Publié le 10 octobre 2014 à 20h28 - Dernière mise à jour le 1 décembre 2022 à 15h38
Dans un contexte économique déjà très difficile pour les artisans et entrepreneurs, la Fédération du BTP 13 s’insurge contre le fait que les décrets d’application du compte pénibilité aient été publiés, «en catimini», sans une nouvelle concertation sur les six facteurs de pénibilité devant entrer en vigueur en 2016.
En avril dernier, la FFB avait mobilisé tous ses adhérents et les 215 000 entrepreneurs-employeurs du secteur à travers une pétition nationale. Plus de 83 250 entrepreneurs et artisans avaient ainsi exprimé leur refus d’une mesure impraticable et l’absolue nécessité de simplifier et sécuriser un dispositif inapplicable en l’état.
En réponse, François Rebsamen, ministre du Travail et de l’Emploi, indiquait le 3 juillet à l’Assemblée Nationale : «L’année 2015 sera mise à profit pour rendre la fiche pénibilité applicable dans les PME du Bâtiment, ainsi que l’a souhaité le Premier ministre». Manuel Valls d’ajouter : «Nous devons être attentifs à certaines situations particulières, par exemple celle des entreprises du Bâtiment. En effet, ce secteur joue un rôle crucial dans la relance de la croissance».
Dans les Bouches-du-Rhône, Johan Bencivenga, Président de la Fédération du BTP 13 et Membre du Comité Exécutif de la FFB, dénonce au nom d’une Profession qu’il juge trahie: «En juin dernier je comparais le dispositif du Compte Pénibilité à une grenade lancée dans nos entreprises… Aujourd’hui, la grenade est belle et bien dégoupillée et les conséquences pour le BTP vont être dramatiques ! Dans notre secteur à forte intensité de main d’œuvre, ce nouveau dispositif constitue un incroyable casse-tête pour les entreprises, déjà assaillies par des normes et obligations de toutes parts. Il est coûteux, complexe et destructeur d’emplois. Cette mesure va amplifier la tentation au recours des travailleurs détachés et à la fraude qui l’accompagne. Pourquoi ne pas mettre en place un suivi individuel par le filtre médical, plus efficace et plus concret que cette contrainte administrative, comme nous le demandons depuis des mois ? Nous allons continuer à nous battre pour que le bon sens revienne ! »