Agnès Amiel, conseillère départementale des Bouches-du-Rhône, déléguée à la protection maternelle et infantile, à la famille et à l’enfance et le Docteur Lucile Tuchtan- Torrents, Maitre de Conférence des Universités, Praticien hospitalier au Service de Médecine légale de l’AP-HM, viennent de lancer une campagne de prévention du « bébé secoué.
«Promouvoir la semaine de la petite enfance est pour le Département le moyen de faire le point sur nos missions les plus essentielles autour de l’enfance, son accueil et sa protection. Accompagner les familles dans leur parentalité et les professionnels de la petite enfance dans leur compétence, c’est aussi prévenir le risque de maltraitance», rappelle Agnès Amiel qui met en exergue le syndrome du bébé secoué : « Ce type de maltraitance représente la forme la plus grave de traumatisme crânien de l’enfant. Chaque année, en France, on estime plusieurs centaines d’enfants victimes. Pour prévenir des conséquences irréversibles du syndrome du bébé secoué, il est nécessaire de se pencher sur les situations qui conduisent à secouer un bébé. Il convient de comprendre les comportements du nourrisson dans ses premiers mois de vie, la gestion de ses pleurs et la gestion des émotions des adultes ».
La Semaine de la petite enfance se tiendra du 18 au 25 mars 2024, semaine qui a pour objectif de faire découvrir ou redécouvrir les activités et les services liés à la petite enfance. Dans le cadre de cet événement, le Département, via sa mission de Protection maternelle et infantile, programme plusieurs temps forts dédiés à des actions de prévention, aux métiers de la petite enfance ainsi qu’à l’accueil des jeunes enfants. Au programme de cette semaine, outre le lancement d’une campagne de prévention du syndrome de bébé secoué ; la tenue d’un Forum des métiers sociaux et médico-sociaux avec un focus sur les métiers d’auxiliaire de puériculture et d’éducateur des jeunes enfants ; un temps d’échange pédagogique avec les assistants maternels autour de l’accueil des enfants en situation de handicap et l’accompagnement vers l’école ; une rencontre avec les directeurs d’établissements d’accueil du jeune enfant autour de la qualité de la prise en charge des enfants.
« Il est tout à fait possible de se sentir démuni »
Concernant le syndrome du bébé secoué, l’objectif est clairement affiché. « Il ne s’agit pas de culpabiliser mais de prévenir, explique le docteur Lucile Tuchtan – Torrents, les pleurs des nourrissons, souvent associés à la fatigue et au stress des responsabilités, épuisent les parents, les proches et même les professionnels. Il est tout à fait possible de se sentir démuni, « à bout », de ne plus supporter les pleurs, d’être irrité par les cris de l’enfant ou d’être sur le point de craquer émotionnellement. On peut le secouer, c’est-à-dire le prendre sous les aisselles et le secouer violemment d’avant en arrière pour qu’il s’arrête, pour X raisons ». Pour un adulte en charge d’un bébé, il est important de bien gérer ses émotions pour ne pas risquer un geste malheureux qui pourrait avoir des répercussions irréparables sur la vie de l’enfant. » Pour le docteur Lucile Tuchtan – Torrents: « Il faut donc anticiper, lâcher prise, passer le relais, ne pas avoir peur de confier l’enfant ou de le mettre dans son berceau, le laisser pleurer et aller se reposer mais ne pas le secouer . Il faut prendre le temps de respirer, se calmer, déculpabiliser, gérer ce débordement d’émotions, se reposer, et retrouver l’enfant dès lors qu’on a soi-même retrouvé son calme. Le nouveau-né ressent l’énervement : si le parent est apaisé celui-ci retrouvera plus facilement son calme.»
Les symptômes qui doivent alarmer
Il ne faut pas secouer le bébé, insiste le docteur Lucile Tuchtan -Torrents « car les conséquences sont extrêmement graves et peuvent aller jusqu’à la mort ». En effet, après les secouements majeurs, des symptômes pouvant être en rapport avec une atteinte neurologique grave surviennent immédiatement : somnolence inhabituelle, troubles de la conscience ; rigidité du corps ou perte du tonus ; mouvements anormaux ou convulsions ; difficultés à respirer ou pauses respiratoires ; diminution de l’appétit, refus de manger ou vomissements ; perte du sourire et babillage habituels ; moins bon contact, extrême irritabilité, pleurs inhabituels ; troubles oculaires. En cas d’urgence, appelez le 15 ou rendez-vous aux urgences les plus proches.
Martine Vassal, présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence déclare dans ce cadre : « Il me tenait à cœur de porter la semaine de la petite enfance dans les Bouches-du-Rhône. Les services du Département accompagnent en effet les jeunes parents dans la parentalité particulièrement dans les premiers mois de la vie du nouveau-né. Devenir parents n’est pas toujours simple. C’est pourquoi le Département soutient les familles et les enfants dans des domaines extrêmement variés : accueil des jeunes enfants, protection maternelle et infantile, adoption, prévention et protection de l’enfance en danger… Cette semaine de la Petite Enfance sera aussi l’occasion de lancer notre campagne de prévention contre le syndrome du bébé secoué. Je souhaite alerter sur la réalité de ce phénomène qui tue chaque année en France plusieurs centaines de nourrissons. En accompagnant les parents, les futurs parents, les proches et les professionnels, en mettant en place les bons gestes, nous pouvons les protéger. »
Alain BERLIE
Numéros utiles : appels d’urgence : 15 ou 112. Allo Parent bébé : 0 800 00 34 56. SOS parentalité : 09 86 87 32 62. Enfance en danger : 119
Le programme de la Semaine de la petite enfance
Mardi 19 mars de 10h à 16h à l’Hôtel du Département : Forum des métiers sociaux et médico-sociaux
En tant qu’acteur majeur de l’action sociale sur le territoire, le Département organise un grand forum des métiers sociaux et médico-sociaux ouvert aux professionnels comme aux étudiants. Cet événement permettra à la collectivité de proposer des offres d’emploi et d’informer sur les formations des métiers médicosociaux notamment ceux de la petite enfance. Dans différents secteurs variés qui recrutent : éducateurs spécialisés, assistants sociaux, inspecteurs enfance/ famille, infirmiers, puériculteurs. Tout au long de la journée, les agents du Département répondront aux questions des candidats potentiels et aux étudiants. Ils présenteront leur quotidien et leurs missions. Des écoles seront présentes et un job-dating est également au programme.
Jeudi 21 mars de 13h à 16h à l’Hôtel du Département – Demi-journée pédagogique à l’attention des assistants maternel.
Cette demi-journée pédagogique est l’occasion d’un échange sur l’accueil de l’enfant porteur d’un handicap et son accompagnement vers l’école maternelle. L’après-midi sera ponctué par une première intervention du Centre régional d’études, d’actions et d’informations en faveur des personnes en situation de vulnérabilité (Creai), suivie de l’intervention d’un médecin de la protection maternelle et infantile, expert à la maison départementale des personnes handicapées.
Lundi 25 mars de 9h à 12h à l’Hôtel du Département – Rencontre des directeurs d’établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE)
La rencontre avec les différents directeurs d’EAJE sera l’occasion de présenter les évolutions réglementaires issues de la loi dite “Plein emploi” en matière de petite enfance. Cette journée donnera lieu à une réflexion sur la qualité d’accueil, la prévention de la maltraitance dans les crèches, les normes d’encadrement et la formation des professionnels.