Déçus par le début de saison raté des Olympiens, lundi dernier à la Commanderie, une trentaine de supporters ont insulté et menacé la direction du club qui a décidé de se mettre en retrait après une réunion en visio avec Frank McCourt. Marcelino qui liait son destin à celui de Pablo Longoria quitte l’OM. Jacques Abardonado assure l’intérim au poste d’entraîneur.
Dans la longue histoire tumultueuse de l’Olympique de Marseille depuis 1899, il y a eu « la nuit des longs couteaux » en juillet 1972. Le président Marcel Leclerc était démis de ses fonctions et remplacé par René Gallian. En septembre 2023, il y a eu le procès de Pablo Longoria à la Commanderie avec dans le rôle du procureur un groupe de supporters représentant les associations et demandant la démission du président et de la direction dans un réquisitoire dominé par des menaces.
Depuis 1986 et la présidence de Bernard Tapie, la pression et l’influence des supporters sur les directions successives sont fortes. À Milan, à Madrid et à Manchester; les dirigeants dirigent, les joueurs jouent et les supporters supportent. Chacun est à sa place. Ce matin, l’OM dont le propriétaire n’est pas en France, se réveille en plein chaos. Pablo Longoria profondément marqué par cette réunion houleuse a failli démissionné. Javier Ribalta le directeur du football, Pedro Iriondo le directeur général et Stéphane Teissier le directeur financier ont décidé de se mettre en retrait et ne seront pas à Amsterdam où l’OM joue en Ligue Europa demain soir.
Les limites du copinage
Arrivé début juillet à Marseille, Marcelino est resté deux mois et demi à la tête de l’équipe. Deux victoires et trois nuls en Ligue 1, une défaite à Athènes, une victoire à Marseille mais l’échec au troisième tour éliminatoire en Ligue des Champions sont à mettre au débit de son bilan médiocre. Ami depuis longtemps de Pablo Longoria, Marcelino était déjà un possible successeur de Jorge Sampaoli en 2022. Dimanche dernier, au coup de sifflet final du triste match nul entre l’OM et le TFC, Longoria aurait regretté en aparté le choix de Marcelino pour succéder au Croate Igor Tudor. Car, il est difficile de fixer des limites entre le travail et l’amitié dans un cadre professionnel. Marcelino a dirigé son dernier match dimanche dernier au stade Vélodrome contre Toulouse. Il ne comprenait pas les critiques contre l’équipe et le jeu pratiqué.
Et les joueurs dans tout ça ?
Face à la presse dimanche soir, Pau Lopez avouait que ses coéquipiers n’avaient toujours pas compris après sept matchs, comment ils devaient jouer et avec quel système. Les joueurs ont entendu le slogan « Mouille le maillot ou casse toi » lancé par les deux virages. Dans quelles dispositions mentales seront les Olympiens demain soir au Pays Bas et dimanche prochain pour le Classico au Parc des Princes ? Seront-ils abattus ou révoltés, capables de démontrer leurs qualités ? Homme de devoir et fidèle Olympien, Jacques Abardonado qui a été un des adjoints de Sampaoli et de Marcelino, assure l’intérim au poste d’entraîneur. Il a deux défis à relever cette semaine : la Ligue Europa avec l’Ajax et le PSG au Parc des Princes. Le club et les supporters peuvent compter sur lui.
Gilbert DULAC