Publié le 4 avril 2021 à 18h16 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 15h46
« L’Iles Sanguinaires 2 » est suppléé par le baliseur de Marseille « Provence » qui sera chargé de l’entretien des phares, balises et autres dispositif de signalisation maritime tout autour de l’île jusqu’en 2023. A cette échéance, un bâtiment flambant neuf entrera en service.
C’est la subdivision des Phares et balises de Marseille qui est venu à la rescousse. Le baliseur océanique de 38 mètres Provence, basé jusque-là dans la cité phocéenne, est désormais chargé de l’entretien du balisage maritime autour de l’île. Il devrait tenir ce cap durant plusieurs mois, le temps que la subdivision corse réceptionne sa nouvelle unité. «Dans l’attente de l’entrée en service du nouveau baliseur, et afin d’assurer le service d’entretien qu’exige l’efficacité des aides à la navigation autour de la Corse, « l’Iles Sanguinaires 2 » est suppléé par le baliseur de Marseille», comme l’a indiqué le ministère de la Mer dans un communiqué.
Armé pour des missions de plusieurs jours
« Provence » est un familier des eaux insulaires pour y avoir déjà réalisé une première vague de travaux. Le rythme sera toutefois bien plus soutenu en 2021. Dans son journal de bord sont d’ores et déjà inscrites quatre missions, l’équivalent de 40 jours de mer. Pour « Le Provence », la fin de l’intérim interviendra en 2023, échéance à laquelle la subdivision corse réceptionnera un navire flambant neuf.
«D’une longueur de quelque 25 mètres, il sera doté d’équipements performants. Très manœuvrant et apte à travailler même dans les secteurs les plus difficiles d’accès, il aura l’autonomie et l’habitabilité propices à des missions de plusieurs jours. En outre, il répondra aux plus hautes exigences de performance environnementale. Ce nouveau navire s’intégrera dans le plan de modernisation de l’armement des Phares et Balises. Il rejoindra le navire de travaux « Île de Giraglia », entré en service au port de Bastia en novembre 2020 », selon Annick Girardin, ministre de la Mer. La position ministérielle illustre un impératif : «Pérenniser en Corse, une capacité d’intervention rapide sur les plus grands ouvrages maritimes». Elle intervient après l’avarie du « Iles Sanguinaires II ».
Les réparations du Iles Sanguinaires II bien trop coûteuses
Le 28 décembre, alors que la tempête Bella frappait l’île, le navire, amarré à son coffre habituel dans le golfe, a rompu ses amarres et s’est échoué au niveau du quai des Torpilleurs. L’accident a causé plusieurs brèches dans la coque. Une fois les opérations de pompage du carburant et de renflouage terminées, le bâtiment a été remorqué par le « Jason », jusqu’à un chantier naval du continent. Les experts ont jugé les dégâts trop importants.
Dans la foulée, la décision a été prise de ne pas le réparer. Les caractéristiques de celui-ci, notamment sa tendance à être gourmand en carburant et son gabarit (36m), trop contraignant à l’échelon du littoral corse, ont sans doute aussi joué en sa défaveur. L’Iles Sanguinaires II a débuté sa carrière en 2005 comme thonier à Sète. La reconversion professionnelle en baliseur est intervenue en 2011. Pour information, le système de navigation français comprend 6 200 aides à la navigation, telles que phares, bouées, balises. Parmi celles-ci, 5 000 nécessitent un navire pour en réaliser l’entretien.
Nathalie ROSSI