Publié le 28 février 2015 à 21h29 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h41
Dans le cadre de «La folle criée» consacrée en cette saison 2015 aux passions de l’âme et du cœur, le public a pu vivre une expérience passionnante. En effet, Claire-Marie Le Guay a offert un récital Bach au piano exceptionnel. Puis le lendemain a raconté Bach aux enfants. Au travers d’un choix d’œuvres variées le jeune public a pu se familiariser en profondeur avec celui que l’on surnomme « le père de la musique». Un moment assez admirable de pédagogie et d’intensité musicale très prisé par l’ensemble des auditeurs en ce samedi après-midi, tout comme l’interprétation de la Partita n°1 pour clavier de Bach, et le «Concerto italien pour clavier BWV 971» donnés la veille à la Criée. Deux œuvres que l’on retrouve dans l’album Bach que Claire-Marie Le Guay sort chez Mirare où elle montre son exceptionnelle sensibilité d’artiste. Six morceaux au programme dont le poignant «Capriccio sur le départ du frère bien-aimé» qui, écrit par Bach à l’âge de 19 ans au moment où son frère quitte pour toujours sa patrie et les siens, possède la force d’une œuvre crépusculaire avant l’heure et où sont disséqués en petits épisodes de musique toute les composantes de la douleur humaine. Jamais le piano de l’artiste ne se fait lourd, pesant, didactique. Sans cesse aérienne son interprétation subjugue tout comme lors de la «Partita N°1» sonate avant la lettre, première œuvre publiée par Bach alors qu’il a…41 ans. La prise de son lumineuse effectuée pour Mirare dans la ferme de Villefavard, lieu d’enregistrement à l’acoustique exceptionnelle situé dans la campagne limousine contribue à rendre l’album encore plus indispensable. Claire-Marie Le Guay servant Bach avec poésie et un sens inné de la virtuosité. Un album rare.
Jean-Rémi BARLAND
« Bach »par Claire-Marie Le Guay chez Mirare.