Publié le 24 août 2022 à 13h36 - Dernière mise à jour le 11 juin 2023 à 18h55
Le président de la République s’est exprimé en préambule du conseil des ministres, ce mercredi 24 août. Il a mis en garde les membres de l’exécutif et les Français : «Ce que nous sommes en train de vivre est de l’ordre d’une grande bascule ou d’un grand bouleversement. Nous vivons la fin de l’abondance, des évidences et de l’insouciance», a déclaré le Chef de l’État.
Dans sa déclaration, Emmanuel Macron a commencé par remercier les ministres «les plus au front», de l’Intérieur et de la Santé qui ont eu à «affronter beaucoup des éléments de l’actualité». Il remerciera également les pompiers, policiers et tous ceux qui ont eu à lutter contre les incendies de forêts ou à faire face aux intempéries cet été. «Ils ont été des acteurs clefs dans cette lutte», assure-t-il. Le Président a aussi remercié les armées qui «ont tiré les conséquences des décisions prises de quitter le Mali » pour un dispositif sahélien réorganisé autour du Niger.
Dans sa description de la réorganisation internationale, Emmanuel Macron a annoncé qu’il faudrait tirer des conséquences de la «fin de l’abondance de certaines énergies» mais aussi de la «fin de l’abondance de l’eau».
Renforcer la souveraineté française
Emmanuel Macron s’est également exprimé sur le conflit ukrainien, dont le déclenchement il y a six mois correspond aussi à l’anniversaire des 31 ans de la libération de l’Ukraine du communisme. «Pour beaucoup de nos générations, la guerre était une réalité qui n’existait plus» a indiqué le Chef de l’État avant d’évoquer des nouveaux risques qui apparaissent comme la crise climatique ou le risque cyber. Dans une allusion aux événements «Kohlantess» survenus à Fresnes , Emmanuel Macron a tenu à faire remarquer qu’il fallait faire régner un «ordre juste» : «Il y a des choses à faire et à ne pas faire. La peine a un sens, elle ne vaut pas exclusion mais il ne faut pas nourrir le trouble».
Alors que, face à cette situation, «nos compatriotes peuvent réagir avec beaucoup d’anxiété», le chef d’État a appelé les membres du gouvernement à «dire les choses», à «nommer avec beaucoup de clarté et sans catastrophisme». «J’attends du gouvernement le respect de la parole donnée et des engagements que nous avons pris à l’égard de la nation», a-t-il ajouté.
«Ce que je souhaite que nous puissions faire dans les prochaines semaines et les prochains mois, c’est de réaffirmer une unité très forte du gouvernement, des forces de la majorité» autour «d’un cap qui nous permettra de consolider notre souveraineté, notre indépendance française et européenne», a-t-il avancé. Face à «la montée des régimes illibéraux» et «le renforcement des régimes autoritaires», le Président a appelé les ministres au «sérieux», à «la crédibilité» et à ne pas céder à la tentation de la «démagogie».
A la fin de ce préambule, le Président a annoncé un grand séminaire gouvernemental qui se tiendra la semaine prochaine pour balayer de façon «plus large et détaillée» les grands chantiers de la rentrée. «En matière de sécurité, de justice, sur le travail, en matière d’énergie et sur les grands textes financiers et de finance sociale», a-t-il précisé.
Patricia MAILLÉ-CAIRE