Publié le 15 juillet 2014 à 23h00 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
La propreté à Marseille tout un programme. Un thème récurrent des différentes campagnes avant de devenir une épine dans le pied des majorités qui se sont succédé au sein de la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM). En place depuis 100 jours, le président de MPM, Guy Teissier, réaffirme «sa détermination de répondre aux attentes fortes des citoyens». «Je sais que ce sera difficile avec beaucoup de travail devant nous», poursuit-il. Et comme il l’avait annoncé lors de son élection à la tête de l’institution «La propreté passera par un Contrat local qui sera soumis au vote d’ici le mois de juillet». Il a tenu ses engagements et le 8 juillet dernier, il déclarait que «le projet était finalisé».
En amont du Conseil communautaire ce vendredi18 juillet, Guy Teissier et Monique Cordier, vice présidente de MPM en charge de la propreté ont tenu à présenter le contenu du Contrat local de propreté. Si le fini/ parti anime les débats, le président de MPM de rappeler que la propreté «est tout aussi importante…» Évoque la concertation qui se tient depuis 2 mois. «J’ai su faire preuve de fermeté en ne cédant pas aux propositions portant sur un retour au passé», assure-t-il. De son côté Le syndicat FO des territoriaux de rappeler «la nécessité de continuer à discuter de la mise en œuvre de ce projet».
Cette réforme, puisque c’est la période, sera effective à la rentrée sur 3 secteurs les 1/7, 6/8 et 9/10. Sachant que, in fine elle concernera aussi les 17 communes de MPM. «Une méthode qui met en mouvement tous les acteurs de la propreté pour ses habitants qui paient des impôts et attendent en retour un service», précise-t-il, avant de souligner que «Les agents doivent jouer leur rôle ainsi que les citoyens.» Sans pour cela «stigmatiser les uns ou les autres».
«Les maires et maires de secteur ont un rôle clef auprès des agents du nettoiement»
Il entend mettre un terme à un certain nombre de «dérives». Pour ce faire il préconise : «Dans la territorialisation, les maires et maires de secteur ont un rôle clef auprès des agents du nettoiement.» Les mairies seront dotées de personnels dédiés, de nouveau matériel et, fort de son expérience de maire de secteur durant plusieurs décennies, Guy Teissier entend recruter de jeunes condamnés à des travaux d’intérêts généraux. Et pour parfaire le tout propose la création d’«une brigade d’intervention pour se substituer aux cantonniers absents».
Avant de répondre aux besoins de chaque mairie de secteur et commune, «un recensement des agents» sera réalisé. Précisant : «Nous avons au total 2 000 agents et nous voulons savoir où ils sont, ce qu’ils font, pour avoir des personnels nécessaires secteur par secteur». Et ne cache pas la possibilité de prochains recrutements.
Quant au fini/parti «balayé», lance-t-il. Le temps de travail effectif, activité de collecte, est augmenté. «Aujourd’hui il est de 2h30 à 3h30, il passera à 5h30 ». Ramenant ainsi une journée type à 7h30 -prise de poste (habillage, préparation, prise de consignes, collecte, fin de vacation (retour, signalement d’anomalies, douche-. Et au niveau des tournées «Ceux qui faisaient une tournée, en feront 2, 3. Chaque collecte sera totale. Nous avons la traçabilité des camions par le biais de GPS.» Autre nouveauté annoncée par le président de MPM : «Un passage est prévu tous les dimanches dans les noyaux villageois.» Voulant ainsi mettre fin à des conteneurs qui débordent le dimanche, en l’absence de collecte.
Pour Guy Teissier : «La maîtrise doit opérer des contrôles, être plus sur le terrain et si le travail est fait, il n’y a aucune raison de maintenir l’agent au garage». Rappelant immédiatement que «le Tribunal n’a pas condamné le fini/ parti mais le fait qu’il n’ait pas été entériné en Conseil». Autre modification importante avancée :«Les chefs sont souvent d’anciens cantonniers, il en faudra d’autres, on procèdera à des recrutements par le jeu de mutations internes». Dernier point abordé par le président de MPM : «Marseille est la ville qui connait le plus d’accidents de travail». Mettant en cause «le non-respect du code de la route pour aller plus vite et cela provoque des accidents.» Pour pallier cette situation, «des assises pratiques» seront organisées.
«On va faire dans la dentelle dans les différents secteurs»
Monique Cordier de rappeler que le Contrat «ne se résume pas à des conditions indépendantes entre les citoyens et les agents.» Sa mission s’inscrit, pour sa part dans la proximité. «Un travail de tous les jours car les moyens financiers et humains ne sont pas extensibles», explique-t-elle. Pour optimiser, indique-telle : «On va faire dans la dentelle dans les différents secteurs». En effet, pour chaque commune et mairie de secteur vont être créées des Commissions pour résoudre ces problèmes. Rappelant l’implication de tous les représentants des usagers, commerçants, artisans, syndics, etc. «Nous sommes ouverts à toutes les suggestions», tient-elle à préciser. L’objectif étant qu’une charte d’engagement des usagers soit signée d’ici le mois d’octobre. Et en femme de terrain avérée de prévenir : «Comptez sur moi pour que le rouage fonctionne.»
Elle en vient à la sanction. «Il ne faut pas que revendiquer la dimension répressive, nous allons faire de la pédagogie. Certains ignorent encore les horaires, les bons usages», souligne-t-elle.
A ce propos, le président de MPM annonce : «On va faire des opérations de sensibilisations à la Foire de Marseille.» Souhaitant même qu’à l’instar de l’opération sur l’eau mise en place dans les écoles, «on préconise les gestes de propreté. Les enfants sont les meilleurs vecteurs pour transmettre ces gestes aux parents», rappelle-t-il.
Et au niveau de la sanction, il est mis en évidence le peu d’agents de la propreté, «18 pour l’ensemble du territoire». Guy Teissier estimant qu’il faudrait «réanimer ce secteur ». Et pour la satisfaction de tous, la taxe ne sera pas augmentée. «L’avantage de la « monocolore » entre les deux collectivités», conclut-il.
Patricia MAILLE-CAIRE