Publié le 18 février 2021 à 22h18 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h29
Le ministre de la Santé Olivier Véran a fait un nouveau point sur la situation sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19, ce jeudi 18 février, au cours duquel il est notamment revenu sur la circulation des variants émergents.
La France n’a pas connu de troisième vague, selon Olivier Véran, puisque «nous ne sommes jamais totalement sortis de la deuxième vague». Le ministre de la Santé a rappelé qu’il était «toujours nécessaire de déprogrammer un certain nombre de soins et de transférer des malades d’un hôpital vers un autre». Il a ajouté que «chaque semaine, le Covid faisait autant de victimes que les accidents de la route en font en une année.»
La part du variant britannique à 36%
«La très grande majorité des tests positifs sont passés en criblage, ou en séquençage», a assuré Olivier Véran, précisant: «Ce sont des techniques qui nous permettent de connaître au jour le jour la part de variants dans l’épidémie.» Il a ajouté que 36% des cas positifs criblés correspondaient à des variants dits britanniques et que 5% correspondaient à des variants dits brésilien ou sud-africain. «L’incidence est stabilisée voire en légère baisse en Moselle», indique le ministre. En revanche, la «situation est particulièrement inquiétante à Nice», a-t-il ajouté, précisant qu’il se rendra sur place samedi.
Une durée d’isolement allongée à 10 jours
Olivier Véran a annoncé que la durée d’isolement, pour tout patient testé positif au Covid-19, passait de sept à dix jours, dès ce lundi 22 février. Elle sera toujours de sept jours pour les cas contacts. «Certaines études scientifiques évoquent la possibilité que les variants seraient responsables d’une durée de contagiosité plus longue que le Covid classique», a expliqué le ministre de la Santé. La décision d’allonger l’isolement a été prise «sans attendre la confirmation» de ces données, parce que «la part de variants dans les contaminations est devenue élevée».
#COVID19 | Pour tenir compte de la contagiosité des variants, la durée d’isolement pour les personnes testées positives est portée à 10 jours.
La durée reste de 7 jours pour les cas contacts. pic.twitter.com/zyyprRu49u— Ministère des Solidarités et de la Santé (@Sante_Gouv) February 18, 2021
Depuis début février, la durée de l’isolement était déjà passée à 10 jours pour des personnes contaminées par le variant sud-africain ou brésilien, avec un test PCR négatif nécessaire pour en sortir. Mais l’allongement concerne désormais tous les cas positifs, par précaution. Par ailleurs, Olivier Véran annonce que le dispositif permettant d’obtenir un arrêt de travail immédiat sans jour de carence en contactant l’Assurance-maladie, pour les personnes positives, cas contact ou symptomatique «est prolongé jusqu’au 1er juin».
Quelque 30 000 généralistes déjà volontaires pour vacciner
Olivier Véran tient à signaler que près de 30 000 médecins généralistes s’étaient portés volontaires pour vacciner dans leur cabinet «leurs patients âgés de 50 à 64 ans inclus, toujours lorsqu’ils ont des comorbidités», comme le diabète ou l’obésité. La livraisons de vaccins d’AstraZeneca, jeudi matin, représente un volume de 550 000 doses (contre 780 000 d’abord espérées). Elles seront réparties chez les dépositaires, puis chez les grossistes-répartiteurs et enfin dans les officines qui centralisent les télédéclarations des médecins volontaires.
« Il est central qu’un maximum de soignants se vaccinent »
Olivier Véran est également revenu sur les effets secondaires parfois constatés avec le vaccin développé par AstraZeneca. «Les symptômes liés au vaccin peuvent être gênants, mais ils sont bénins et temporaires, a-t-il assuré. Évoquant encore la recommandation transmise aux hôpitaux pour qu’ils échelonnent les vaccinations dans un même service, afin d’éviter un gel de l’activité en raison d’un trop grand nombre d’arrêts maladie. «Il est central qu’un maximum de soignants continue de se protéger en se faisant vacciner.»
Un auto-isolement des plus âgés « Très discutable »
Olivier Véran a également réagi à la publication, signée par quelques membres du Conseil scientifique dans la revue The Lancet, qui propose un auto-isolement limité aux personnes les plus vulnérables si le confinement généralisé n’est pas possible. «La faisabilité d’une telle mesure est très discutable, la solidarité qu’elle emporte entre les générations l’est tout autant et l’impact épidémique n’est pas assuré.»
Anna CHAIRMANN