Publié le 18 octobre 2017 à 1h33 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h46
L’éducation était au cœur de la plénière du Département des Bouches-du-Rhône comme elle l’était la veille au conseil municipal de Marseille. Mais, si le Plan Marshall pour les écoles a vu l’ensemble de l’opposition exprimer de vifs désaccords, le Plan Charlemagne du Département, un investissement de 2,5 milliards d’euros sur dix ans, a lui obtenu l’unanimité. Il vise à ce que tous les collèges du département soient, en 2027, rénovés, modernisés, connectés et mieux sécurisés. Une réunion à laquelle étaient invités le Recteur de l’Académie d’Aix-Marseille, Bernard Beignier et le directeur des services académiques, Dominique Beck.
Ce plan, expliquera Martine Vassal, la présidente LR du Département : «C’est le fruit d’un travail sérieux, approfondi et inédit entrepris, il y a deux ans, et coordonné par notre élue déléguée, Valérie Guarino. C’est ensuite l’expression d’une volonté politique forte». Occasion pour la Présidente de dénoncer: «On ne compte plus les coups de rabots subis par les collectivités locales depuis l’élection du Président de la République». «Nous ne sommes pas là pour pallier le désengagement de l’État, souligne-t-elle,mais, il est des moments où il faut savoir prendre. J’ai ainsi décidé que le Département compenserait le financement des emplois aidés supprimés par le gouvernement dans les collèges et dans la médiation». Considérant: «Il n’est pas question que nos enfants paient les conséquences d’une erreur politique lourde qui va mettre à mal des milliers de structures et d’associations».
Valérie Guarino développe la présentation du Plan: «Nous allons consacré 2 500 euros par an par collégien avec ce Plan quand la moyenne nationale est de 1 500 euros». Puis d’évoquer la création, la reconstruction ou l’extension de 50 collèges, la rénovation de l’ensemble des autres établissements. La création de nouveaux internats publics «d’excellence». Le doublement de l’investissement en faveur des collèges privés sous contrat pour le financement des travaux et des équipements, «afin de participer à la sécurisation et à la mise aux normes des établissements et aux aménagements informatiques». La création de collège 3.0, la sécurisation des établissements et de leurs abords. Elle ne manque pas de signaler les 100M€ dédiés à un fonctionnement des collèges soucieux du développement durable et de l’optimisation des coûts (création d’installations photovoltaïques, modernisation des chaufferies, tri et valorisation des déchets, issus notamment de la restauration scolaire, produits verts, etc).
«Nous étions immensément inquiets avant que vous ne preniez position sur les emplois aidés»
Gérard Frau, PCF et Partenaires est le premier à prendre la parole pour considérer: «Nous sommes là devant une politique volontariste qu’il convient de saluer». L’archipel socialiste fait de même. Denis Rossi, pour l’un des groupes annonce un vote favorable. Avoue: «Nous étions immensément inquiets avant que vous ne preniez position sur les emplois aidés». Frédéric Vigouroux, pour l’autre groupe, poursuit: «Ce Plan est sur 10 ans sans que nous sachions si cette assemblée existera encore. De plus, l’école ne peut toutefois pas tout régler, il faudra bien un plan social, culturel, sportif. Notre groupe se rangera derrière vous sur ce pari éducatif». Lisette Narducci (PRG) va dans le même sens en annonçant elle aussi un vote favorable. Il ne reste plus à Jean-Marc Perrin, LR, d’exprimer le soutien plein et entier de son groupe.
Martine Vassal abordera enfin la venue du Premier ministre, Édouard Philippe, au Congrès des Départements de France qui se tiendra à Marseille les 18,19 et 20 octobre. «Nous voulons être respectés, considérés, écoutés. Nous le dirons au Premier Ministre et aux membres du gouvernement à l’occasion du Congrès». Et d’évoquer: «Le financement du RSA et des allocations de solidarité; la prise en charge des mineurs étrangers isolés; la réforme territoriale. Nous avons des choses à dire et des positions à défendre. Nous avons besoin de faire entendre la voix du Département qui assume ses compétences, soutient les projets et aide les communes».
Michel CAIRE
Le Recteur de l’Académie d’Aix-Marseille, Bernard Beignier, fait le point sur les évolutions en matière d’éducation
Le recteur Bernard Beignier et le directeur des services académiques, Dominique Beck étaient invités à la plénière pour intervenir sur les collèges. Le recteur d’expliquer: «Le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, n’entend pas revenir sur la réforme, il veut seulement assouplir certains points. Il évoque ainsi la suppression des classes bi-langues. L’enseignement des langues de l’antiquité est redynamisé. 22 collèges de l’Académie les enseignaient l’an dernier, ils seront 42 l’an prochain car ces langues sont la nappe phréatique sur lesquelles nous évoluons. Et, 5 collèges enseignent latin, grec et arabe littéraire». Il en vient aux devoirs à la maison «prohibé depuis 1956 par une directive qui, visiblement, a eu du mal à passer. Les devoirs seront donc faits à l’intérieur de l’établissement. Nous avons reçu une dotation pour les enseignants ou les étudiants». Il se réjouit de la création d’un établissement international sur Euromed «qui sera non élitiste car l’élitisme exclu mais d’excellence car nous avons tous une part d’excellence qu’il importe de faire croître. Tous les jeunes Marseillais auront accès à cet établissement dès lors qu’ils auront fait l’effort d’être au niveau d’entrée». Considère également: «Il faut parler d’information avant d’orientation. On voit en Bac S, les résultats diminués depuis trois ans. La raison est simple, des jeunes sont contraints d’y aller et ils sont malheureux. Pendant ce temps nous manquons d’ingénieurs. Nous avons une richesse de formations exceptionnelles dans ce pays. Il nous faut le faire savoir le plus tôt possible». De conclure: «Les études de l’Insee montre que ce Département va connaître une croissance démographique et c’est une garantie de succès». |