Anne-Laurence Petel (Renaissance) devra s’armer de patience. En effet, elle risque fort, et pendant longtemps, d’entendre parler de son maintien aux législatives, dans la 14e circonscription des Bouches-du-Rhône. Maintien qui a donné la victoire au RN et signé la défaite de Jean David Ciot, NFP (PS).
En ouverture du conseil municipal d’Aix-en-Provence c’est Béatrice Bendele puis Alain Parra de s’exprimer pour expliquer leur départ du groupe présidé par Anne-Laurence Petel ce qui leur vaudra une réponse pour le moins acerbe de l’intéressée avant qu’une des colistières de cette dernière, sur un autre dossier, ne s’en prenne à Mohamed Laqhila qui lui, dans la 11e circonscription s’est retiré au profit de Marc Pena, NFP, (PS) pour faire barrage, avec succès au RN. Après le barrage, Mohamed Laqhila a d’ailleurs affiché son soutien à Sophie Joissains pour les municipales à venir.
Béatrice Bendele, parfois au bord des larmes, rappelle qu’avec Alain Parra ils ont rejoint la liste « En marche » en s’inscrivant dans la logique du « en même temps » et « pendant trois ans ce groupe a défendu les valeurs de ce courant et mis en avant ses avancées législatives lorsqu’elles avaient un impact sur le local ». Cependant, ajoute-t-elle, « à partir de 2023, les prises de position de Mme Petel se sont progressivement droitisées et je n’y retrouvais plus mes valeurs qui sont sociales démocrates, au sein du parti Territoires de progrès. » Elle évoque alors un fossé qui s’est creusé au fil du temps, indiquant: « Enfin, son choix de se maintenir au second tour des récentes législatives, contrairement à Mohamed Laqhila , qui, sur la 11e circonscription s’est, avec honneur retiré, est pour moi incompréhensible. Nous avons aujourd’hui un député RN dans notre circonscription et un de plus à l’Assemblée Nationale. »Puis Béatrice Bendele appelle ceux qui le souhaitent « à nous rejoindre Alain Parra et moi-même afin de former un groupe. Il faut être trois pour cela» . Elle conclura son intervention en soulignant : « Nous continuons, Alain et moi, à défendre les intérêts des Aixois, avec toute notre énergie, notre engagement et notre dévouement.» Alain Parra avoue que, quitter ce groupe « n’a pas été facile, ce n’est pas une décision prise à la légère ». Lui aussi déplore le glissement à droite de Laurence Petel « et le choix du maintien aux législatives qui a conduit à la victoire au RN « a rendu inéluctable notre position».
Anne-Laurence Petel ne manque pas de répondre: «Je veux d’abord dire que la vie d’un groupe est faite de départs.» Elle critique les précédents intervenants : « Je souhaite que les débats se déroulent en interne, ne soient pas étalés dans la presse. Et quand Aix au cœur a vu le jour, et c’est encore le cas aujourd’hui, ce mouvement est ouvert à des sensibilités différentes et beaucoup de gens qui ne partagent pas mes positions y trouvent leur place.» Elle en vient à son maintien : « Je l’ai fait parce que j’avais en face de moi deux populismes et ma décision reste ma décision ». Lorsque le groupe de gauche a félicité les deux partants c’en est trop pour Anne-Laurence Petel qui lance « Ça suffit! ». Ce qui n’empêchera une membre de son groupe, Élisabeth Huard, de s’en prendre, à l’occasion du budget supplémentaire, à Mohamed Laqhila au motif… qu’il aurait mis moins de personnes que madame Petel dans les bureaux de vote…
Autre sujet, Claudie Hubert, groupe Aix en Partage interroge sur « l’explosion des charges » au sein de Pays d’Aix Habitat. Il lui est répondu qu’il y a des problèmes de charges qui s’inscrivent dans un contexte de hausse des prix de l’électricité, de l’eau et de l’enlèvement des ordures ménagères. Par ailleurs, est-il rappelé: « EDF a changé son mode de calcul, il est passé d’un calcul en fonction du m² à la consommation réelle. Et, face à la situation de crise, les locataires peuvent utiliser leur chèque énergie pour régler leur facture, ce qui réduit leurs charges et, d’autre part, Pays d’Aix Habitat a accepté de fracturer la facture, le paiement du loyer est retiré, pas les charges». Il est également signalé que «certains locataires paient moins de charges avec le nouveau mode de calcul.» Le groupe s’interroge également sur le bien-être animal indiquant que «certaines villes refusent d’utiliser des produits qui ont été testés sur des animaux, proposent des repas végétariens dans les cantines tout au long de la semaine» . Le maire d’Aix, Sophie Joissains rappelle : « Maryse Joissains a fait en sorte que la cause animale soit un axe fort de sa politique. Nous avons été la première ville à gérer un refuge. On forme les jeunes policiers municipaux à la question animale, nous allons ouvrir un parc canin dans le centre-ville sachant que la métropole ne veut pas de chien dans les transports publics.» Fabienne Vincenti, adjointe en charge de la restauration scolaire ajoute : « Nous servons une fois par semaine un repas végétarien mais nous refusons d’aller au-delà car les enfants ont besoin de viande ».
Michel CAIRE