Publié le 15 avril 2020 à 21h06 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 11h15
«Provence, Terre de festivals»… En cette année 2020, la formule a du plomb dans l’aile par la faute d’une pandémie. Après les «IN » et « OFF » d’Avignon, après le Festival de Marseille et nombre d’autres manifestations culturelles estivales, le Festival d’Aix-en-Provence, phare lyrique et musical mondial, et les Chorégies d’Orange ont tiré hier le rideau ; définitivement pour cette année. Les conséquences générées par ces annulations vont être dramatiques pour les économies locales, notamment en matière de tourisme. Mais c’est surtout le spectacle vivant qui voit s’ouvrir une plaie béante à l’heure où toutes les maisons, du Grand Théâtre de Provence à l’Opéra de Marseille, de l’Opéra Confluences d’Avignon au Pavillon Noir de Preljocaj et les autres sont contraintes, elles aussi, ont tracé une croix sur les derniers rendez-vous de la saison et espèrent pouvoir accueillir à nouveau le public à la rentrée prochaine. Ceux qui font vivre ces spectacles se retrouvent parfois dans des situations difficiles et ceux qui font tourner les salles aussi. Il faudra de la solidarité à tous les niveaux pour que certain ne mettent pas la clé sous la porte… Cette solidarité, et pas mal d’espoirs, passent par les collectivités. Dans un communiqué, Renaud Muselier, Président de la région Provence-Alpes-Côte d’azur, mais aussi président des Chorégies d’Orange faisait savoir : «La décision d’annuler les Chorégies d’Orange s’inscrit dans la continuité des annulations de nombreuses manifestations culturelles, partout en France et en Europe. En tant que Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et Président de Régions de France, je réunirai très prochainement, en présence de Christian Estrosi, Président délégué de la Région, les responsables des principaux festivals du Sud. Nous évoquerons avec chacun d’eux leur situation particulière et nous confirmerons le maintien par la Région des subventions votées à toutes les structures culturelles ainsi que la mise en place d’un Fonds exceptionnel de 5 M€ pour la Culture». Mais pour Pierre Audi, le nouveau directeur du Festival d’Aix-en-Provence qui proposait la deuxième programmation de son mandat, le coup est rude. «Cette annulation prive le public d’une occasion unique de vivre le résultat de plusieurs années de créativité déployée par des artistes de toutes discipline. Ceux ci ont œuvré, en étroite collaboration avec les équipes du Festival pour offrir une célébration de la musique et du théâtre sans égale. Je souhaite exprimer mes plus sincères remerciements à tous ceux qui ont investit tant de soin, d’amour et de travail acharné dans la préparation de cette édition.» Et de remercier les financeurs publics, État, collectivités territoriales, mécène et coproducteurs pour «leur compréhension et leur soutien» ainsi que le public «du monde entier». Aix-en-Provence, Avignon, Marseille… L’été meurtrier pour le spectacle vivant n’aura pas épargné les plus grands ! Reste désormais à souhaiter que ceux qui sont programmés après la mi-juillet, comme le festival de piano de La Roque-d’Anthéron ou celui consacré à la Musique de Chambre à Salon-de-Provence puissent se dérouler dans les meilleures conditions. C’est tout le mal que l’on puisse leur souhaiter.
Michel EGEA