Publié le 9 avril 2014 à 21h51 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h47
La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) viennent de présenter les chiffres clés et les perspectives du dispositif d’Action régionale pour le développement d’activités nouvelles (Ardan). Un système dont les mérites ont été vantés à la fois par des entreprises et des salariés qui en ont bénéficié. En effet, les objectifs de ce dispositif portent sur la création d’activité économique, en accompagnant la prise de risque des petites entreprises et associations bénéficiaires; la sécurisation des parcours professionnels de demandeurs d’emploi ou jeunes diplômés, par l’expérience en entreprise et l’acquisition d’un titre professionnel; et enfin, la création d’emplois via l’embauche en CDI à l’issue des six mois de stage.
Le dispositif Ardan a été initié par le CNAM en 2003. Il s’adresse aux petites entreprises et associations de la région souhaitant concrétiser un projet ainsi qu’à toutes les personnes en recherche d’activité professionnelle désirant mettre ses compétences en pratique dans la conduite d’un projet en entreprise.
Une fois le projet retenu, l’entreprise accueille le stagiaire sur une période de 6 mois sur une base de 35 heures par semaine, pendant laquelle est organisée la formation, d’une durée totale de 44 jours. Le contenu de la formation est construit autour du projet de l’entreprise. Le parcours permet de valider un titre professionnel délivré par le CNAM.
« Ce dispositif c’est beaucoup de pragmatisme, l’énergie des partenaires et une méthode rigoureuse »
Catherine Mattei, responsable régionale Ardan, insiste sur le fait que ce dispositif «vise à apporter les réponses les plus justes aux besoins du territoire. Et pour cela, toutes les décisions prises sont soupesées». Avant d’indiquer que les objectifs 2013-2015 «sont très ambitieux», avec un objectif de 750 dossiers (contre 548 pour la période 2009-2012) et un nombre d’emplois accru (356 pour la même période).
Jean-Claude Bouly, directeur délégué au CNAM entrepreneur, estime pour sa part : «Ce dispositif c’est beaucoup de pragmatisme, l’énergie des partenaires et une méthode rigoureuse». Puis d’affirmer: «Nous avons dans cette région le plus bel Ardan de France en terme de moyens mis en œuvre, de volonté». Avant de noter l’importance du placement géographique de Marseille et de plaider en faveur d’un travail conduit sur les deux rives de la Méditerranée. Tandis que Jean-Marie Trabucco, président de l’Association de gestion du Conservatoire des Arts et Métiers en Paca, insiste sur l’importance du lien entre grands groupes et PME/TPE et exprime son souhait de voir, à l’instar de la région parisienne et de Toulouse, un pôle aéronautique d’envergure se développer autour d’Airbus Helicopters.
«Ardan est parfait pour les TPE/PME car c’est simple et rapide»
Sophie Camard, présidente de la commission emploi, économie, recherche à la Région d’avancer: «Ce dispositif impose des élus patients qui laissent le temps de créer des effets. Mais, dans cette période déprimée, nous avons aussi besoin de voir les résultats de nos actions». Puis de donner la parole à un chef d’entreprise qui a bénéficié du dispositif et qui avoue : «Je suis stupéfait de voir l’énergie qui est dépensée là pour venir en aide aux entreprises». Un soutien d’autant plus important que «le chef d’entreprise ne doit compter que sur lui-même tant il a peu de soutiens, notamment des banques». D’expliquer ensuite que, grâce à Ardan, il a recruté deux personnes, une qu’il aurait de toute façon recrutée et une deuxième, un directeur commercial, qu’il n’aurait pas pu embaucher « car le coût était trop énorme pour nous». Et l’investissement a été payant, puisqu’il a permis à l’entreprise de franchir un cap.
Cet autre chef d’entreprise avance : «Ardan est parfait pour les TPE/PME car c’est simple et rapide».
Une association, dans les Basses-Alpes, dans une commune d’une centaine d’habitants, voyait son activité baissée en 2012. Ardan lui a permis de recruter une personne qui a travaillé, avec succès, sur le développement du potentiel de l’association. Cette dernière, qui vit sans subvention, est repartie de l’avant et a embauché la jeune fille.
Michèle Tregan, conseillère régionale Provence-Alpes-Côte d’Azur, déléguée à l’emploi ne cache pas sa satisfaction face à ce mode de fonctionnement «à l’opposé de l’usine à gaz».
Ardan touche, en matière de création d’emplois, en premier lieu des personnes fortement diplômées (Bac +5 et plus), ce qui n’empêche pas de leur apporter une véritable plus-value comme l’explique cette salariée, qui, après de nombreux diplômes et divers emplois se retrouve au chômage et bénéficie du dispositif. «J’ai eu à développer un département production, ce que je n’avais jamais fait. La formation m’a donné des clés dont je me sers toujours».
Alors Michèle Tregan de lancer : «Il faut doubler les entreprises partenaires, le nombre de pilotes, donner les moyens au CNAM de la Région de développer ce beau projet».
Il est à noter qu’au cours de la période 2003-2013, ARDAN a permis d’accompagner 1 088 projets sur l’ensemble du territoire régional, dont 12 dans les Alpes de Haute-Provence, 18 dans les Hautes-Alpes, 282 dans les Alpes-Maritimes, 554 dans les Bouches-du-Rhône, 152 dans le Var et 70 dans le Vaucluse.
Michel CAIRE
Intervention d’Olivier Faron et Michel Vauzelle
Olivier Faron, administrateur général du CNAM, avait fait le voyage à Marseille à l’occasion de cette journée de présentation des chiffres clés et des perspectives du dispositif Ardan. Une manifestation à laquelle n’a pu participer le Président de Région, retenu par la visite d’une délégation étrangère. C’est Michèle Tregan qui a lu son intervention.
Olivier Faron considère : «Si Ardan réussit ici c’est grâce au soutien sans faille de la Région. De même, notre centre de Paca joue un formidable rôle d’ensemblier. Il est et sera un facteur d’innovation pour l’ensemble des TPE/PME ». Il conclut en formulant un vœu : «Nous espérons que de nouveaux projets autour du numérique verront le jour dans cette Région».
Michel Vauzelle se réjouit pour sa part de cette dynamique positive : « Elle permet non seulement de faire émerger des projets créateurs d’emplois dans nos entreprises régionales, mais également de leur offrir un accompagnement solide, en matière de formation notamment, pour faire pour faire des emplois créés, des emplois qualifiés et durables». Puis d’inviter à mettre l’accent : «sur la question de la transmission et de la reprise d’entreprises qui est un enjeu particulier pour notre territoire et le dispositif Ardan peut tout à fait y répondre par une adaptation de ses outils d’accompagnement et une méthodologie adapté».
Chiffres clés 2003-2013
-30 institutions « promoteurs » / 40 professionnels à l’écoute des dirigeants
-1 340 projets expertisés
-100 réunions du Comité d’engagement
-1 088 projets d’entreprises accompagnés
-1 088 stagiaires formés
-554 emplois créés
-70 % de création d’emploi/d’activité