Publié le 8 avril 2023 à 8h14 - Dernière mise à jour le 6 juin 2023 à 19h56
Le congrès national du PCF a commencé ce vendredi à Marseille avec une intervention de Fabien Roussel, Secrétaire national du Parti communiste français, affichant son ambition de construire «un nouveau front populaire pour une France libre, heureuse et forte». Une intervention lors de laquelle il a rendu hommage à l’unité syndicale, critiqué Emmanuel Macron et retoqué La France insoumise (LFI).
C’est sous une standing ovation des congressistes que Fabien Roussel, candidat à sa succession a ouvert le 39e congrès du PCF. Le discours est sans détour et ne laisse aucune place au doute. Fabien Roussel appelle à construire un nouveau front populaire: «Oui la Gauche doit se donner l’ambition de gagner et de gouverner par et pour le peuple». Il rend hommage aux organisations syndicales en lutte contre la réforme de l’âge de la retraite: «Ils sont l’honneur et la fierté de la France». Il ne manque pas de s’en prendre à Emmanuel Macron «contraint d’aller à l’autre bout du monde et qui préfère parler aux communistes chinois plutôt qu’aux syndicalistes français». Pour Fabien Roussel: «Si nous n’avons pas encore gagné sur les retraites, Emmanuel Macron a lui déjà perdu la France, l’opinion, les syndicats et nous ne lâcherons rien». Considère que le mouvement social en cours «fait grandir les idées progressistes». Il en vient à la réduction du pouvoir d’achat, une crise démocratique qui, selon lui: «Entraîne une montée de la violence et de l’extrême droite».
«Quand les blés sont sous la grêle/ Fou qui fait le délicat»
Dans ce contexte Fabien Roussel cite le poème d’Aragon «La rose et le réséda»: «Quand les blés sont sous la grêle/ Fou qui fait le délicat/ Fou qui songe à ses querelles/ Au cœur du commun combat». Et d’insister sur sa volonté de voir «la gauche l’emporter pour éviter que l’extrême droite n’arrive au pouvoir». Pour cela il veut «un programme plus juste, plus ambitieux, pour convaincre la classe ouvrière abandonnée par la gauche». Et de lancer: «À ceux qui veulent polémiquer, à ceux qui veulent se mêler de notre congrès nous disons: « Mêlez-vous de vos affaires. Personne ne dictera aux communistes ce qu’ils doivent faire, avec qui ils doivent dialoguer. Nous sommes souverains, nous sommes libres, nous sommes communistes». Cette dernière phrase résume le climat politique à gauche de ces dernières semaines. Fabien Roussel reproche notamment à la France Insoumise ses volontés hégémoniques et veut établir des ponts avec toute la gauche. Dans son discours, il ajoutera à destination de ceux qui ont des choses à dire: «Eh bien qu’ils adhèrent. Nous sommes un parti qui débat, amende, vote, un parti démocratique. Tout le monde ne peut pas en dire autant alors venez chez nous, vous avez beaucoup à apprendre». Et de conclure: «Ce congrès doit être celui de la reconquête, celui qui voit émerger de nouveaux cadres, notamment des femmes pour un PCF influent, populaire et féministe».
Jean-Luc Mélenchon se «calimerorise»
Une intervention qui a poussé Jean-Luc Mélenchon à se «calimeroriser», ce qui est loin d’être son meilleur registre, en réagissant sur twitter: «Quelle incroyable agressivité. Ça dure depuis 3 ans à tout propos, avant et depuis la Nupes. Nous n’avons jamais répliqué même sur la division dans la présidentielle 2022. Alors que se passe-t-il ? Bompard ouvre un débat d’intérêt commun sur la NUPES. Pourquoi exiger le silence ?».
En marge du congrès, Fabien Roussel précisera: «Ce que nous voulons ce n’est pas être les champions de l’opposition, nous c’est gagner, gouverner et aller plus loin que cette union que nous avons construite au moment de la présidentielle» Et pour gouverner Fabien Roussel a tendu la main à un opposant notoire à la Nupes, l’ancien ministre socialiste Bernard Cazeneuve.
Michel CAIRE