Publié le 10 avril 2019 à 13h35 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 23h38
Le Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône qui vient de se réunir en séance a voté à l’unanimité une motion du conseil d’administration du service départemental d’incendie et de secours (SDIS) des Bouches-du-Rhône pour la sacralisation du modèle français de sécurité civile. Richard Mallié, vice-président du département, président du SDIS 13, explique: «Cette motion concerne une directive européenne qui n’a jusqu’à présent pas été transposée en droit français et qui ne doit pas l’être. L’Union européenne considère en effet un pompier volontaire comme un travailleur ce qui implique 11 heures de repos après une intervention. Si une telle directive devait être appliquée cela entraînerait la fin des sapeurs-pompiers volontaires français. 70% d’entre eux sont en effet salariés et quel employeur accepterait de voir son salarié prendre 11 heures de repos après une intervention?». Et de rappeler que le SDIS 13 dispose de 1 300 pompiers professionnels et de 4 000 bénévoles pour 140 000 interventions par an. Le colonel Grégory Allione, président de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers de France signale qu’il est impossible de parler de professionnels pour des bénévoles qui «d’astreinte, perçoivent 70 centimes de l’heure et 7 euros lorsqu’ils partent au feu». «Des bénévoles qui, dans une immense majorité des cas interviennent hors incendie», ajoute l’élu PS Denis Rossi qui rend hommage «à l’héroïsme dont savent faire preuve ces sapeurs-pompiers». Pour lui, le vote de cette motion «relève du simple bon sens». Martine Vassal, la présidente du Département précise qu’elle remettra ce texte en main propre au Premier ministre. Une motion dans laquelle on peut notamment lire: «Le conseil d’administration considère que ce sujet ne peut se régler par un simple artifice juridique de dérogation lequel indiquerait malheureusement et implicitement que l’engagement citoyen altruiste et généreux est un travail. Il est un sujet sociétal dont la réponse ne peut-être que politique au travers d’une directive spécifique aux forces en charge de la sécurité. Ce problème, impactant notre capacité de sécurité civile du quotidien comme de l’exceptionnel, pourrait évoluer à toutes les formes d’engagement du citoyen pour le citoyen».
Michel CAIRE