Publié le 22 mai 2020 à 21h55 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h29
Édouard Philippe a annoncé ce vendredi 22 mai que le second tour des élections municipales devrait avoir lieu le 28 juin, précisant que la décision était réversible en cas de rebond de l’épidémie de Covid-19. Tandis que Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur prévient: «Ce second tour nous impose un civisme, une vigilance, une discipline particulière. La campagne ne doit pas devenir un moyen de circulation du virus. Il convient de faire campagne dans le respect des gestes barrières et des recommandations du conseil scientifique». Et de se prononcer en faveur d’une campagne privilégiant «le numérique, les débats dans les médias et des professions de foi plus longues».
Le chef du Gouvernement revient sur la décision de maintenir le premier tour. Décision qu’il assume car, précise-t-il: «Dans aucune démocratie on ne peut décider hors de tout cadre légal, d’annuler un scrutin la veille d’un jour où il doit se tenir». Un premier tour lors duquel 30 143 communes ont élu leur conseil municipal. Reste donc 5 000 communes pour lesquelles environ 16 millions d’électeurs seront appelés aux urnes et 1 100 intercommunalités dont les conseils communautaires ne sont pas complètement renouvelés. Or, indique le Premier ministre: «C’est autant d’institution qui seront aux avant-postes de la relance. Qui ont besoin de travailler, d’investir, de se projeter dans l’avenir». Puis d’insister sur les recommandations du conseil scientifique, pour expliquer ce choix du 28 juin: «Il estime possible et nécessaire de garantir la sécurité sanitaire des opérations électorales. Il indique qu’il est nécessaire d’en modifier l’organisation. il souligne que la tenue d’un seul tour réduit les risques sanitaires sachant que deux tours seraient nécessaires en cas de renvoi». Un conseil scientifique qui appelle enfin à «réévaluer la situation épidémiologique dans les semaines qui précédent la date du second tour». Les partis politiques ont été consultés sur la date des élections, sans parvenir à un consensus: «Tous les arguments sont puissants et éminemment respectables», avance Édouard Philippe qui note que, pour les uns, le choix du 28 juin «pose le problème de la sincérité du scrutin» et sont favorables au report tandis que les autres mettent en exergue «la nécessité de vivre et de faire vivre notre démocratie avec ce virus». Les mêmes, ajoute-t-il, «qui soulèvent l’incertitude d’un nouveau report . Qui peut dire que la situation sera meilleure en septembre ou en janvier?». Et de préciser que le ministre de l’Intérieur va engager une concertation avec les maires de France en suivant les recommandations du conseil scientifique. Pour Christophe Casataner ce second tour représente: «une étape forte dans la reprise du cours normal de notre vie démocratique». Si des contraintes de sécurité existent, «les candidats, en temps normal, n’ont que cinq jours entre les deux tours, là ils auront un mois pour convaincre». Il en vient au jour du vote, des opérations qui devront se dérouler: «en pleine sécurité sanitaire des électeurs et de ceux qui tiendront les bureaux». Pour cela, le vote par procuration sera facilité et «les gestes barrières et la distanciation physique respectés. Chaque électeur devra porter un masque de protection qui pourra être grand public. Les électeurs devront pouvoir disposer de gel hydroalcoolique ou de points d’eau pour se laver les mains. Les membres des bureaux de vote devront porter un masque chirurgical tout au long des opérations». Et il tient à préciser: «La fourniture des masques et du gel sera assurée par les communes avec le soutien plein et entier de l’État». De plus, ajoute-t-il: «Les électeurs sont invités à utiliser leur stylo personnel lors de l’émargement et à manipuler eux-mêmes leur pièce d’identité».
Michel CAIRE