Publié le 25 juin 2014 à 11h44 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h54
L’UD FO 13 a réélu à l’unanimité Gérard Dossetto au poste de Secrétaire général, tout comme le bureau et la Commission exécutive ce mercredi 24 juin, lors de son 29e congrès qui s’est déroulé au Palais des Congrès du Parc Chanot à Marseille en présence de Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de la confédération FO. Une journée qui aura montré des militants mobilisés, critiques à l’encontre du gouvernement, de la CFDT. Mais aussi envers certaines fédérations, Patrick Rué, des municipaux, s’en prenant vivement à sa Fédération, tout comme Lydia Boisson par la suite. Enfin plusieurs intervenants ont émis le souhait que la Confédération ne participe pas à la conférence sociale. Jean-Claude Mailly d’avancer à ce propos que « la politique de la chaise vide ne fait rien avancer ». Gérard Dossetto répondra également aux divers intervenants.
Gérard Dossetto aborde le conflit de la SNCM : «C’est une épine dans le talon du gouvernement. C’est la continuité territoriale qui est en jeu. On m’explique que Corsica Ferries est moins cher. Pourquoi ? Qu’en est-il en matière de sécurité ? Travailleront-ils tout au long de l’année ? Et que va-t-il advenir du Grand port maritime de Marseille ? La SNCM, c’est un coup dur pour la continuité territoriale, le Port, le Département. Et cela nous concerne tous».
Il signifie ensuite que son organisation est toujours aussi opposée aux rythmes scolaires «et plus que jamais contre le Pacte de responsabilité. De même, nous allons continuer à nous battre contre l’accord interprofessionnel national qui va être terrible pour les salariés»
Il revient sur les années écoulées, critique vivement à ce propos le directeur de la CAF des Bouches-du-Rhône «qui est pourtant de notre organisation. Qu’est-ce que cela serait autrement ? Il tire à boulet rouge sur toutes nos propositions. Avec sa gestion, la CAF 13 c’est 10 000 dossiers en souffrance. Il y a la queue devant tous les guichets. Il y a des bornes comme dans les aéroports mais tous les usagers ne savent pas s’en servir ».
Il en vient aux autres organisations syndicales : «Nous n’avons pas de problèmes avec la CFTC et la CGC. Avec la CGT, nous avons des relations lorsque nous nous mettons d’accord sur des revendications communes précises. Et puis il y a la CFDT, nous n’avons aucune relation avec elle, pas plus qu’avec son poisson pilote l’Unsa, au moins les choses sont claires».
Il en revient aux municipales à Marseille : «Nous avons été attaqués pendant toute la campagne. Nos camarades des territoriaux ont bien fait de ne pas répondre, nous ne l’avons fait qu’après les élections. Mais on peut constater que le fait de nous attaquer n’a pas porté chance à nos détracteurs. Ils sont tous passés à la trappe».
Puis la parole est donnée aux congressistes. Patrick Rué, Territoriaux, observe : «Malgré les bombardements intensifs les territoriaux FO sont toujours là et bien là». Puis de s’en prendre vivement à la Fédération des services publics, dénonce des affrontements internes : «J’en appelle à Gérard Dossetto, à Jean-Claude Mailly pour que tout rentre dans l’ordre sinon nous devrons nous poser la question de notre affiliation à cette Fédération».
«On ne va pas tergiverser, les agents de la propreté et des écoles seront en grève à partir du lundi 30 juin»
Il en revient ensuite au fini/parti : «Le plan local de propreté va être discuté le 18 juillet. Le fini/parti sera à l’ordre du jour mais aussi toutes une série de mesures. Nous sommes d’accord pour faire des efforts supplémentaires. Mais il est hors de question que les agents soient jetés en pâture et que l’on dédouane les responsables. Car qui salit dès que les cantonniers sont passés ? Qui fait faire à leur chien sans nettoyer ? Qui sort les encombrants sans prévenir le service ? Qui bloque les bennes avec des voitures mal garées ? Qui empêche dans certaines cités nos agents d’entrer pour ne pas gêner des trafics ? Et est-ce notre faute si Marseille est pauvre, si le mobilier urbain est délabré, des chaussées défoncées ? De même, concernant les rythmes scolaires, notre amertume est grande. Alors on ne va pas tergiverser, les agents de la propreté et des écoles seront en grève à partir du lundi 30 juin ».
Lydia Boisson explique le conflit qui oppose les syndicats Pôle Emploi des Bouches-du-Rhône, du Var et du Vaucluse à leur Fédération. Un conflit qui a atteint un tel niveau qu’il relève aujourd’hui de la justice puisque les membres de ces trois départements n’ont pas été retenus sur les listes présentées par la Fédération lors des élections. Le syndicat des enseignants FO sort de crises internes, pour en revenir au combat contre les rythmes scolaires. «Nous dénonçons la dénationalisation de l’éducation», assène-t-elle.
«Nous venons de voter massivement la grève»
Tandis que le syndicat FO de la SNCM annonce: «Nous venons de voter massivement la grève. Le gouvernement est en train de démanteler les services publics. C’est vrai à la SNCF comme chez nous».
A la Caisse de retraite du service général on ne cache pas non plus son mécontentement à l’encontre du gouvernement : «Aujourd’hui, comme à la CAF, nous recevons sur rendez-vous et il faut parfois attendre deux mois pour l’obtenir. Alors que nous nous adressons à des gens qui ont cotisé toute leur vie,12 000 assurés qui devraient bénéficier de leur retraite ne l’ont pas. Un dossier sur cinq est en rupture de paiement. C’est la misère et là-dessus on vient nous annoncer 1,2 milliards d’économie alors que nous avons 45 000 dossiers en souffrance et que nous devons répondre à plus de 7 000 appels par jour pour dire que nous nous occupons des dossiers, sauf que c’est faux puisque nous sommes en train de répondre au téléphone».
Chez Airbus Helicopters on s’inquiète de l’arrivée d’un PDG en provenance de Peugeot.
Le représentant des cheminots FO rappelle que certains sont encore dans le conflit «Nous sommes contre la réforme car c’est la désintégration de la SNCF avec la création de 3 Conseils d’administration. Alors bien sûr nous nous battons pour notre statut, mais nous nous battons surtout pour les usagers, pour la sécurité. Qui a oublié ce qui s’est passé en Angleterre avec la privatisation. Qui a oublié le train Paris-Limoges ? Mais dans ce contexte comment faire avancer la convergence des luttes ?»
Et, chez Airbus Helicopters on s’inquiète de l’arrivée d’un PDG en provenance de Peugeot.
«Personne ne parlera à notre place»
Au niveau de la santé publique le tableau dressé n’est pas plus réjouissant: « On ferme des lits, on fait revenir des agents en repos. L’hôpital de Briançon va devoir fermé son service de réanimation alors que le plus proche est à plus de deux heures de route. Il paraît que les fonctionnaires sont responsables de tous les maux de ce pays mais une République sans fonctionnaires n’est plus une République».
Un médecin hospitalier FO indique : «Avec la fermetures des urgences de l’Hôtel Dieu à Paris toutes les autres urgences sont surchargées à tel point qu’une personne est décédée dans la salle d’attente de Cochin. Et on parle de réduire les temps d’hospitalisation, de chirurgie ambulatoire mais ce n’est pas elle qui l’est, ce sont les malades».
A l’heure des votes et des conclusions, Gérard Dossetto revient alors sur les interventions. «Celle de Patrick Rué peut interpeller. Patrick a essayé de lancer un cri d’alarme au secrétaire de sa Fédération. On ne peut pas laisser les choses en l’état car le 4 décembre nous allons avoir à affronter les autres syndicats, divisés, nous serons affaiblis».
En ce qui concerne Lydia Boisson : «On ne peut effectivement admettre d’aller à des élections en se privant des syndicalistes de notre département, je ne peux évidemment pas parler pour le 83 et le 84. Ce qui a été fait n’est pas correct et contre-productif pour notre organisation».
Jean-Claude Mailly invitera pour sa part à régler les problèmes en interne avant d’en venir au souhait de ne pas participer à la Conférence sociale: « A partir du moment où on y va avec des positions claires et que l’on n’est pas engagé par ce qui en sortira il faut y aller car personne ne parlera à notre place».
Michel CAIRE