Aix-en-Provence expérimente en matière de compte financier unique (CFU) qui vise plusieurs objectifs : favoriser la transparence et la lisibilité de l’information financière ; améliorer la qualité des comptes ; simplifier les processus administratifs entre l’ordonnateur et le comptable, sans remettre en cause leurs prérogatives respectives. Et c’est peu dire que, sur la forme, cette CFU a su séduire majorité comme opposition, chacun rendant hommage aux services. Il n’en est pas allé de même sur le fond du dossier exprimant son désaccord sur les grands axes de la politique de la ville. Ce sera notamment le cas de Marc Pena, le leader de la gauche municipale aixoise, qui condamnera la politique d’attractivité défendu par la majorité.
Dominique Augey, adjointe au maire en charge des finances rappelle que l’exécution budgétaire de l’exercice 2023 s’est inscrite dans un contexte économique et géopolitique troublé « notamment marqué par la poursuite des tensions sur le secteur de l’énergie et un niveau d’inflation durablement élevé et dont les répercussions sur les finances des collectivités locales ont été considérables ». Ainsi le budget communal a connu une croissance des dépenses de fonctionnement de près de 6,5%. Les recettes ont été soutenues avant tout par la revalorisation nationale des bases fiscales de 7,1% directement corrélée à l’inflation qui a généré un produit de 8,3 M€. Cette année encore, indique l’élue, il n’a pas été fait appel au levier fiscal. L’évolution des recettes de fonctionnement est de 5,8%, inférieure en valeur relative à celle des dépenses mais proche en montant (12,3M€ et 12,2 M€). « Il en résulte que l’épargne se maintient au niveau 2022 », annonce Dominique Augey avant de préciser : « Cet autofinancement conjugué à un bon niveau de financements de nos partenaires et à la cession du couvent des Prêcheurs, permet ainsi de poursuivre une programmation ambitieuse d’investissement.» Puis d’en venir à la dette : « Elle est depuis le début du mandat autour de 800 euros quand la moyenne de la strate est de 1 100 euros. On a une marge, on ne veut pas l’utiliser mais c’est rassurant de savoir que nous l’avons ».
Ces données mises en avant l’élue en vient aux axes prioritaires du mandat. Elle évoque ainsi une ville, sûre, propre, attractive : « Nous avons investi un milliard d’euros en 22 ans ce qui nous permet d’avoir un taux d’équipement (sportif, culturel…). Des sommes également utilisées pour la réhabilitation urbaine ainsi que dans une politique de proximité et de solidarité avec, notamment, le gel du tarif des cantines ». Dominique Augey de conclure : «Aix ville capitale, tient son rang avec des actions en direction de tous les Aixois, quel que soit leur quartier ou leur condition sociale».
« On a une Ville sur vitaminée »
Pour Marc Pena, union de la gauche, la ville n’est ni sûre ni propre, même si, sur ce dernier point, il ne nie pas les efforts accomplis. Sur le fond du dossier, il dénonce la politique d’attractivité menée par la majorité : « Ville capitale oui, mais attention à la ville attractive car cela alimente la spéculation, la hausse des loyers tant pour les logements que pour les commerces. Plus on attire du monde et plus cela modifie la ville. Les pratiques urbaines s’adaptent et cela a un impact négatif sur le commerce du quotidien ». Or, pour lui, la Ville propose « un nombre d’événements colossaux. On a une Ville survitaminée et on n’en peut plus de ces événements. Le discours de l’attractivité est daté et Aix est de moins en moins désirable car une ville n’est pas faite pour les touristes mais pour les habitants ». Sophie Joissains réagit : « Il faut mesurer que l’attractivité permet aux commerces, aux restaurants, aux hôtels de vivre et les résultats sont là nous avons 70% d’indépendants dans le commerce aixois. C’est exemplaire. ». Dominique Augey insiste à son tour sur l’importance pour les Aixois de cette politique de l’emploi en évoquant l’emploi et le tissu associatif : « 1/3 du PIB du département est réalisé sur notre territoire et l’attractivité permet de préserver nos emplois ». Puis de mettre en exergue la richesse du tissu associatif et de signaler que plus d’élus vont avoir en charge ce monde associatif afin de plus travailler ce dossier : « Nous avons un territoire très vaste, 186 km², nous devons trouver de nouveaux moyens pour permettre aux gens de se rencontrer. Et il faut bien comprendre qu’il est important de créer des événements pour permettre à la population de se rencontrer ».
Michel CAIRE