Publié le 6 juin 2018 à 13h33 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h46
Bien évidemment vous avez pu constater ces dernières semaines que le ciel allait nous tomber sur la tête; qu’il se laisse aller à des gabegies aquatiques immodérées transformant notre belle région, habituellement sèche en cette saison, en banlieue Nord de la Normandie voir de Londres. En clair les orages s’en donnent à cœur joie pour nous causer de sérieux désagréments et des baisses de moral engendrant des envies de se terrer dans une cave ou par obligation sous un parapluie. Mais puisque les cieux ont décidé de nous emmerder autant que cela serve à quelque chose, que ces tonnes d’eau s’abattant sur nos crânes aient une utilité, une justification. Sans souhaiter un déluge similaire à celui que Noé a connu ou subi, pourquoi ne pas espérer que toute cette eau puisse nettoyer nos quartiers, notre ville et emporte toute la connerie stockée depuis des années à la Busserine ou à La Castellane ? A la lecture de ce préambule je vous imagine déjà en train de grimacer et de dire : «Ça y est, il part de nouveau en biberine …»
Puisque nos autorités ne parviennent pas à se rendre dans les cités des quartiers Nord pour y opérer des descentes dans les caves aux fins de découvertes d’armes slaves assassinant nos jeunes gens; puisque la paupérisation inéluctable des cités semble devenue la marque de fabrique de notre Ville et que le shit, bientôt moins cher que le tabac, s’est imposé depuis bien longtemps comme la substance la plus consommée par les 15/40 ans, je ne vois que la pluie abondante capable de «laver» cela. On peut rêver, me direz vous, en ricanant et en se gaussant de mes quelques lignes. On peut rire encore à l’évocation de l’inertie, de la léthargie des autorités à résoudre ce qui est devenu, au yeux du monde entier, un phénomène. Bientôt, dire que nous sommes phocéens risque d’entraîner un rejet du reste de la population française, une mise à l’index radicale dans les réseaux professionnels ou, moins dramatique mais bien plus symptomatique, sur les sites de vente entre particuliers.
Car, il ne faut pas négliger l’image que notre Ville renvoie et, dernièrement pour vendre une voiture j’ai dû mettre une adresse différente de la mienne, trop Marseillaise, pour attirer les acheteurs. C’est ainsi ! Tout va à vau l’eau … ! Trêve de plaisanterie puisque rire en cette période trop humide reste exceptionnel, voire surréaliste pour des Marseillais n’osant pas encore porter des shorts et des tee-shirts, alors, sous mon imperméable, je cogite. Je laisse aller mes pensées du côté de mes délires, me laissant espérer une hypothétique réaction de la municipalité et de l’État. Remarquez, si les rues restent autant inondées pourquoi ne pas développer un réseau de navettes fluviales pour désenclaver les quartiers Nord faute de poursuivre l’extension du métro ? Pourquoi ne pas créer des emplois de bateliers ou de gondoliers au sein de la Mairie, déjà trop bien pourvue pour un service public quasi-nul. Nos impôts augmenteraient ostensiblement mais si c’est pour la bonne cause je n’y vois pas d’inconvénients.
J’aimerais tant monter à Saint-Henri dans une gondole; que j’aimerais naviguer dans la rue Rabelais transformée en rivière tumultueuse au son de «Gondolier t’en souviens tu, les pieds nus sur ta gondole … » Nous traverserions ces quartiers délaissés soudainement révélés aux quartiers Sud grâce à ces pluies torrentielles, grâce à la capacité de l’eau à nettoyer ce que les élus sont incapables d’enrayer. Quel bonheur … Marseille sauvée des eaux, plutôt sauvée par les eaux ! Eh oui ! Faut bien que toute cette eau serve à quelque chose et comme l’actualité semble faire une trêve je ne voyais pas d’autres motifs pour écrire un article. Pas d’attentats, pas de morts ressassés par BFM TV si ce n’est le sempiternel conflit Israëlo-Palestinien. Bref rien de rien à se mettre sous la dent pour un chroniqueur comme moi en mal d’écriture. Mais au loin de gros nuages noirs arrivent, est-ce un bon ou un mauvais présage ?
A lire aussi de Marc La Mola –Ça va beaucoup mieux ! –Le poing levé et la mauvaise foi.. –L’Oncle Sam et la Mère Denis –Bouillabaisse et Kalachnikov –Marseille : Peur sur la ville ! |