Publié le 11 mai 2018 à 10h29 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 18h48
Cette semaine où les jours fériés semblent pléthoriques ne doit pas nous faire oublier que le Monde reste dirigé par des femmes et des hommes, surtout des hommes d’ailleurs, capables de conduire nos destins vers le pire. Certes, le 8 mai, nous avons commémoré la fin d’une guerre que nous avons perdue ou plutôt gagnée grâce à l’aide notamment des troupes américaines venues se faire flinguer sur les berges de Normandie. Mais cela doit-il encore nous faire oublier ou omettre de rappeler aux jeunes générations que cette guerre s’est soldée par plus de six millions de morts et que les Français ont surtout brillé par une collaboration scrupuleuse avec l’ennemi et où les Jean Moulin étaient aussi rares que les amis susceptibles de vous aider à dissimuler un cadavre sans vous poser la moindre question. C’est ainsi nous commémorerons l’armistice de le seconde guerre mondiale, pour peut-être oublier la période plus que sombre de l’occupation, durant encore deux mille ans comme nous célébrons après presque deux cent ans l’abolition de l’esclavage en France. Il faut le rappeler non seulement nous avons inventé la collaboration mais nous avons aussi participé allégrement à la traite des noirs.
Devoir de mémoire quand tu nous tiens … !
Mais ce qui me préoccupe en cet énième jour férié du mois de Mai c’est bien le comportement du boss de la maison blanche semblant à peine sorti d’une maison spécialisée pour les fous dangereux. Le représentant de l’oncle Sam a encore brillé par «sa connerie», par une prise de décision aussi stupide qu’inconsidérée et aussi dramatique en termes d’impact sur la sûreté et la stabilité d’une région déjà instable, le Moyen-Orient. Donc l’évadé de l’asile ayant trouvé refuge, grâce à un peuple bourré de contradictions, à la Maison Blanche s’est fendu d’un communiqué dans lequel il désengage sa patrie de l’accord Iranien sur le nucléaire. Pour en avoir parlé un peu avec mes potes de bistrot entre deux, ou plus, apéritifs anisés, j’ai très vite compris que ceux qui avaient saisi les subtilités de cet accord et des conséquences du retrait des États-Unis étaient aussi nombreux que ceux qui m’aideraient à planquer un cadavre. Alors faisons simple, je n’ai aucune envie de perdre mes lecteurs et sans tomber dans une analyse géopolitique qui me dépasserait moi-même il est aisé de comprendre comment Trump s’évertue à démolir tout ce que son prédécesseur a mis en place.
L’accord sur le nucléaire Iranien permet aux cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies de veiller sur une éventuelle tentation de Téhéran d’enrichir de l’uranium dans le but de fabriquer cette saleté de bombe atomique afin d’en parsemer quelques-unes sur Israël et l’ennemi de toujours : les États-Unis. En contrepartie étaient levées les sanctions économiques que la coalition imposait et, dans ce pays en voie de développement, c’est une aubaine notamment pour de nombreuses entreprises Françaises comme Total, Airbus ou Peugeot. Mais cet accord permettait de maintenir un équilibre, certes fragile, dans une région du monde où si la troisième guerre mondiale doit naître sera incontestablement son berceau.
Heureusement face à l’oncle Sam nous avons la mère Denis !
Pour les plus jeunes d’entre vous ce patronyme ne doit évoquer qu’un prénom aujourd’hui désuet, obsolète mais pour les gens de ma génération il est synonyme de sagesse, d’accent du terroir et de machine à laver le linge. Je ne retiendrai que la sagesse puisque face à cet illuminé de Donald il faut en avoir une sacré dose, comme une sacré paire, pour tenter de lui faire comprendre que outre l’insulte permanente qu’il fait à monsieur Jacques Dessange par sa toiture pisseuse sinistrée, que sa décision est abominable et peut engendrer des catastrophes pour le citoyen lambda que nous sommes mais surtout pour les enfants du Moyen-Orient. Bref, Macron ayant récupéré le bonnet de laine bleue de la mère Denis avait cru, par sa poignée de main virile et interminable, s’être acoquiné avec le fou furieux en pensant qu’il serait aisé de le convaincre de ne pas prendre des décisions débiles. En vain …
Nous voilà donc confrontés, en cette période fériée, à la pire bêtise d’un État, pourtant le plus puissant du monde, alors que la SNCF persiste à maintenir sa grève avec à peine plus de 10 % de grévistes et qu’une jeune femme décède après avoir été invitée par une opératrice du Samu à aller mourir ailleurs ! Mais il ne faut dramatiser, la mère Denis était capable de laver à la main du linge tâché par un éléphant malade de la dysenterie amibienne sans aucune difficulté. Il n’y a donc aucune raison d’avoir peur d’un épouvantail blondinet gesticulant et prônant le droit de porter une arme pour se défendre contre des terroristes dans une salle de concert parisienne.
Moi je vais regarder le calendrier afin de savoir si durant ce mois de mai il reste quelques jours fériés à se mettre sous la dent. Il doit bien traîner par là une commémoration d’un quelconque acte de courage ou de dévouement de notre bonne vieille patrie donneuse de leçons à la terre entière …