Après un vote en séance du dossier relatif à la création et au soutien d’emploi d’avenir, une cérémonie, en présence de Hugues Parant, le Préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et Michel Vauzelle, le président de la Région Paca s’est tenu ce vendredi 28 juin.
Créés le 26 octobre 2012, les Emplois d’avenir sont des contrats aidés à destination des jeunes peu ou pas qualifiés, qui visent à leur apporter une première expérience professionnelle, ainsi qu’une deuxième chance d’acquérir une qualification. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, 7 744 emplois d’avenir sont prévus pour l’année 2013, inscrivant ainsi ce dispositif dans une politique globale de l’emploi. Pour rendre le dispositif le plus efficace possible, l’État et la Région ont décidé de mobiliser et mutualiser leurs outils et leurs moyens. En Paca, 2 300 emplois d’avenir ont d’ores et déjà été signés avec la possibilité d’en créer jusqu’à 7744 d’ici fin 2013.
« Lorsque des jeunes entrent dans la vie sans aucun espoir, c’est une rupture dans le pacte républicain »
Michel Vauzelle exprime toute l’importance qu’il attache à cette cérémonie : « Lorsque des jeunes entrent dans la vie sans aucun espoir, c’est une rupture dans le pacte républicain. Ces emplois d’avenir sont donc extrêmement importants car la France, c’est la France des droits de l’Homme, du Conseil National de la Résistance, du droit au travail et à la dignité ».
Rappelons que le dispositif s’adresse à des jeunes de 16 à 25 ans peu ou pas qualifiés et à la recherche d’un emploi (30 ans pour les travailleurs handicapés reconnus). Il vise en particulier les zones urbaines sensibles, les zones de revitalisation rurale et les territoires dans lesquels les jeunes connaissent des difficultés particulières d’accès à l’emploi. Ils sont créés dans les collectivités territoriales et les entreprises porteuses d’activités présentant un caractère d’utilité sociale ou environnementale ou dans des activités ayant un fort potentiel de création d’emplois. Le président considère : « C’est vrai que la mise en œuvre des emplois d’avenir est difficile, mais son intérêt réside dans le volet formation qu’il comprend, et c’est là que réside la dimension d’avenir ». Il conclut son propos en rendant hommage à Hugues Parant, le Préfet de Région qui participait là, à l’une de ses dernières manifestations avant de changer de poste : « Vous avez été un grand Préfet .»
Le chômage touche 25% des jeunes dans notre pays
Un Préfet qui rappelle que le chômage touche 25% des jeunes dans notre pays et que l’on compte 62 000 jeunes à Pôle Emploi dans la région Paca.
Il indique que l’État et ses partenaires se sont avant tout concentrés sur la qualité des contrats signés, qu’il s’agisse des caractéristiques des contrats (aujourd’hui 97% sont des contrats à temps complet et 80% ont une durée supérieure à un an). « Pour autant, la situation des jeunes dans la Région demeure une urgence sociale qui impose de faire en sorte qu’un plus grand nombre de contrats puisse être signé avec ces jeunes ».
Les conventions régionales signées ce vendredi formalisent l’engagement de l’État à financer 75% du salaire des jeunes salariés du secteur non-marchand et 35% de ceux du secteur marchand, et ce pour toute la durée du contrat dans la limite de trois années, tandis que la Région a confirmé son engagement sur le financement des formations qualifiantes.
« Ces emplois d’avenir, c’est un peu de la charité laïque »
Au préalable, en plénière, le FN, a exprimé son opposition sur ce dossier. Ultra-libéral dans chacune de ses interventions, il explique là « que ce qui crée l’emploi c’est l’entreprise, ce n’est pas le job de l’État. Mais le PS est toujours dans la même ligne, qui, chaque fois, conduit à l’échec. On va droit dans le mur».
A l’UMP, Béatrice Manzanares, indique que son groupe s’abstiendra. « Une abstention bienveillante, ces emplois d’avenir, c’est un peu de la charité laïque, le pendant de la charité religieuse ». Nathalie Lefebvre (Front de gauche) déplore l’ouverture de ce système au secteur marchand. « Si le dossier avait été séparé en trois, nous aurions pu voter pour les emplois internes et pour ceux programmés dans l’économie sociale et solidaire et contre le secteur marchand. Tel n’est pas le cas nous sommes donc contraints de nous abstenir ».
Sophie Camard, EELV, annonce que son groupe votera positivement ce dossier : « Il va apporter un plus dans cette région où le recrutement tourne au ralenti. De plus, le volontarisme est nécessaire pour tordre le cou aux préjugés sur les jeunes. Il faut d’autant plus croire à cette politique que même l’Europe annonce un plan pour la jeunesse ».
Michel CAIRE