C’est un rendez-vous inédit. Voilà près d’une décennie que le Ballet national de Marseille n’avait pas travaillé avec l’Opéra. Sur scène on retrouve 19 danseurs et 28 choristes. Dans la fosse l’orchestre donne le tempo. Le chef Federico Tibone donne le La et fait part de ses impressions.
Chorégraphies Tik-Tok
La pièce « Age of content » a été créée par le collectif (La) Horde en 2023. Elle est inspirée par la surabondance des réseaux sociaux où l’on se met en scène. Des chorégraphies Tik-Tok où des corps hypersexualisés s’exhibent. C’est dans ce décor que les chanteurs ont dû s’intégrer. Ils font partie du spectacle et de la scène. « Le plus compliqué ça été de mettre ensemble le chœur et l’orchestre, confie Federico Tibone. Le chœur à une place sur scène qu’on n’a pas l’habitude de voir à l’opéra. C’est plus difficile de me suivre quand on est au cœur du spectacle ».
On scroll
Les tableaux s’enchaînent sur un rythme soutenu et très efficace. Comme sur son smartphone on scroll pour passer d’un tableau à l’autre. D’une chorégraphie Tik-Tok à une comédie musicale voire des airs jazzy. La musique a dû être réécrite pour orchestre et chœur, un ensemble qui réclame une grosse concentration pour le chef. Le trio: musiciens, choristes et danseurs doit être parfaitement au diapason. De quoi avoir des sueurs froides sur certaines scènes, confie Federico Tibone. « Il faut être au tempo écrit sur la partition et au tempo des danseurs. On sait très bien que pour un danseur ça peut devenir une catastrophe si on bouge le tempo. Sur une ou deux pièces je n’ai pas le droit à l’erreur sinon ils ne peuvent plus danser».
Une performance
Le spectacle se vit comme une performance avec ce dialogue inédit entre danseurs et choristes. Ces retrouvailles entre le ballet et l’opéra méritent d’être renouvelées.
Reportage Joël BARCY
« Age of content », du 19 au 22 décembre à l’opéra de Marseille. Plus d’info et réservations: opera.marseille.fr
