Nombreux étaient ceux qui ont participé, ce dimanche sur les plages du Prado de Marseille, au soutien des 134 otages retenus par le Hamas depuis le 7 octobre 2023. Devant le monument les 7 portes de Jérusalem, une cérémonie s’est tenue en présence notamment de Laura Blajman Kadar, rescapée de la folie meurtrière de ce 7 octobre et auteure du livre « Croire en la vie ».
Raymond Arouch, membre du bureau du Crif Marseille-Provence introduit cette commémoration. « Nous sommes réunis, quels que soient nos origines, nos convictions ou notre vision de la politique israélienne pour manifester, ici, à Marseille, notre solidarité avec le peuple d’Israël. Une solidarité de cœur non seulement avec les 134 otages, dont 4 Français, toujours détenus par les terroristes du Hamas mais aussi avec les familles endeuillées et celles qui attendent dans la douleur leur retour ». Il rappelle que «le 7 octobre 2023 Israël et la communauté juive toute entière a vécu le pire pogrom de son histoire depuis la seconde guerre mondiale et sa cohorte d’acte antisémites qui n’ont jamais été aussi nombreux dans le monde depuis. Oui, ce 7 avril 2024, cela fait 6 mois, soit 180 jours ou encore 10 800 heures que des femmes et des hommes sont retenus en otages par les barbares du Hamas et dont la vie est menacée. Ces victimes, parce qu’elles sont Israéliennes et majoritairement juives sont quasiment effacées de l’espace médiatique au profit d’une propagande anti-israélienne visant à faire du peuple agressé, l’agresseur responsable de tous les maux de la région ».
Dans ce contexte, il indique : « Cette commémoration -à l’appel du Crif Marseille-Provence à laquelle nous avons associé, dans une unité sans faille depuis le 7 octobre, le Consistoire Israélite de Marseille et le Fonds Social Juif unité- se veut être à la fois un moment de recueillement, de témoignages et de partages. Mais elle est aussi une marque de soutien à tout le peuple israélien qui vit dans sa chair un des pires moments de sa jeune histoire ».
« Nous serons voisins même si nous ne serons peut-être pas les meilleurs amis du monde »
Laura Blajman Kadar raconte l’indicible. La fête, la danse, quand, brusquement, à 6h 28, des roquettes traversent le ciel. «C’est horrible mais nous y sommes habitués alors, pendant 40, 50 minutes, nous n’allons pas comprendre ce qui se passe vraiment. Le festival s’est arrêté, nous décidons avec mon mari de partir mais nous attendons que les tirs arrêtent pour prendre la route. Nous apprenons alors que notre ami Abu Ashraf qui travaillait avec nous s’est fait tirer dessus à l’entrée de la fête. Très vite, avec des amis, nous décidons de nous cacher dans notre caravane ». S’ensuivent six heures d’angoisse… Un témoignage bouleversant qui se veut avant tout porteur d’un message d’espoir et de paix. Laura Blajman Kadar croit en la paix : « Nous serons voisins même si nous ne serons peut-être pas les meilleurs amis du monde ».
« Le viol comme arme de guerre »
Fabienne Bendayan, présidente du Crif Marseille-Provence évoque à son tour le 7 octobre, tragique journée lors de laquelle « près de 1 300 personnes, femmes, enfants, personnes âgées ont été délibérément, méthodiquement, assassinés dans une sauvagerie et une barbarie qui dépasse tout ce que l’humanité croyait ne pas pouvoir commettre ». Elle rappelle : « Il y a 6 mois le Hamas développait une stratégie opérationnelle claire impliquant des abus sexuels systématiques utilisant le viol comme arme de guerre. Actes brutaux viols violents, femmes ligotées, femmes enceintes éventrées, organes sexuels mutilés et des armes insérées dans les bassins fracturés, Aussi insupportables que soient leur évocation ces atrocités doivent être rappelées connues et inscrites dans notre mémoire collective».
« La vérité doit être défendue »
La présidente du Crif Marseille-Provence dénonce: « Force est de constater que la haine d’Israël et le conflit israélo- Hamas devient un prétexte pour le militantisme, les centaines de milliers de morts des autres conflits n’engendrent quant à elles quasiment aucune réprobation. Nous sommes confrontés à une réalité déconcertante et à des dérives scandaleuses. Aussi face au négationnisme en temps réel, la vérité doit être défendue. D’abord rappeler qu’au nom des valeurs humanistes qui nous animent une vie est une vie. Que la perte de civils innocents quelle que soit leur origine est une tragédie qui doit nous interpeller tous. Juste compassion pour les victimes civiles palestiniennes dont le Hamas se sert de bouclier humain qui ne peut annihiler la compassion à l’endroit des victimes juives ou israéliennes progressivement balayées ».
« Il est de notre devoir, poursuit-elle, de souligner que l’exécution d’un projet génocidaire, a eu lieu le 7 octobre commis par l’organisation terroriste du Hamas qui a commis un pogrom à l’encontre de civils israéliens et quoiqu’en disent les détracteurs aucun génocide n’est en cours en Gaza ». Et assène que « la flambée spectaculaire et inédite des actes antisémites déclenchée dès le 7 octobre à travers le monde, démontre que l’antisionisme est par essence antisémitisme. Mais ne nous trompons pas si l’antisémitisme commence avec les Juifs, il ne s’arrête pas aux Juifs : Les valeurs républicaines sont tellement mises à l’épreuve qu’elles méritent une réaction massive ».
« Les témoignages déchirants des otages libérés »
Fabienne Bendayan conclura son intervention sur les témoignages déchirants des otages libérés:«Ces voix qui émergent de l’obscurité de la détention, révélant les horreurs qu’ils ont endurées sont des récits poignants qui nous transportent au cœur de l’agonie vécue par ces hommes et ces femmes, captifs d’une réalité cruelle et implacable. Les otages libérés nous parlent du silence brisé seulement par les bruits des cris étouffés, d’une inquiétude qui pèse plus lourd que toute chaîne physique. Ces otages évoquent des moments où l’espoir semblait s’évaporer, où la lumière semblait inaccessible. Ils nous racontent la peur constante, les privations inhumaines de nourriture, les conditions sanitaires déplorables. Ils nous racontent la torture psychologique qui ronge l’âme, la torture physique qui désagrège les corps. Ils nous racontent les femmes violées dont la plupart seraient enceintes de leur geôlier. Écouter ces récits est une expérience déchirante, mais c’est aussi un appel à l’action. Ces voix nous implorent de ne pas rester indifférents devant l’injustice qui persiste. Elles nous exhortent à nous dresser, unis, pour exiger la libération des 134 otages encore retenus à Gaza ».
Michel CAIRE