Marseille, le président Muselier propose le nom de Jacques Chirac. [(muselier_3_micro_tendu.mp3)] Propos recueillis par M.BTerence Cusin, directeur régional de Bouygues Bâtiment Sud Est, représentant Bruno Botella, le président, indique comment cette Cité scolaire internationale de Marseille répond aux enjeux environnementaux, sociaux et énergétiques. Entretien