Publié le 13 février 2018 à 12h37 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 17h56
La polémique qui est né avec les propos de Richard Miron dans La Provence: «Culturellement, dans les quartiers Nord, on a moins envie d’aller nager que dans les quartiers Sud» a connu son prolongement au Conseil municipal. La sénatrice PS, Samia Ghali, demandant au maire de Marseille de se désolidariser «de ces propos qui fracturent», ce que le Maire a refusé de faire: «Si un élu de gauche avait tenu de tels propos personne n’aurait réagi. Je suis solidaire de l’adjoint aux sports». Une opposition qui ne s’est pas affaiblie avec le débat sur les orientations budgétaires, un document qui, selon l’adjoint aux finances, Roland Blum, s’appuie sur quatre fondements: «La poursuite des économies, le désendettement, la stabilité fiscale et le maintien des investissements», un propos qui ne convaincra personne hors de la majorité.
Samia Ghali dénonce: «On ne peut pas parler de Marseille Espérance et tenir des propos discriminants» avant d’évoquer la situation des piscines à Marseille: «J’ai alerté régulièrement sur la situation des piscines, sans résultat. L’opposition a voté un million d’euros d’étude sur la situation des piscines, un plan piscine a été voté, seulement 15% des travaux ont été réalisés et, aujourd’hui, un enfant sur quatre ne sait pas nager dans notre ville». Le frontiste, Stéphane Ravier, s’appuie sur les travaux de la Chambre Régionale des Comptes qui met en exergue que 80% des piscines ont plus de trente ans à Marseille et que l’offre est faible, tout particulièrement dans les Quartiers Nord. Richard Miron rétorque: «La Cour des Comptes constate qu’en France le modèle économique des piscines est obsolète». Puis de tenter de se défendre à propos de sa phrase: «J’ai dit aussi que l’on jouait plus au tennis dans le Sud de la ville, plus au foot dans le Nord. C’est quoi le problème avec le mot culturellement? Je connais la culture générale, la culture littéraire mais aussi la culture sportive et bien c’est de celle là dont j’ai parlé en tant qu’adjoint aux sports. Marseille est plus foot, Toulon plus rugby». Roland Blum en vient aux orientations budgétaires: «le contexte économique est favorable. La situation internationale s’est améliorée portée par l’économie asiatique, en particulier chinoise. A Marseille nous poursuivons ce que nous avons entrepris». Il rappelle que la loi de programmation des finances publiques 2018-2022 prévoit, pour les plus grandes collectivités, un mécanisme inédit de contractualisation financière avec l’État qui repose sur deux dispositifs: la limitation des dépenses réelles de fonctionnement autour d’une norme d’évolution annuelle fixée à 1,2%; la réduction du besoin de financement pour une diminution cumulée de l’endettement à hauteur de 13 milliards d’euros d’ici 2022. Il ne manque pas d’évoquer également la baisse des aides de l’État, moins 60M€ entre 2018 et 2022 «Cette année la dotation forfaitaire, principale composante de la Dotation Globale de Fonctionnement, ne sera pas impactée par la contribution au redressement des comptes publics». Dans ce contexte le budget de fonctionnement devrait s’établir à 1,043 milliard d’euros, soit +0,8% par rapport à 2017, les recettes à 1,198 milliard, soit +2,9% par rapport à 2017. Puis de s’interroger: «La Loi de finances pour 2018 prévoit, pour les contribuables ne dépassant pas un certain niveau de revenus, la mise en place progressive d’un dégrèvement total de la taxe d’habitation à l’horizon 2020. Pour la ville de Marseille, environ 80% des ménages ne devraient plus payer la taxe d’habitation en 2020, dont près de 66% au titre du nouveau dégrèvement». Le montant total du dégrèvement à l’issue de la réforme devrait avoisiner les 183M€, dont environ 56M€, la première année. L’adjoint note: «Pour 2018, la compensation de la Collectivité par dégrèvement ne pénalisera pas les finances de la Ville, l’État se substituant aux contribuables, mais qu’en sera-t-il les années suivantes?». Il garantit enfin que «la ville va poursuivre une politique d’investissement dynamique, 202M€ tout en poursuivant sa politique de désendettement et en garantissant la stabilité fiscale». Jean-Marc Coppola, PCF, ne s’en laisse pas conter: «Nous sommes là devant un document sans ambition, marqué du sceau de l’austérité. Vous accompagnez cela de cadeaux aux grands groupes et d’un démantèlement des services publics ». Roland Cazzola n’est pas plus séduit: «Nous avons la taxe d’habitation la plus chère de France et des rues toujours sales, des écoles publiques vendues au privé, des piscines de moins en moins nombreuses». Et le FN ne se veut pas en reste en matière de critiques contre ces orientations. Alors, Yves Moraine, LR, dénonce l’opposition, avance que «la situation est saine malgré les saignées des gouvernements successifs». Michel CAIRE