Conseil municipal d’Aix : logement social, Les Petits Chaperons Rouges, situation de l’habitat dans le centre-ville… et un passage au RN

Lors du Conseil municipal d’Aix-en-Provence deux questions orales ont été posées par le groupe Aix-en-Partage (gauche). La première sur les liens entre Pays d’Aix Habitat et Famille et Provence- la seconde sur les Petits Chaperons Rouges, après la publication du livre de Victor Castanet « Les ogres » sur les crèches. Aix au cœur (Renaissance) en a posé une sur l’habitat indigne dans le centre-ville d’Aix, des interventions marquées du sceau du catastrophisme pour Sophie Joissains, maire de la cité.

Destimed Aix Conseil municipal
Conseil municipal d’Aix-en-Provence (Photo capture d’écran)

Marc Pena, récemment élu député NFP, s’interroge, au nom d’Aix-en-Partage, sur les liens en train de se construire entre Pays d’Aix Habitat et Famille et Provence, « une fusion conduirait Pays d’Aix Habitat à ne plus avoir d’autonomie » Et de s’interroger : «Quelle politique du logement social aurons-nous si nous perdons le contrôle sur cet établissement.»

En charge de l’urbanisme,  Jean-Louis Vincent explique : « Le ratio de logements très sociaux est plus élevé à Famille et Provence qu’à Pays d’Aix Habitat ». L’adjoint poursuit : « Famille et Provence siège à Aix comme Pays d’Aix Habitat et la Ville siègera au comité d’attribution ». Il précise qu’« aujourd’hui nous en sommes à une étude de faisabilité sur le rapprochement entre les deux structures. Pendant deux mois un travail va être accompli qui aboutira sur un avis des deux structures ». Concernant le devenir des fonctionnaires l’élu rassure : « Pays d’Aix Habitat compte 143 salariés dont 28 fonctionnaires et il ne faut pas s’inquiéter pour ces derniers. Ils conserveront, s’ils le souhaitent, leur statut, jusqu’à la retraite. De plus, les salariés de l’Office ne seront pas perdants sur la rémunération ». « Notre objectif, poursuit-il, est, bien sûr, de n’avoir aucun licenciement. Dans ce sens, la Caisse d’Épargne, actionnaire de Famille et Provence, est d’accord pour une non-réduction des effectifs, sauf sur départ en retraite. Et nous attendons maintenant l’avis des deux CSE (Comité social et économique ) sachant qu’avoir un bailleur social aixois fort de plus de 12 000 logements est une bonne chose ». Jean-Louis Vincent rappelle également : «Famille et Provence est une entreprise à mission. Elle a des règles sociales volontairement choisies et un comité veille à l’accomplissement de sa mission ». Il note également que les travaux effectués mettent en avant la pertinence de s’appuyer sur le meilleur des deux structures et signale : «Pour l’accueil des familles se sera aussi un plus. Au lieu d’avoir un accueil centralisé comme c’est le cas aujourd’hui à Pays d’Aix Habitat il y aura huit accueils installés là où les logements sociaux sont concentrés ».

Les Petits  Chaperons rouges

La seconde question concerne les Petits Chaperons rouges. Marc Pena explique : « Une commission de contrôle des services publics locaux retrouve le nom des Petits Chaperons rouges page 349 du livre « Les Ogres » sur les crèches. Or Aix est la seule ville d’envergure à avoir délégué au privé la santé et l’accueil des enfants et ce contrat a été renouvelé. Alors que dès 2022 il y a eu de nombreux lanceurs d’alerte qui ont évoqué un rationnement des repas ». Il prévient  ce propos : « En l’état je n’affirme rien. Il faudra que cela soit prouvé en justice ». Il indique également que des alertes ont été lancées sur des couches qui n’auraient pas été changées, «Ce qui entraîne des problèmes physiques mais aussi psychologiques ». Sophie Joissains insiste sur le fait que le livre de 416 pages « attaque un concurrent des Petits Chaperons rouges ces derniers n’étant cités que dans une page ». Puis de lancer « Claudie Hubert et Laurence Angeletti sont invitées au comité de pilotage des crèches et elles n’étaient pas présentes au dernier » ce qui entraîne Laurence Angeletti à rétorquer : « J’ai un travail, je ne peux pas aller de partout ». Sophie Joissains reprend : « Bien sûr que ce livre nous a inquiétés alors une vingtaine de visites inopinées ont eu lieu sachant que, si faute il y a, cette DSP peut être arrêtée. »

Fabienne Vincenti, l’adjointe à l’Éducation rend en premier lieu hommage « au travail formidable accompli par le personnel des Petit Chaperons rouges ». Signale que « la CAF contrôle aussi les crèches ». Considère : « Même s’il y a des tensions sur l’emploi le climat est apaisé ». Concernant les repas, elle indique : « 125 repas par jour sont commandés  pour 110 enfants et les couches sont fournies à volonté ». Puis de mettre en exergue : «7,5 millions d’euros ont été investis dans nos crèches entre 2009 et 2024 dont 2,4 millions pour rénover trois crèches. » Elle signale ensuite qu’une enquête Ipsos a été réalisée en mars 2024 : « Elle révèle un taux de 90% de satisfaction des parents et de 97% de bonheur des enfants».

Les arguments ne convainquent pas Marc Pena : « Il faut arrêter avec les chiffres. » Et de proposer : « Une audition des représentants des Petits Chaperons rouges devant les élus d’Aix. » Dominique Augey, adjoint à l’Économie répond au leader d’Aix-en-Partage : « Nous avons déjà des commissions qui auditionnent plusieurs fois par an les responsables des Petits Chaperons rouges dans le cadre de la DSP. Nous avons aussi des réunions avec les services techniques sans oublier des comités de pilotage. Les contrôles ne manquent donc pas ». Puis d’inviter à regarder les dépenses annuelles et de voir le ratio par berceau : « Il était de 64 euros/jour en 2017, 78 euros en 2022 et il vient de passer avec la nouvelle DSP à 84 euros ». L’adjointe précise que le coût de la DSP est moindre alors que la dépense est plus grande : « Parce que nous avons auditionné quatre entreprises et que les Petits Chaperons rouges voulaient absolument gagner ils ont donc réduit leur marge de rentabilité à 1,3 point. »

Anne-Laurence Petel, Aix au cœur , veut savoir ce qu’il en est de l’habitat indigne, s’inquiète de savoir s’il existe un diagnostic complet du centre-ville. Sophie Joissains répond : « Nous avons un problème de réchauffement climatique qui entraîne des rétractations de terrain et nous travaillons avec de nombreux bureaux d’étude sur cette question. Actuellement 32 mises en sécurité sont en vigueur sachant qu’il y en a 16 à La Ciotat, 35 000 habitants, 9 à Aubagne, 45 000 habitants, un seul à Martigues mais il concerne 150 personnes. Cette situation concerne l’ensemble du pays ainsi il y en a une quarantaine à Rennes, une centaine à Bordeaux , 67 à Nantes et environ 300 à Marseille. » Si elle juge que la situation n’est pas aussi catastrophique que ce que veut le faire entendre l’ex-député Sophie Joissains précise : « Nous n’en sommes pas moins attentifs et nous nous sommes dotés d’un dispositif métropolitain permettant d’acquérir des immeubles que les propriétaires n’entretiennent plus malgré des mises en demeure. Nous mettons également en place une foncière pour l’achat, la solidification des fondations car il est vrai qu’après de nombreux travaux sans autorisation dans le centre-ville il peut y avoir des problèmes. J’ai d’ailleurs écrit voilà peu à l’ensemble des syndics pour les alerter sur ces problèmes.  Et nous réfléchissons à l’utilisation de drones pour avoir un état des toitures. »

Denis Alcazar, Directeur général adjoint des Services, vie citoyenne et proximité  explique : « La principale cause de dégradation est l’eau, qu’elle soit de pluie à cause du mauvais état des toitures, ou dû à des fuites d’eau potable. Face à cela il importe de surveiller. Un autre sujet nécessite un suivi : le béton car il devient acide avec le temps et attaque le ferraillage. C’est un phénomène sur lequel on travaille au niveau national ». Anne-Laurence Petel le coupe : «Encore une fois qu’est-ce que l’on fait ? » Marie-Pierre Sicard-Desnuelle, en charge  du patrimoine, secteur sauvegardé…  indique à son tour : « Nous effectuons très régulièrement des visites de caves dans le secteur sauvegardé. Le problème est  que nombre d’entre elles ne sont plus en terre battue, ce qui permettait à l’immeuble de respirer, mais ont été carrelée ». Jean Louis Vincent ajoute : « Si le nombre d’arrêtés de péril augmente c’est que la vigilance de la ville augmente ». Anne-Laurence Petel voudrait un diagnostic complet du centre-ville ce à quoi Denis Alcazar lui répond : «Mais c’est impossible, la loi l’interdit parce que nous avons des propriétaires privés à qui on ne peut pas imposer un tel contrôle ».

Joëlle Canuet, adjointe en charge de l’efficacité énergétique annonce pour sa part démissionner de la majorité, abandonner ses fonctions pour rejoindre le RN. Sophie Joissains réagit : « Je comprends que vous ayez des désaccords mais je ne comprends pas votre choix politique… Passons à autre chose ».

Michel CAIRE   

 

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