Publié le 3 septembre 2015 à 19h38 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 19h55
Martine Vassal, la présidente du conseil départemental 13, vient d’accueillir les médiateurs qui vont intervenir dans 42 collèges du département pour revenir sur les deux axes de sa politique en matière de collège : Internet et le développement du très haut débit et, la sécurité : «C’est la demande que formule les enseignants, le personnel, les parents, les grand-parents», précise la présidente. Avant de déplorer : «Aujourd’hui trop de jeunes ont tendance à régler leurs problèmes à coups de poing». Dans ce cadre, le dispositif de médiation sociale, qui date de 2002, va prendre toute sa place. Il s’agit d’une politique volontariste mise en place et cofinancée en partenariat avec l’État (le Département 1,5M€ et l’État 1,8M€) dont la mise en œuvre est confiée, par convention, à trois associations de médiation sociale (AMS, Adelies et TEEF) qui emploient plus de cent personnes. Sont ainsi concernés 42 collèges dont 35 à Marseille. Face aux tensions, aux violences qui peuvent s’exprimer aux abords et dans les lycées, la Présidente du Département avance : «Il n’y a pas de solution miracle. En revanche, ce qui est sûr, c’est qu’il faut travailler ensemble. L’État qui, par ailleurs, transfère des charges, réduit drastiquement les sommes qu’il nous verse, entend là, jouer le jeu. Il est hors de question de refuser. D’autant que les enjeux sont énormes. Ils concernent des jeunes de 10-11 ans à 15-16 ans qui jouent leur avenir. C’est le moment où ils acquièrent les fondamentaux. Il faut leur donner toutes les chances, avec les médiateurs». «La question, ajoute-t-elle,c’est l’efficacité, en fonction des besoins nous mettrons des médiateurs supplémentaires là où cela est nécessaire comme nous pourrons en enlever ailleurs si la situation le permet».
«Rien ne sera imposé, tout sera décidé, en concertation, avec les parents, le rectorat, les enseignants»
Ces derniers ont pour mission le maintien du lien social. Leur présence aux abords des collèges permet de prévenir les incidents et d’améliorer la sécurité à l’extérieur des établissements. Ils sont en relation constante avec les Principaux et les équipes pédagogiques des collèges et travaillent en partenariat et en complémentarité avec les organismes présents sur le quartier : centres sociaux, prévention spécialisée, services communaux de médiation sociale, police ou gendarmerie…
Martine Vassal, dans sa politique de sécurisation, intègre la vidéoprotection : «Il y a des caméras extérieures, qui relèvent des villes. Avec le haut débit, on pourra installer des caméras numériques, moins chères. Mais attention, il s’agit d’une possibilité qui est offerte mais rien ne sera imposé, tout sera décidé, en concertation, avec les parents, le rectorat, les enseignants».
Le représentant du Préfet de police avance pour sa part : «La délinquance recule car il y a une politique déterminée de l’État avec la notion d’approche globale». Il rend hommage au travail de la Police, de la Gendarmerie et des médiateurs «dans les cités, sur le littoral, devant les collèges, les lycées». Martine Vassal retiendra surtout que «l’État est prêt à porter une aide supplémentaire si nécessaire».
Samia est médiatrice à Vitrolles, pour l’association Adelies, elle évoque son travail : «Depuis 2 ans nous travaillons là et le climat s’est apaisé devant et dans le collège mais aussi, plus largement, dans le quartier. Il y a moins de conflits, de rumeurs, de harcèlement, de décrochage scolaire et un climat de confiance s’est instauré, avec les enseignants, les collégiens, les parents». Le travail peut être dur «mais il a de bons côtés et lorsque nous voyons un jeune se remettre pleinement à ses études, c’est une vraie satisfaction».
Olivier Herbaut, directeur d’Adelies explique : «Nous prenons des jeunes soit issus des missions locales, soit de Pôle Emploi. Ce n’est pas simple, pour eux, qui, souvent, ont eu un parcours scolaire compliqué de se retrouver devant un établissement. En même temps, les résultats sont là et 7 sur 10 deviennent des travailleurs sociaux». L’AMS explique pour sa part : «On prend des jeunes, on les forme, on leur donne une tenue et ils se savent responsabilisés, deviennent des citoyens et des professionnels». Olivier Herbaut reprend : «Nous avons commencé à Martigues en 2002 avant de venir dans les 3e et 14e arrondissements de Marseille puis, en 2013, à Vitrolles. Chaque fois, on assiste à une baisse significative des incidents et de leur intensité. A Marseille, lorsque nous sommes arrivés en 2007, on a constaté que sur les 10 collèges où nous intervenons, les faits sont passés de 1 500 à moins de 500, un niveau qui reste stable mais l’intensité elle, ne cesse de diminuer ».
Michel CAIRE