Publié le 29 novembre 2018 à 21h04 - Dernière mise à jour le 1 décembre 2022 à 14h54
Benoît Payan, Président du groupe socialiste de la Ville de Marseille déclare dans un communiqué : «24 jours après le drame de la rue d’Aubagne, qu’attend le Gouvernement pour prendre la mesure de la crise que traverse Marseille ? 8 morts, 1 500 évacués : qui peut croire que la catastrophe qui touche notre ville est un problème local ? Si un tel drame avait touché Paris, le Gouvernement aurait depuis longtemps mobilisé tous les moyens de l’État et déclenché le plan Orsec pour venir en aide aux sinistrés ! Il y a aujourd’hui 1 500 Marseillais qui sont sans logement ! Hébergement, soutien psychologique, juridique, financier, sanitaire, nourriture, vêtements, scolarité : qui peut croire que Marseille possède seule les moyens humains, logistiques et financiers pour faire face au déplacement de 1 500 personnes ! Un drame d’une telle ampleur devrait mobiliser tous les moyens de l’État. Sécurité civile, experts judiciaires pour constater le péril imminent et entamer les procédures de relogement ou de travaux, moyens logistiques à la hauteur du drame, préemption ou réquisition de logements en urgence : Marseille a toujours d’énormes besoins pour répondre à une crise qui perdure et s’amplifie. Pire, certains Marseillais ont désormais peur d’alerter les secours de crainte de se retrouver expulsés, sans solutions, face aux lacunes de la cellule de crise organisée par la Ville. Marseille ce n’est pas moins la France. Marseille mérite autant la solidarité nationale qu’un autre territoire. Les annonces de Julien Denormandie ne sont pas la hauteur des enjeux. Je demande au Premier Ministre de venir à Marseille déclencher le plan Orsec. Enfin, sur les réponses de long terme, si tout le monde appelle à l’application de la loi, les mots ne suffisent plus. La première des lois à appliquer est la loi SRU, grande absente de cette conférence de presse et des annonces du gouvernement. Le territoire métropolitain est l’un des plus inégalitaires dans l’accès au logement social, quelles sont les annonces ? Quelles sont les contraintes pour combattre les égoïsmes locaux ? Quels soutiens aux bailleurs sociaux pour construire du logement accessible ? Pour mener « la guerre aux marchands de sommeil », il faut des combattants ! Alors, quels moyens seront créées en Préfecture, à l’ARS, pour contrôler et sanctionner les logements insalubres ou dangereux ? Enfin, sur la méthode le compte n’y est pas. Informer et écouter c’est bien, associer c’est mieux, je renouvelle ma demande de création d’un conseil de surveillance paritaire pour qu’un tel drame ne puisse jamais se reproduire.»