Publié le 5 juillet 2018 à 10h26 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 18h52
«On peut changer le monde avec du bon sens et de bonnes idées», lance Fabrice Alimi, vice-président de la CCI Marseille-Provence à l’occasion du lancement du dispositif «Tandem-Le Hub du Mentorat» visant à rendre plus lisibles, visibles et accessibles aux entreprises et aux publics concernés les différentes initiatives portant sur le mentorat lequel, avance-t-il: «Permet d’accélérer l’intégration du bénéficiaire dans l’activité économique. L’objectif étant de fédérer les initiatives et de les optimiser en respectant les spécialités de chacun». A ses côtés, Gérard Gazay, vice-président du Conseil départemental 13, délégué au développement économique et à l’emploi et Martial Alvarez, conseiller de la métropole Aix-Marseille-Provence délégué à l’emploi, l’insertion et l’économie. Fabrice Alimi insiste sur le fait qu’il faut mettre un terme à une «situation absurde» qui fait que «le chômage est endémique dans toutes les filières ou presque et, dans le même temps des TPE/PME n’arrivent pas en embaucher». Mais il tient à préciser qu’«il y a des choses qui existent et qui fonctionnent. Il ne s’agit pas de les casser mais de s’appuyer dessus. il s’agit aussi d’expérimenter pour permettre aux jeunes comme aux seniors de retrouver un emploi ou de créer une entreprise». Un dispositif, une constitution de fichier de mentors dans lequel la CCIMP entend prendre toute sa place. «Notre objectif est d’avoir 200 mentors fin 2018, 500 en 2019 et 1000 en 2020».
«La relation mentorale est une relation égalitaire»
«Ni coaching ni tutorat, la relation mentorale est une relation égalitaire, sans hiérarchie, basée sur le désintéressement financier. Le mentoré peut attendre de cette relation une zone bienveillante d’échanges et de confrontations d’idées, une aide à la décision, une relation de confiance», explique Fabrice Alimi. Et le mentorat fonctionne, comme l’explique Bruno, chef d’entreprise: «J’ai accompagné 8 personnes parmi lesquelles Olivier, une cinquantaine d’années, qui m’a été présenté par le PLIE (Plan Local pour l’Insertion et l’Emploi). Il est arrivé avec beaucoup de bonne volonté… mais pas de méthode. Nous avons débattu, travailler des simulations d’entretien. Il voulait tout de suite un CDI, je lui ai expliqué qu’après 12 ans sans emploi se serait difficile. Il a donc accepté un CDD, puis un deuxième et voilà plusieurs mois qu’il travaille». Philippe Peysson, Mission Locale de Marseille, indique pour sa part : «Nous avons entre 80 et 90 parrains actifs pour 300 jeunes qui bénéficient du dispositif de parrainage. Et les résultats sont là, le taux de retour à l’emploi est de 70 à 80%». Mathieu a bénéficié de ce dispositif, il raconte: «La Mission locale m’a proposé une marraine qui m’a aidé, m’a donné confiance en moi et m’a permis de mieux orienté ma recherche. Aujourd’hui je suis agent de sécurité».
«Dans une entreprise comme la vie, on ne peut pas tout prévoir»
En 2013, Magalie Wynen, comptable, veut changer de vie, elle veut monter un food truck, elle bénéficie d’un micro-crédit de l’Adie et d’un mentor, Daniel Alexandrian, lequel raconte: «Dans une entreprise comme la vie,on ne peut pas tout prévoir, une fuite dans la caravane qui va devenir le food truck, la banque qui fait les gros yeux. Puis, il faut gérer le développement, ce qui est complexe car passer de créateur à chef d’entreprise n’est pas aisé puisque c’est un autre métier qu’il faut appréhender». Le temps a passé, Daniel est toujours au côté de Magalie, qui, à son tour, va être mentor de créateurs de food truck. Pierre Allary, président du Conseil d’Administration d’Emergences association qui anime le Plie Marseille-Provence Centre apprécie l’initiative: «Elle vient compléter tout ce qui se fait. Et nous sommes heureux et fier de participer à ce projet».
Gérard Gazay, rappelle l’importance du jeu collectif sur un territoire qui, note-t-il, ne manque pas d’atouts. «Quand la Chambre nous a proposé cette action nous avons trouvé judicieux de vous accompagner alors que nous aidons les bénéficiaires du RSA, que nous avons créé l’accélérateur de l’emploi et lancé l’opération 1 000 emplois pour la Provence. Nous pensons qu’avec le mentorat on va trouver la dimension humaine nécessaire au bon fonctionnement de notre société». Martial Alvarez, Métropole Aix-Marseille-Provence va dans le même sens: «Il est réjouissant de voir que nous sortons d’une logique de projets concurrentiels pour travailler ensemble».
Michel CAIRE
Les engagements du mentor et du mentoré
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