Publié le 13 novembre 2021 à 20h24 - Dernière mise à jour le 8 juin 2023 à 17h38
La COP26 qui se déroule depuis près de deux semaines à Glasgow (Ecosse) a touché à sa fin, vendredi 12 novembre, et une déclaration commune des 197 parties signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques se fait toujours attendre.
Mais en marge de ces tractations, les conférences sur le climat sont aussi le lieu où se forment les coalitions, groupes et autres alliances autour de divers engagements pour lutter efficacement contre la crise climatique. La France a ainsi pris part à plusieurs accords annoncés depuis début novembre dans le cadre d’une COP présentée comme décisive pour les décennies à venir.
La réduction de la production de pétrole et de gaz
Nom de code : Boga (pour « Beyond Oil & Gas », ou «Au-delà du pétrole et du gaz», en français). La France a rejoint, jeudi 11 novembre, une coalition internationale dont la vocation est d’accélérer l’abandon progressif de la production de combustibles fossiles en fixant une date d’échéance (qui n’est pas encore déterminée pour l’instant). A l’initiative du Costa Rica et du Danemark, ce groupe doit déterminer les « pratiques permettant d’aider les gouvernements à respecter leur engagement en faveur d’une élimination progressive de la production de pétrole et de gaz », écrit le site du ministère de la Transition écologique. L’idée étant d’abandonner progressivement les énergies fossiles, condition sine qua non pour atteindre les objectifs fixés par l’accord de Paris signé en 2015.
Il s’agit cependant d’une «petite» coalition d’une douzaine de pays ou régions à ce stade : le Costa Rica, le Danemark, la France, l’Italie, l’Irlande, le Groenland, la Nouvelle-Zélande, le Pays de Galles, le Portugal, le Québec, la Suède et un (grand) État américain, la Californie.
L’arrêt du financement aux énergies fossiles à l’étranger sans techniques de capture de carbone
La France a pris son temps, mais elle a fini, lors du tout dernier jour de la COP, par rejoindre la coalition de pays s’engageant à mettre un terme, d’ici fin 2022, au financement à l’étranger de projets d’énergies fossiles sans techniques de capture du carbone. Cet accord engage donc une vingtaine de pays, dont les États-Unis ou l’Allemagne. Les nations du G20 s’étaient déjà accordées pour cesser de soutenir les projets de centrales au charbon à l’étranger, mais ce nouveau plan inclut pour la première fois le gaz et le pétrole et contient la promesse de réorienter l’argent de ces investissements vers des énergies renouvelables. Si cet engagement est tenu, plus de 15 milliards de dollars devraient bénéficier aux énergies propres, estiment des experts.
L’arrêt de la déforestation d’ici 2030
Dès le 2 novembre, près de 180 pays se sont engagés à enrayer la déforestation d’ici 2030. Cet accord prévoit de mobiliser 16,5 milliards d’euros pour la protection et la restauration des forêts. Dans le détail, douze pays, dont la France, vont s’engager à mobiliser conjointement 10,3 milliards d’euros de fonds publics entre 2021 et 2025, pour lutter contre la déforestation. A cette somme devrait s’ajouter 6,24 milliards d’euros d’investissements privés. Parmi ces fonds, 1,3 milliard d’euros sera notamment dédié à la protection du bassin du Congo, qui abrite la deuxième plus grande forêt tropicale du monde après l’Amazonie.
Cet engagement n’est, en réalité, pas vraiment nouveau, puisqu’il fait écho à la Déclaration de New York sur les forêts, qui date de 2014. A l’époque, de nombreux pays s’étaient engagés à diviser par deux la déforestation en 2020 et – déjà – d’y mettre fin en 2030. Un objectif qui reste bien trop lointain, estiment les ONG.
La réduction des émissions de méthane
Le 2 novembre toujours, une centaine de nations, qui émettent plus de 40% des émissions mondiales de méthane, ont promis de réduire les émissions de ce gaz à effet de serre d’au moins 30% d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 2020. Le méthane (CH4), émis par l’agriculture et l’élevage, les combustibles fossiles et les déchets, est le deuxième gaz à effet de serre lié à l’activité humaine après le dioxyde de carbone (CO2). Même s’il fait moins parler de lui, son effet de réchauffement est environ 29 fois plus important par kilogramme que celui du CO2 sur un horizon de cent ans, et environ 82 fois sur une période de vingt ans. L’Union européenne et les États-Unis sont de la partie, mais les trois plus gros pollueurs -la Chine, la Russie et l’Inde- manquent toujours à l’appel, ce qui limite la portée de cette annonce.
Source franceinfo
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