Publié le 27 janvier 2021 à 11h12 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 12h35
La Covid-19 laissera sans conteste des traces profondes, voire indélébiles, au cœur de l’économie corse. Au rythme des différentes vagues épidémiques, l’activité de l’Ile se relève faiblement pour replonger de plus belle. Une analyse appuyée par les chiffres de l’Insee corse, dans son premier bilan de la situation sanitaire.
L’économie de l’Ile de Beauté est donc la plus touchée en France et elle risque de le rester encore de nombreux mois. En fin d’année 2020, le recul était de – 14,2 % au mois de novembre et – 10,7 % en décembre. Il ne faut pas chercher bien loin pour comprendre la débâcle d’une santé qui dépend du tourisme à hauteur de 30% du PIB du territoire. En regardant d’un peu plus près, les -62% de l’hébergement-restauration y sont certainement pour beaucoup. Tout cela se répercute forcément sur l’emploi qui chute de 2,3 %, soit trois fois plus que la moyenne nationale (- 0,8 %). Normal quand on sait que la Corse est l’une des plus concernée par l’activité partielle.
Une période estivale qui a tenté de sauver les apparences
Fort heureusement, l’été est passé par là et a permis de sauver quelques meubles. Dans un contexte de radoucissement sanitaire, la région a enregistré 114 620 emplois, soit une hausse trimestrielle de 4 830 emplois (+4,4%). Une performance bien plus marquée que le reste de la France (+ 1,6 %). Heureusement pour la Corse, l’hébergement-restauration n’a pas été le seul secteur à profiter de cette « mini » relance puisque les activités immobilières (+ 7,4 %), les autres activités de services (+ 6,4 %), le commerce (+ 5,2 %), le transport-entreposage (+ 5,6 %) ou le secteur industriel (+ 3 %) ont également retrouvé des couleurs.
Une mauvaise fin d’année bien que moins désastreuse
Seulement voilà, cet été indien économique n’aura été que de courte durée et le retour à la réalité de la crise sanitaire a une nouvelle fois plongé l’Ile dans une certaine morosité. Moins marquée certes, mais bien réelle. Moins d’embauches, une nouvelle chute des autorisations de construire et des mises en chantier dans le BTP, comme les transports de marchandises et de passagers… Pour les acteurs économiques, il va falloir s’armer de patience et surtout de courage.
Mathieu Seller