Publié le 18 avril 2019 à 11h29 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 11h43
Les religions font souvent appel à des événements astronomiques pour fixer des dates importantes de leur calendrier. C’est le cas de l’islam pour le ramadan (lié à l’observation du croissant de Lune) ou de la religion catholique pour Pâques. C’est le Concile de Nicée en 325 qui décida que la date de Pâques serait le premier dimanche après la pleine lune qui suit l’équinoxe de printemps. L’Église catholique romaine utilisant le 21 mars comme date référence de cet équinoxe, Pâques tombe au plus tôt le 22 mars et au plus tard le 25 avril. Mais l’équinoxe de printemps ne tombe pas systématiquement le 21 mars. En effet, une année (qui est le temps que met la Terre pour tourner autour du Soleil) ne dure pas exactement 365 jours mais 365,2425 jours. Ceci amène donc des décalages dans les dates d’une année à l’autre, et l’introduction d’années bissextiles ne compense que partiellement ce phénomène. Ainsi, l’équinoxe de printemps tombe souvent le 20 mars, comme ce fut le cas en cette année 2019. Et ce sera même le 19 mars en 2044 ! Cette année, la pleine lune qui suivait l’équinoxe de printemps du mercredi 20 mars était le jeudi 21 mars 2019, Pâques aurait donc dû être le dimanche 24 mars. Mais, l’Église utilisant le 21 mars comme date référence de l’équinoxe de printemps, la pleine lune qui suit ne pouvait être celle du 21 mars (puisqu’elle tombait le même jour !) et il a donc fallu se référer à la pleine lune suivante, en l’occurrence celle du vendredi 19 avril 2019, ce qui de fait a renvoyé Pâques au dimanche 21 avril 2019.
Michel MARCELIN, Directeur de recherche émérite au Laboratoire d’Astrophysique de Marseille