En ouverture du conseil municipal Benoît Payan, le maire de Marseille, est intervenu pour appeler les élus à une union sacrée contre les coupes claires envisagées par le gouvernement sur les financements des collectivités territoriales. Il rappelle s’être rendu à Matignon pour dire son refus «de choisir entre la sécurité, la culture, les crèches, les associations… ».
Benoit Payan rappelle que les collectivités territoriales : villes, départements, régions vont faire face à des coupes claires. «Si le budget était voté tel quel le département perdrait 51 millions d’euros, la métropole 22 millions et Marseille 28 millions. Ce n’est pas un effort qui nous est demandé mais le sacrifice de nos politiques publiques». «Dans le même temps, poursuit-il, le budget de l’État prévoit une amputation du fonds de compensation de la TVA de 800 millions d’euros. Cela aurait pour effet immédiat la réduction des capacités d’investissement des collectivités territoriales et il en va de même pour la dotation globale de fonctionnement (DGF) qui est au cœur de la solidarité de fonctionnement nationale à l’égard des collectivités territoriales.» Le maire de Marseille précise que «sur cette question le gouvernement s’est voulu rassurant et nous a répété que la DGF resterait stable. Néanmoins en euro constant il s’agit d’un recul, la dotation n’étant pas indexé sur l’inflation que nous estimons de 4,2 millions d’euros pour Marseille ».
Puis de soulever un autre point : « Il nous est aussi demandé de venir abonder le déficit de la caisse de retraite des agents des collectivités locales à hauteur de 10 points concernant Marseille. Nous estimons qu’il s’agit de rembourser 2,5 millions d’euros par point demandé. »
Le Maire de Marseille chiffre à 50 millions d’euros minimum l’impact pour 2025 avant des amendements éventuels. Alors d’appeler les élus à une union sacrée « car nous savons plus que quiconque combien nous avons besoin du Département pour faire vivre la solidarité, de la Région pour soutenir l’économie, de la Ville pour construire des écoles et les services de proximité et de la Métropole pour entretenir la voirie, améliorer le cadre de vie et mutualiser les équipements publics. Or l’application aveugle d’un taux comptable revient à une double peine ». Il rappelle: « Quand la Ville investit plusieurs centaines de millions d’euros c’est l’économie locale qu’elle fait vivre. Quand elle soutient des associations c’est le tissu social qu’elle fait vivre et quand elle recrute des policiers municipaux c’est la tranquillité publique qu’elle fait vivre. » Et de citer l’Observatoire français des conjonctures économiques qui avancerait que «ponctionner sur la dépense publique des collectivités territoriales aurait un impact substantiel sur le PIB du Pays. »
Enfin Benoît Payan a rendu hommage à Nassim Ramdane « mort en héros, il y a deux semaines, tué par un adolescent de 14 ans parce qu’il a refusé de se rendre complice du pire. Il était un des nôtres, un père aimant, un homme engagé qui aimait transmettre sa passion du sport aux minots de son club. Je veux saluer son courage et sa force, lui rendre hommage en notre nom à tous et redire à sa famille, ses amis, combien nous resterons à leurs côtés. »
Michel CAIRE