Publié le 29 septembre 2019 à 20h32 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 12h32
C’est un petit joyau musical que Lyrinx mettra en vente dès le 4 octobre prochain. «Cant’in Celli» consacre magnifiquement l’union des violoncelles de Moita et des voix corses. Moita, village de l’île de beauté où fut découvert, et restauré, un violoncelle «historique» appartenant à une famille du lieu. Il n’en fallait pas plus pour créer, en ces lieux éloignés des routes touristiques, un «festival» autour des violoncelles rejoints par les voix corses. «Cant’in Celli» offre à ses auditeurs, quelques unes des plus belles pièces données à l’occasion de la manifestation. L’enregistrement, réalisé il y a deux ans sous les voûtes de l’église de Campi, est signé par René Gambini, le fondateur de la maison d’édition marseillaise Lyrinx. Autant dire que la qualité du son est exceptionnelle, René Gambini évitant ici tout déséquilibre soit en tombant dans l’emphase d’un chant, souvent polyphonique, trop présent ou dans l’excès de cordes. Illustration parfaite du propos, les deux derniers couplets de « l’hymne » insulaire «Dio vi salvi regina» unissent les voix de l’excellente «Cunfraterna di a Serra» et les cordes des violoncelles de Moita en une osmose vibrante de spiritualité et d’émotion. Et les onze autres plages proposées sont de la même veine avec toute la tendresse de l’union pour ce doux bijou qu’est le «Dolci Ghjuvori », la douleur pour l’hommage «A Sergiu», le son des cordes qui coule, vivifiant, sur les voix des interprètes pour un traditionnel «Terzetti rusichi »… Violoncelle qui, parfois solitaire, nous entraîne vers une perception superbe de sonorités qui semblent émaner d’une viole de gambe. L’esprit Marin Marais n’est pas loin. Tout au long de cet enregistrement les pièges de la réverbération sont évités et le son, d’une grande netteté, possède chair et sensualité. Des qualités qui peuvent provoquer l’addiction. Mais quel bonheur d’écouter ce «Cant’in celli» en boucle.
M.E.