Publié le 19 avril 2019 à 9h56 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 23h39
Deux temps forts ont marqué l’ouverture de la plénière du Département des Bouches-du-Rhône, le passage de relais entre l’ancien et le nouveau conseil départemental des jeunes et l’année de la gastronomie.
«La création du Conseil départemental des Jeunes de Provence fait partie des engagements auxquels je tiens le plus et c’est pourquoi, je suis très heureuse d’en accueillir la 2e promotion», a déclaré Martine Vassal, présidente de l’Institution qui rappelle à ces jeunes l’importance d’être assis dans l’hémicycle, «là où siègent les conseillers départementaux démocratiquement élus». Elle les invite à avoir une vie professionnelle épanouie: «Pour cela donnez-vous les moyens de faire ce que vous avez envie de faire et nous sommes là pour vous aider à y parvenir».
«Nous n’imaginions pas alors l’expérience que nous allions vivre»
Ambre Schreiber-Pitot, la présidente sortante du Conseil départemental des jeunes, absente, est représentée par Cyrielle Vuffray qui souligne: «Aucun des membres de la première promotion n’a oublié la séance inaugurale. Et nous n’imaginions pas alors l’expérience que nous allions vivre. Tout au long de la mandature nous avons soutenu des projets en faveur des jeunes dans le cadre des valeurs de la République». Elle évoque également le travail entrepris à l’occasion du centenaire de l’armistice. Romain Beck, président de la nouvelle promotion, trace déjà une feuille de route: «J’espère, avec mes conseillers, être à la hauteur et assurer la continuité de la première promotion du CDJ. Durant nos deux ans de mandat nous débattrons de beaucoup de sujets pour améliorer la vie du département et nous donnerons une grande place à la Gastronomie et au développement durable». Martine Vassal insiste alors sur les valeurs de partage, d’intelligence collective, de vivre ensemble. Des valeurs, mais aussi une ambition de développement qui, indique-t-elle, «se retrouvent au cœur de Marseille Provence Gastronomie, le plus large rassemblement visant à faire rayonner notre territoire car j’ai souhaité faire de cette année une grande fête populaire afin de permettre à tous de découvrir des personnes, des produits». Elle met en exergue l’opération Goût de France qui promeut la gastronomie française dans le Monde et cette année de la gastronomie provençale: «Un patrimoine bien vivant». Et, pour que cela perdure, elle considère que «le lien avec la jeunesse est essentiel». Précise que derrière la gastronomie, se trouvent des valeurs «de discipline, de mérite, d’effort que l’on retrouve tout au long du parcours, de la production des fruits et légumes à la réalisation des plats et la dégustation». Alors, outre les repas dans les collèges, des actions seront entreprises afin de faire découvrir les métiers de la restauration et du tourisme. Danielle Milon, vice-présidente du département, présidente de Provence Tourisme, parle pour sa part d’«une fête, des rencontres, des chefs étonnants, des marchés paysans, des potagers urbains…».
«Nous sommes tous doués pour quelque chose»
Ludovic Turac le jeune chef étoilé de Une Table au Sud invite les jeunes à la passion, à l’excellence, célèbre les valeurs de l’apprentissage: «On m’a souvent dit de travailler à l’école sinon je finirais en apprentissage. Cette voie était alors considérée comme celle de l’échec alors que c’est tout le contraire, c’est celle de la réussite». Il lance à la jeune assistance: «Nous sommes tous doués pour quelque chose. Moi j’ai découvert à 17 ans que c’était pour la cuisine et tout est allé très vite. Je me lève avec plaisir, je vais choisir mon poisson, reçois mes légumes avant de cuisiner. Que des plaisirs et je suis payé pour cela». Et s’il ne cache pas que «la cuisine est un métier difficile», il insiste: «Il s’exerce avec passion». Il était invité, tout comme Marjorie Blanc et Nadège Marchi à parler de son métier. Marjorie Blanc a entrepris une reconversion elle est aujourd’hui productrice de fruits à Lambesc, dans une ferme du XVIe siècle qu’elle fait revivre. «Installés en 2014 sur le quartier de Cabrières, nous réalisons la culture de petits fruits rouges (Framboises, Groseilles, Mûres, Cassis, Caseilles, Fraises), de Safran, de plantes aromatiques et de Tomates (pour faire des tomates séchées). Nous travaillons en agriculture biologique. A partir de nos fruits, nous réalisons des sirops et sorbets.» Elle souligne l’importance qu’elle attache aux filières courtes et locales que ce soit pour l’approvisionnement des matières premières ou leur commercialisation en privilégiant les petits commerces et la vente directe. «Récemment un gite à la ferme a été ouvert et, grâce à une aide du Département, 6 hectares supplémentaires ont été défrichés.» Nadège Marchi, 22 ans, raconte: «J’ai racheté une entreprise de fabrique de confiture au Rove, en 2018. Je me suis prise au jeu. J’ai arrêté mes études de nutritionniste et, aujourd’hui, je fabrique 40 confitures différentes avec des fruits bio que je vends dans ma petite boutique, à côté de mon labo ainsi qu’à des hôtels étoilés».
Michel CAIRE