Publié le 16 février 2015 à 22h30 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h41
Les orientations budgétaires étaient à l’ordre du jour du Conseil Municipal de Marseille, occasion de faire le point sur les visions pour la cité, les enjeux et les contraintes. Du côté de la majorité on met en avant la réduction des dotations de l’État, les rythmes scolaires. le PS parle d’une gestion peu rigoureuse, le Front de gauche déplore une attitude peu offensive vis-à-vis de l’État et Le FN dénonce tout et tout le monde.
Pour Roland Blum, l’adjoint aux finances, en matière budgétaire, «si l’équation est simple, sa résolution est difficile». Et de mettre en avant le fait que les dotations de l’État diminue «tandis que les charges augmentent», évoquant notamment le dossier des rythmes scolaires avant de poursuivre : «Nous devons, malgré cela, continuer à satisfaire les besoins des marseillais et maintenir un niveau d’investissement suffisamment important pour soutenir l’économie marseillaise».
«Les rythmes scolaires vont nous coûter entre 20 et 22 M€»
De déplorer les 20 millions en moins de dotation de l’État, faisant suite aux 8 millions en moins de l’an dernier, « alors que les rythmes scolaires vont nous coûter entre 20 et 22M€ qui ne serons que faiblement compensé». Et d’indiquer que, dans ce contexte, la ville «va réduire de 5 millions d’euros ses subventions aux associations, de 15 millions le train de vie de la Mairie et sera vigilante sur le poste personnel».
«En revanche, ajoute-t-il, nous allons continuer à investir, 234 millions l’an dernier, 215 cette année afin que les entreprises puissent travailler». Il conclut par le taux de chômage: «11,8% un exploit compte tenu de la situation dans laquelle nous sommes».
«On ne peut pas sérieusement prêcher la réduction drastique des déficits à Paris et la dénoncer ensuite à Marseille »
Stéphane Mari, PS, est le premier à prendre la parole, pour lui : «Il n’y a qu’une chose à retenir du rapport d’orientations budgétaires pour 2015 : vous allez augmenter les impôts. En fait la seule véritable question c’est de combien ?». Il conçoit qu’il y ait une baisse des dotations de l’État, l’aménagement des rythmes scolaires. Mais, justifie-t-il : «Cela est connu depuis 2013». Il constate : «Notre ville va effectivement perdre plus de 15 millions cette année ce qui n’est pas rien mais ne correspond qu’à 1,5% du budget de fonctionnement ». Des baisses, explique-t-il qui s’inscrive dans une volonté de réduire le déficit public et l’endettement du pays. De lancer alors à la majorité municipale : «On ne peut pas sérieusement prêcher la réduction drastique des déficits à Paris et la dénoncer ensuite à Marseille».
Il conteste ensuite le coût de la réforme des rythmes scolaires : «Vous parlez de 20 millions, soit un coût de 400 euros par enfant. C’est extravagant, la moyenne des villes est à 180 euros et en déduisant les aides de l’État, ce coût est ramené à 90 à 130 euros ce qui fera au maximum 5 millions pour notre ville et non pas 20».
Et de dénoncer, une nouvelle fois, le Palais de la glisse «qui nous coûte au moins 4 millions d’euros par an, le stade vélodrome surdimensionné qui coûtera à la ville la bagatelle de 500 millions d’euros».
«Marseille continue de plonger dans les inégalités»
Jean-Marc Coppola (FdG) considère : «Coincé entre la diminution des dotations de l’État et le transfert de charges imposées comme celles induites par l’aménagement des rythmes scolaires, nous aurions pu attendre de votre part une initiative offensive vis-à-vis de l’État, compte tenu de la visite du Premier ministre la semaine dernière». Et de s’interroger: «Ce dernier ignore-t-il encore la situation dramatique de Marseille ? (…) toujours est-il que Marseille continue de plonger dans les inégalités, avec l’éducation en situation de catastrophe et le sanitaire qui suit le même déclin, sur fond de pauvreté galopante et d’un chômage des jeunes préoccupant ». Et d’insister: «Vous auriez pu réclamer de l’État des moyens pour la jeunesse, pour son éducation, sa culture, ses perspectives, en terme de formation et d’emploi, et dans ce cas vous auriez eu l’appui et la mobilisation d’une grande partie de la population marseillaise». Il dénonce alors : «Vous allez diminuer des dépenses utiles, comme le personnel, le soutien au mouvement associatif et vous allez optimiser les recettes agissant d’un côté sur l’augmentation d’une fiscalité locale injuste et de l’autre sur la prise en charge des activités périscolaires par les familles». Il formule enfin le vœu de voir le Maire faire des priorités d’intérêt général.
Pour Stéphane Ravier (FN), passer les élections «les Marseillais se réveillent avec la gueule de bois». Il fustige le désengagement de l’État «corollaire des exigences de l’Europe». Considérant: «Vous investissez peu, empruntez beaucoup. Il manque des équipements de proximité».
Yves Moraine, (UMP) de répondre: «Notre politique financière repose sur quelques fondamentaux intangibles et indispensables : un taux élevé d’investissement, une maîtrise rigoureuse des dépenses de fonctionnement, une hausse contenue de la fiscalité et une stabilisation de la dette».
Puis d’inviter à se rappeler: «Il y a à peine un peu plus d’un an, le Premier ministre en sursis qui vient soutenir son candidat en déroute et qui prend les Marseillais pour des benêts en leur annonçant des milliards d’euros. On n’en verra bien sûr jamais la couleur». Affirmant enfin : «Le trou que l’État nous impose sera comblé au maximum par des économies, par un effort sans précédent sur le fonctionnement des services et les subventions».
Jean-Claude Gaudin, dénonce à son tour la baisse des dotations, la réforme des rythmes scolaires. Se veut rassurant envers Jean-Marc Coppola : « Nous ne voulons pas d’austérité municipale, c’est ce qui fait que nous maintenons un niveau élevé d’investissement ». Et à l’attention du FN: «Vous, vous ne faites que critiquer».
Michel CAIRE