Publié le 12 décembre 2016 à 0h40 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h46
Éthique et Politique sera le thème du dernier Club Ethic Eco de 2016 qui se tiendra ce lundi 12 décembre. Il réunira Pierre Dharréville, président des Éditions des Fédérés, actionnaire du journal La Marseillaise, responsable des questions de démocratie au sein de l’Exécutif national du PCF, Gilbert Benhayoun Professeur des Universités à l’Université Paul Cézanne d’Aix-en-Provence, économiste et Président du Groupe d’Aix, Xavier Palou, Directeur de l’École de Management de Marseille (EMD)
Le club Éthic Eco est une initiative originale lancée par Mohamed Laqhila, Président du Conseil régional de l’Ordre des Experts Comptables Marseille-Paca en janvier 2016. Loin de la technique, de la gestion du réel, du savoir économique, l’objectif est, de «sortir du cadre» en réunissant chaque mois des personnalités associatives, politiques, religieuses du monde de l’entreprise ou des médias, afin de former «le cercle des points de vues» sur des sujets qui interpellent le monde de l’entreprise.
«Certains peuvent se demander, explique Mohamed Laqhila, pourquoi les experts-comptables se préoccupent de politique. La réponse est très claire, c’est parce qu’ils sont, avec les commissaires aux comptes, au service de la démocratie. En effet, voilà une trentaine d’années, de nombreuses affaires ont ému l’opinion publique, notamment en matière de financement des partis politiques. A la suite de quoi, en 1990, le législateur a créé la Commission nationale des comptes de campagnes et des financements politiques qui est une autorité administrative indépendante. Il fallait un acteur indépendant capable d’effectuer ce contrôle, le législateur a pensé aux experts-comptables pour attester les comptes de campagne et les partis politiques ont obligation d’avoir deux commissaires aux comptes pour être encore plus fort en termes d’indépendance». «le législateur a donc posé notre profession au centre de la transparence et les résultats sont là», ajoute-t-il. Pourtant des affaires existent, avance-t-il: «Mais, si on regarde l’affaire Sarkozy, c’est l’expert-comptable qui a attiré l’attention du candidat, celui-ci ne l’a pas entendu. Résultat, la commission n’a pas validé ses comptes et ce n’est pas le contribuable qui a payé mais des particuliers, des militants. Donc, nous ne pouvons pas empêcher les affaires,en revanche, il y en a moins et, d’autre part, lorsqu’il y en a, les contribuables n’ont pas à payer». Et de considérer qu’il faut aller encore plus loin: «Il existe des Chambres régionales des comptes mais ce n’est pas suffisant, elles n’ont pas des moyens suffisants. Il faudrait rendre obligatoire le contrôle de toutes les institutions. J’ai toujours dit que l’on doit contrôlé l’argent public dès le premier euro dépensé». Il conclut en rappelant que l’efficacité du contrôle se voit aussi à l’international: «La destitution de la présidente du Brésil résulte de contrôles financiers ».
Michel CAIRE